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Scène de théâtre en récitation

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MessageSujet: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeMer 11 Avr - 18:47

Spoiler:





Cyrano de Bergerac
La tirade du nez (acte I, scène 4)

Version écourtée





Ah ! Non ! C'est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire... oh ! Dieu ! ... bien des choses en somme...
En variant le ton, —par exemple, tenez :
Agressif : « moi, monsieur, si j'avais un tel nez,
Il faudrait sur le champ que je me l'amputasse ! »

Descriptif : « c'est un roc ! ... c'est un pic... c'est un cap !
Que dis-je, c'est un cap ? ... c'est une péninsule ! »

Gracieux : « aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? »


Emphatique : « aucun vent ne peut, nez magistral,
T'enrhumer tout entier, excepté le mistral ! »

Dramatique : « c'est la Mer Rouge quand il saigne ! »

Admiratif : « pour un parfumeur, quelle enseigne ! »

Lyrique : « est-ce une conque, êtes-vous un triton ? »
Naïf : « ce monument, quand le visite-t-on ? »

—Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit :
Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n'avez que les trois qui forment le mot : sot !



cf2




https://www.youtube.com/watch?v=pyVhpJzpA8A&feature=related



https://www.youtube.com/watch?v=YVfW5knp2Eg


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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeMer 11 Avr - 19:24

La scène du balcon (clin d'oeil à celle de Roméo et Juliette)

Contexte important :

Spoiler:











CYRANO:

Tous les mots qui me viendront, je vais vous les jeter, en touffe,

Sans les mettre en bouquet: je vous aime, j'étouffe,

Je t'aime, je suis fou, je n'en peux plus, c'est trop;

Ton nom est dans mon coeur comme dans un grelot,

Et comme tout le temps, Roxane, je frissonne,

Tout le temps, le grelot s'agite, et le nom sonne!

De toi, je me souviens de tout, j'ai tout aimé:

Je sais que l'an dernier, un jour, le douze mai,

Pour sortir le matin tu changeas de coiffure!

J'ai tellement pris pour clarté ta chevelure

Que, comme lorsqu'on a trop fixé le soleil,

On voit sur toute chose ensuite un rond vermeil,

Sur tout, quand j'ai quitté les feux dont tu m'inondes,

Mon regard ébloui pose des taches blondes


Certes, ce sentiment

Qui m'envahit, terrible et jaloux, c'est vraiment

De l'amour, il en a toute la fureur triste!

De l'amour,--et pourtant il n'est pas égoïste!




Coef2
---------------------------------------------------------------------------------------


Certes, ce sentiment

Qui m'envahit, terrible et jaloux, c'est vraiment

De l'amour, il en a toute la fureur triste!

De l'amour,--et pourtant il n'est pas égoïste!



Ah! que pour ton bonheur je donnerais le mien,

Quand même tu devrais n'en savoir jamais rien !

Voyons, te rends-tu compte?

Sens-tu mon âme, un peu, dans cette ombre, qui monte?. . .

Oh! mais vraiment, ce soir, c'est trop beau, c'est trop doux!

Je vous dis tout cela, vous m'écoutez, moi, vous!

C'est trop! Dans mon espoir même le moins modeste,

Je n'ai jamais espéré tant! Il ne me reste

Qu'à mourir maintenant! C'est à cause des mots

Que je dis qu'elle tremble entre les bleus rameaux!

Car vous tremblez, comme une feuille entre les feuilles!

Car tu trembles! car j'ai senti, que tu le veuilles

Ou non, le tremblement adoré de ta main

Descendre tout le long des branches du jasmin!


Coef2


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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeMer 11 Avr - 20:13

Contexte : Cyrano, parlant toujours à Roxane sous le balcon, et usant de métaphores poétiques :




Des larmes au baiser, il n'y a qu'un frisson !
Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce ?
Un serment fait d'un peu plus près, une promesse
Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,
Un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer ...
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille,
Un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille ...
Une communion ayant un goût de fleur,
Une façon d'un peu se respirer le cœur,
Et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme !



Cyrano de Bergerac Acte III scène 10

D'Edmond Rostand

Coef1


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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeMer 11 Avr - 20:41

Le Cid de Pierre Corneille -Acte I scène 3

Contexte

Spoiler:


DON DIÉGUE

Je le sais, vous servez bien le roi,
Je vous ai vu combattre et commander sous moi :

Vous voyez toutefois qu'en cette concurrence
Un monarque entre nous met quelque différence.

LECOMTE
Ce que je méritais, vous l'avez emporté !

DON DIÉGUE
Qui l'a gagné sur vous l'avait mieux mérité.

LECOMTE
Qui peut mieux l'exercer en est bien le plus digne.

DON DIÉGUE
En être refusé n'en est pas un bon signe.

LE COMTE
Vous l'avez eu par brigue, était vieux courtisan.

DON DIÉGUE
L'éclat de mes hauts faits fut mon seul partisan.

LECOMTE
Parlons-en mieux, le roi fait honneur à votre âge.

DONDIÉGUE
Le roi, quand il en fait, le mesure au courage.

LE COMTE
Et par là cet honneur n'était dû qu'à mon bras.

DONDIÉGUE
Qui n'a pu l'obtenir ne le méritait pas.

LECOMTE
Ne le méritait pas ! moi ?

DONDIÉGUE
Vous.

LECOMTE
Ton impudence,
Téméraire vieillard, aura sa récompense.

(Il lui donne un soufflet)

DON DIÉGUE, mettant l’épée à la main.

Achève, et prends ma vie après un tel affront,
Le premier dont ma race ait vu rougir son front.

LE COMTE
Et que penses-tu faire avec tant de faiblesse ?

DON DIÉGUE
ô Dieu ! ma force usée en ce besoin me laisse !



Coef 1 si un rôle chacun
Coef 2 si rôle inversé ensuite


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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeMer 11 Avr - 20:42

Le Cid - Acte I scène 4-

Contexte
Spoiler:


DON DIÉGUE

ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ? (...)
ô cruel souvenir de ma gloire passée !
Oeuvre de tant de jours en un jour effacée !
Nouvelle dignité fatale à mon bonheur !
Précipice élevé d'où tombe mon honneur !
Faut-il de votre éclat voir triompher le comte,
Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la honte ?
Comte, sois de mon prince à présent gouverneur ;
Ce haut rang n'admet point un homme sans honneur ;
Et ton jaloux orgueil par cet affront insigne
Malgré le choix du roi, m'en a su rendre indigne.
Et toi, de mes exploits glorieux instrument,
Mais d'un corps tout de glace inutile ornement,
Fer jadis tant à craindre, et qui, dans cette offense,
M'as servi de parade, et non pas de défense,
Va, quitte désormais le dernier des humains,
Passe, pour me venger en de meilleures mains.

https://www.dailymotion.com/video/x9r2u2_le-cid-acte-i-scene-iv-monologue-de_shortfilms


Coef 2


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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeMer 11 Avr - 20:44

Acte I SCENE 5

Contexte :

Spoiler:


DON DIÉGUE,DON RODRIGUE



DON DIÉGUE
Rodrigue, as-tu du coeur ?

DON RODRIGUE
Tout autre que mon père L'éprouverait sur l'heure.

DON DIÉGUE
Agréable colère !
Digne ressentiment à ma douleur bien doux !
Je reconnais mon sang à ce noble courroux ;
Ma jeunesse revit en cette ardeur si prompte.
viens, mon fils, viens, mon sang, viens réparer ma honte ; viens me venger.

DON RODRIGUE
De quoi ?

DON DIÉGUE
D'un affront si cruel,
Qu'à l'honneur de tous deux il porte un coup mortel :
D'un soufflet. L'insolent en eût perdu la vie ;
Mais mon âge a trompé ma généreuse envie ;
Et ce fer que mon bras ne peut plus soutenir,
Je le remets au tien pour venger et punir.
va contre un arrogant éprouver ton courage :
Ce n'est que dans le sang qu'on lave un tel outrage ;
Meurs, ou tue. Au surplus, pour ne te point flatter
Je te donne à combattre un homme à redouter ;
Je l'ai vu, tout couvert de sang et de poussière,
Porter partout l'effroi dans une armée entière.
Plus que brave soldat, plus que grand capitaine, C'est...

DON RODRIGUE
De grâce, achevez.

DON DIÉGUE
Le père de Chimène.

DON RODRIGUE
Le...

DONDIÉGUE
Ne réplique point, je connais ton amour,
Mais qui peut vivre infâme est indigne du jour ;
Plus l'offenseur est cher, et plus grande est l'offense.
Enfin tu sais l'affront, et tu tiens la vengeance :
Je ne te dis plus rien. Venge-moi, venge-toi ;
Montre-toi digne fils d'un père tel que moi.
Accablé des malheurs où le destin me range,
Je vais les déplorer. Va, cours, vole, et nous venge.


Coef 3 avec inversion du rôle


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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeMer 11 Avr - 20:47

Le Cid - Acte I SCENE 4

Contexte :

Spoiler:


DON RODRIGUE
Percé jusques au fond du coeur
D'une atteinte imprévue aussi bien que mortelle,
Misérable vengeur d'une juste querelle,
Et malheureux objet d'une injuste rigueur,
Je demeure immobile, et mon âme abattue
Cède au coup qui me tue.
Si près de voir mon feu récompensé,
ô Dieu, l'étrange peine !
En cet affront mon père est l'offensé,
Et l'offenseur le père de Chimène !
Que je sens en moi de rudes combats !
Contre mon propre honneur mon amour s'intéresse :
Il faut venger un père, et perdre une maîtresse.
L'un m'anime le coeur l'autre retient mon bras.
Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme,
Ou de vivre en infâme ...
Des deux côtés mon mal est infini.
ô Dieu, l'étrange peine !
Faut-il laisser un affront impuni ?
Faut-il punir le père de Chiméne ?

Je m'accuse déjà de trop de négligence ;
Courons à la vengeance !


Coef 2


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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeMer 11 Avr - 20:53

Le Cid - Acte II scène 2




DON RODRIGUE
À moi, comte, deux mots.

LE COMTE
Parle.

DON RODRIGUE
ôte-moi d'un doute.
Connais-tu bien don Diègue ?

LECOMTE
Oui.

DON RODRIGUE
Parlons bas ; écoute.
Sais-tu que ce vieillard fut la même vertu,
La vaillance et l'honneur de son temps ? le sais-tu ?

LE COMTE
Peut-être.

DON RODRIGUE
Cette ardeur que dans les yeux je porte,
Sais-tu que c'est son sang ? le sais-tu ?

LECOMTE
Que m'importe ?

DONRODRIGUE
À quatre pas d'ici je te le fais savoir.

LE COMTE
Jeune présomptueux !

DON RODRIGUE
Parle sans t'émouvoir.
Je suis jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées
La valeur n'attend point le nombre des années.

LE COMTE
Te mesurer à moi ! qui t'a rendu si vain,
Toi qu'on n'a jamais vu les armes à la main ?

DON RODRIGUE
Mes pareils à deux fois ne se font point connaître,
Et pour leurs coups d'essai veulent des coups de maître.

LE COMTE
Sais-tu bien qui je suis ?

DON RODRIGUE
Oui ; tout autre que moi
Au seul bruit de ton nom pourrait trembler d'effroi.
Les palmes dont je vois ta tête si couverte
Semblent porter écrit le destin de ma perte.
J'attaque en téméraire un bras toujours vainqueur,
Mais j'aurai trop de force, ayant assez de coeur.
À qui venge son père il n'est rien d'impossible.
Ton bras est invaincu, mais non pas invincible.


LE COMTE

Trop peu d'honneur pour moi suivrait cette victoire :
À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
On te croirait toujours abattu sans effort ;
Et j'aurais seulement le regret de ta mort.


DON RODRIGUE
D'une indigne pitié ton audace est suivie :
Qui m'ose ôter l'honneur craint de m'ôter la vie !


Coef 3 si inversion des rôles


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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeMer 11 Avr - 21:12

Acte V scène 3
Contexte

Spoiler:




DON RODRIGUE

Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort,
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port.

Cette obscure clarté qui tombe des étoiles
Enfin avec le flux nous fait voir trente voiles ;

Et la terre, et le fleuve, et leur flotte, et le port,
Sont des champs de carnage où triomphe la mort.
ô combien d'actions, combien d'exploits célèbres
Sont demeurés sans gloire au milieu des ténèbres,
Où chacun, seul témoin des grands coups qu'il donnait,
Ne pouvait discerner où le sort inclinait !
J'allais de tous côtés encourager les nôtres,
Faire avancer les uns et soutenir les autres,
Ranger ceux qui venaient, les pousser à leur tour,
Et ne l'ai pu savoir jusques au point du jour
Mais enfin sa clarté montre notre avantage ;
Le Maure voit sa perte, et perd soudain courage :

Ils gagnent leurs vaisseaux, ils en coupent les câbles,
Poussent jusques aux cieux des cris épouvantables,

Et le combat cessa faute de combattants.


Coef 2




Antigone de Jean Anouilh

CRÉON.  La vie n'est pas ce que tu crois. C'est une eau que les jeunes gens laissent couler sans le savoir, entre leurs doigts ouverts. Ferme tes mains, ferme tes mains, vite. Retiens-la.

Tu verras, la vie deviendra une petite chose toute simple, qu'on grignote, assis au soleil. Ils te diront tout le contraire parce qu'ils ont besoin de ta force et de ton élan. Ne les écoute pas. (...) Ce ne sera pas vrai. Rien n'est vrai que ce qu'on ne dit pas... Tu l'apprendras, toi aussi, trop tard, (le bonheur de la vie), c'est un livre qu'on aime, c'est un enfant qui joue à nos pieds, un outil qu'on tient bien dans sa main, un banc pour se reposer le soir devant sa maison. Tu vas me mépriser encore, mais de découvrir cela, tu verras, c'est la consolation dérisoire de vieillir ; ce n'est peut-être que ça, le bonheur.


ANTIGONE, murmure, le regard perdu. Le bonheur...

CRÉON, a un peu honte soudain. Un pauvre mot, hein ?

ANTIGONE. Et quel sera-t-il, mon bonheur ? Quelle femme heureuse deviendra-t-elle, la petite Antigone ? Quelles pauvretés faudra-t-il qu’elle fasse, elle aussi, jour par jour, pour arracher avec ses dents son petit lambeau de bonheur ? Dites, à qui devra-t-elle mentir, à qui sourire, à qui se vendre ? Qui devra-t-elle laisser mourir en détournant le regard ?

CRÉON, hausse les épaules. Tu es folle, tais-toi.

ANTIGONE. Non, je ne me tairai pas ! Je veux savoir comment je m'y prendrais,
moi, pour être heureuse. Tout de suite, puisque c'est tout de suite qu'il faut
choisir. Vous dites que c'est si beau, la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai
pour vivre.

CRÉON. Tu aimes Hémon ?

ANTIGONE. Oui, j'aime Hémon. J'aime un Hémon dur et jeune ; un Hémon exigeant et fidèle, comme moi. Mais si votre vie, votre bonheur, doivent passer sur lui avec leur usure, si Hémon ne doit plus pâlir quand je pâlis, s'il ne doit plus me croire
morte quand je suis en retard de cinq minutes, s'il ne doit plus se sentir seul au monde et me détester quand je ris sans qu'il sache pourquoi, s'il doit devenir près de moi le monsieur Hémon, s'il doit apprendre à dire « oui », lui aussi, alors je n'aime plus Hémon.


Coef 2 chacun







Antigone (prologue)


 Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu'elle va être Antigone tout-à-l'heure, qu'elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille et se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon, son oncle, qui est le roi. Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aime vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout... Et, depuis que ce rideau s'est levé, elle sent qu'elle s'éloigne à une vitesse vertigineuse de sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à la regarder, de nous qui n'avons pas à mourir ce soir.

Enfin les trois hommes rougeauds qui jouent aux cartes, leur chapeau sur la nuque, ce sont les gardes. Ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ont des femmes, des enfants, et des petits ennuis comme tout le monde, mais ils vous empoigneront les accusés le plus tranquillement du monde tout à l'heure. Ils sentent l'ail, le cuir et le vin rouge et ils sont dépourvus de toute imagination. Ce sont les auxiliaires toujours innocents et satisfaits d'eux-mêmes, de la justice. Pour le moment, jusqu'à ce qu'un nouveau chef de Thèbes dûment mandaté leur ordonne de l'arrêter à son tour, ce sont les auxiliaires de la justice de Créon.
Et maintenant que vous les connaissez tous, ils vont pouvoir vous jouer leur histoire.


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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeMer 11 Avr - 21:25

L'avare -Acte IV Scène 7 (monologue, quand il découvre que son argent a été dérobé)

Harpagon

Au voleur ! au voleur ! à l'assassin ! au meurtrier ! Justice, juste Ciel ! je suis perdu, je suis assassiné, on m'a coupé la gorge, on m'a dérobé mon argent. Qui peut−ce être ? Qu'est−il devenu ? Où est−il ? Où se cache−t−il ? Que ferai−je pour le trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ? N'est−il point là ? N'est−il point ici ? Qui est−ce ? Arrête. Rends−moi mon argent, coquin... (Il se prend lui−même le bras.) Ah ! c'est moi. Mon esprit est troublé, et j'ignore où je suis, qui je suis, et ce que je fais. Hélas ! mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami ! on m'a privé de toi ; et puisque tu m'es enlevé, j'ai perdu mon support, ma consolation, ma joie ; tout est fini pour moi, et je n'ai plus que faire au monde : sans toi, il m'est impossible de vivre. C'en est fait, je n'en puis plus ; je me meurs, je suis mort, je suis enterré. (Au public)  De grâce, si l'on sait des nouvelles de mon voleur, je supplie que l'on m'en dise. N'est−il point caché là parmi vous ? (en aparté) Ils me regardent tous, et se mettent à rire.  (Haut) Allons vite, des commissaires, des juges, des potences et des bourreaux. Je veux faire pendre tout le monde ; et si je ne retrouve mon argent, je me pendrai moi−même après !


https://www.youtube.com/watch?v=KffI2xkdmEY&feature=related

https://www.youtube.com/watch?v=e7CrdaAhpsQ



https://www.youtube.com/watch?v=BHtf7wbWteE



Coef 2


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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeMer 11 Avr - 21:48

https://www.youtube.com/watch?v=eyaViznWlxs


Harpagon

Et pour toi, je te donne au seigneur Anselme.

Elise
Au seigneur Anselme ?

Harpagon
Oui, un homme mûr, prudent et sage, qui n'a pas plus de cinquante ans, et dont on vante les grands biens.

Elise.(Elle fait une révérence.)

Je ne veux point me marier, mon père, s'il vous plaît.

Harpagon. (Il contrefait la révérence.)

Et moi, ma petite fille ma mie, je veux que vous vous mariiez, s'il vous plaît.

Elise
Je vous demande pardon, mon père.

Harpagon
Je vous demande pardon, ma fille.

Elise
Je suis très humble servante au seigneur Anselme ; mais avec votre permission, je ne l'épouserai point.

Harpagon
Je suis votre très humble valet ; mais, avec votre permission, vous l'épouserez dès ce soir.

Elise
Dès ce soir ?

Harpagon
Dès ce soir.

Elise
Cela ne sera pas, mon père.

Harpagon
Cela sera, ma fille.

Elise
Non.


Harpagon
Si.

Elise
Non, vous dis−je.

Harpagon
Si, vous dis−je.

Elise
C'est une chose où vous ne me réduirez point.

Harpagon
C'est une chose où je te réduirai.

Elise
Je me tuerai plutôt que d'épouser un tel mari.

Harpagon
Tu ne te tueras point, et tu l'épouseras. Mais voyez quelle audace ! A−t−on jamais ouï une fille parler de la sorte à son père ?

Elise
Mais a−t−on jamais vu un père marier sa fille de la sorte ?

Harpagon
C'est un parti où il n'y a rien à redire ; et je gage que tout le monde approuvera mon choix.

Elise
Et moi, je gage qu'il ne saurait être approuvé d'aucune personne raisonnable.

Coef 2 par rôle, coef 3 si inversion


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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeMer 11 Avr - 22:17

Monsieur Jourdain
 J'ai toutes les envies du monde d'être savant ; et j'enrage que mon père et ma mère ne m'aient pas fait bien étudier dans toutes les sciences, quand j'étais jeune. Apprenez−moi l'orthographe !

Maître de philosophie
Très volontiers.
Soit. Pour bien suivre votre pensée et traiter cette matière en philosophe, il faut commencer selon l'ordre des choses, par une exacte connaissance de la nature des lettres, et de la différente manière de les prononcer toutes. Et, là-dessus, j'ai à vous dire que les lettres sont divisées en voyelles, ainsi dites voyelles parce qu'elles expriment les voix ; et en consonnes, ainsi appelées consonnes parce qu'elles sonnent avec les voyelles, et ne font que marquer les diverses articulations des voix. Il y a cinq voyelles ou voix : A, E, I, O, U.

Monsieur Jourdain
J'entends tout cela.

Maître de philosophie
La voix A se forme en ouvrant fort la bouche : A.

Monsieur Jourdain
A, A. Oui.

Maître de philosophie
La voix O se forme en rouvrant les mâchoires, et rapprochant les lèvres par les deux coins : O.

Monsieur Jourdain
O, O. Il n'y a rien de plus juste. A, E, I, O, I, O. Cela est admirable ! I, O, I, O.

Maître de philosophie
L'ouverture de la bouche fait justement comme un petit rond qui représente un O.

Monsieur Jourdain
O, O, O. Vous avez raison. O. Ah ! la belle chose, que de savoir quelque chose ! La belle chose !

Maître de philosophie
La voix U se forme en rapprochant les dents sans les joindre entièrement, et allongeant les deux lèvres en dehors : U

Monsieur Jourdain
U, U. Il n'y a rien de plus véritable ! J'allonge les lèvres en dehors : U.

Maître de philosophie
Vos deux lèvres s'allongent comme si vous faisiez la moue : d'où vient que si vous la voulez faire à quelqu'un, et vous moquer de lui, vous ne sauriez lui dire que : U.

Monsieur Jourdain
U, U. Cela est vrai. Ah ! que n'ai-je étudié plus tôt, pour savoir tout cela ?
Ah ! Mon père, ma mère, que je vous veux de mal !

Maître de philosophie
Demain, nous verrons les autres lettres, qui sont les consonnes.

Monsieur Jourdain
Est-ce qu'il y a des choses aussi curieuses que celles-ci ?

Maître de philosophie
Je vous expliquerai à fond toutes ces curiosités.


Coef 3 avec inversion des rôles.





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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeMer 11 Avr - 22:22

Le bourgeois Gentilhomme



Monsieur Jourdain

Je vous en prie. Au reste, il faut que je vous fasse une confidence. Je suis amoureux d'une personne de grande qualité, et je souhaiterais que vous m'aidassiez à lui écrire quelque chose dans un petit billet que je veux laisser tomber à ses pieds.

Maître de philosophie
Fort bien. Sont-ce des vers que vous lui voulez écrire ?

Monsieur Jourdain
Non, non, point de vers.

Maître de philosophie
Vous ne voulez que de la prose ?

Monsieur Jourdain
Non, je ne veux ni prose ni vers.

Maître de philosophie
Il faut bien que ce soit l'un, ou l'autre.

Monsieur Jourdain
Pourquoi ?

Maître de philosophie
Par la raison, Monsieur, qu'il n'y a pour s'exprimer que la prose, ou les vers.

Monsieur Jourdain
Il n'y a que la prose ou les vers ?

Maître de philosophie
Non, Monsieur : tout ce qui n'est point prose est vers ; et tout ce qui n'est point vers est prose.

Monsieur Jourdain
Et comme l'on parle qu'est-ce que c'est donc que cela ?

Maître de philosophie
De la prose.


Monsieur Jourdain
Par ma foi ! il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j'en susse rien, et je vous suis le plus obligé du monde de m'avoir appris cela. Je voudrais donc lui mettre dans un billet : "Belle Marquise ; vos beaux yeux me font mourir d'amour" ; mais je voudrais que cela fût mis d'une manière galante, que cela fût tourné gentiment.

Maître de philosophie
Mettre que les feux de ses yeux réduisent votre coeur en cendres ; que vous souffrez nuit et jour pour elle les violences d'un...

Monsieur Jourdain
Non, non, non, je ne veux point tout cela ...

Maître de philosophie
Il faut bien étendre un peu la chose.

Monsieur Jourdain
Non, vous dis-je, je ne veux que ces seules paroles-là dans le billet ; mais tournées à la mode, bien arrangées comme il faut. Je vous prie de me dire un peu les diverses manières dont on les peut mettre.

Maître de philosophie
On les peut mettre premièrement comme vous avez dit : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour. Ou bien : D'amour mourir me font, belle Marquise, vos beaux yeux.  Ou bien : Mourir vos beaux yeux, belle Marquise, d'amour me font.

Monsieur Jourdain
Mais de toutes ces façons-là, laquelle est la meilleure ?

Maître de philosophie
Celle que vous avez dite : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour.

Monsieur Jourdain.
Cependant je n'ai point étudié, et j'ai fait cela tout du premier coup !

Coef 2 Maitre de philosophie
Coef 2 Monsieur Jourdin


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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeMer 11 Avr - 22:34

L'avare. Acte I Scène 3




HARPAGON: Hors d'ici ! Allons, détale de chez moi, vrai gibier de potence !

LA FLÈCHE: ( en aparté) Je n'ai jamais rien vu de si méchant que ce maudit vieillard, et je pense, sauf correction, qu'il a le diable au corps. (Haut) Mon maître, votre fils, m'a donné ordre de l'attendre.

HARPAGON: Va-t'en l'attendre dans la rue ! Je ne veux point avoir sans cesse devant moi un espion de mes affaires, un traître dont les yeux maudits furettent de tous côtés pour voir s'il n'y a rien à voler.

LA FLÈCHE: Comment diantre voulez-vous qu'on fasse pour vous voler? Êtes-vous un homme volable, quand vous renfermez toutes choses, et faites sentinelle jour et nuit?

HARPAGON: Je veux renfermer ce que bon me semble, et faire sentinelle comme il me plaît. Ne serais-tu point homme à aller faire courir le bruit que j'ai chez moi de l'argent caché?

LA FLÈCHE: Vous avez de l'argent caché?

HARPAGON: Non, coquin, je ne dis pas cela. (à part.) J'enrage. Je demande si malicieusement tu n'irais point faire courir le bruit que j'en ai.

LA FLÈCHE: Hé! que nous importe que vous en ayez ou que vous n'en ayez pas, si c'est pour nous la même chose?

HARPAGON: Tu fais le raisonneur. Je te baillerai de ce raisonnement-ci par les oreilles. (Il lève la main pour lui donner un soufflet.) Sors d'ici !

LA FLÈCHE: Hé bien! je sors.

HARPAGON: Attends. Ne m'emportes-tu rien?

LA FLÈCHE: Que vous emporterais-je?

H : Montre-moi tes mains.

LA FLÈCHE: Les voilà.

HARPAGON: Les autres.

LA FLÈCHE: Les autres?

HARPAGON: Oui.

LA FLÈCHE: Les voilà.


(HARPAGON tâte le bas de ses chausses)

LA FLÈCHE: Ah! qu'un homme comme cela mériterait bien ce qu'il craint! et que j'aurais de joie à le voler!


HARPAGON: Qu'est-ce que tu parles de voler?

LA FLÈCHE: Je dis que vous fouilliez bien partout, pour voir si je vous ai volé.

HARPAGON: C'est ce que je veux faire.

LA FLÈCHE: (à part) La peste soit de l'avarice et des avaricieux!

HARPAGON: Comment? que dis-tu?

LA FLÈCHE: Je dis que la peste soit de l'avarice et des avaricieux.

HARPAGON: De qui veux-tu parler?

LA FLÈCHE: Des avaricieux.

HARPAGON: Et qui sont-ils ces avaricieux?

LA FLÈCHE: Des vilains et des ladres ... Est-ce que vous croyez que je veux parler de vous?

HARPAGON: Je crois ce que je crois.

LA FLÈCHE: Qui se sent morveux, qu'il se mouche.



Coef 2 Harpagon
Coef 2 La flêche


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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeMer 11 Avr - 23:04

Cachez ce sein que je ne saurais voir ...
Scène du Tartuffe ou l'imposteur -de Molière

Coef 1, avec inversion des rôles



Tartuffe

Que voulez-vous ?

Dorine

Vous dire...


Tartuffe (Il tire un mouchoir de sa poche)

Ah ! mon Dieu, je vous prie,
Avant que de parler
prenez-moi ce mouchoir.

Dorine

Comment ?

Tartuffe

Couvrez ce sein que je ne saurois voir !
Par de pareils objets, les âmes sont blessées,
Et cela fait venir ... de coupables pensées.


Dorine

Vous êtes donc bien tendre à la tentation, (diérèse)
Et la chair sur vos sens fait grande impression ? (diérèse)
Certes je ne sais pas quelle chaleur vous monte :
Mais à convoiter, moi, je ne suis point si prompte,
Et je vous verrois (Ancienne orthographe, prononcez "verrais") nu du haut jusques en bas,
Que toute votre peau ne me tenteroit pas. (prononcez "tenterait")



TARTUFFE de Molière | Théâtre - YouTube
45m20

MOLIÈRE – Le Tartuffe (Pièce filmée, 1962) - YouTube
39m55


https://www.facebook.com/watch?v=551310382976935

Coef 1 avec inversion


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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeMer 11 Avr - 23:21

Phèdre -de Jean Racine

Contexte. La reine Phèdre, mariée au Roi Minos, se laisse dépérir car elle brûle malgré elle et en secret d'un amour coupable pour son beau fils ... Cet amour sans espoir lui étant envoyé par la Déesse Vénus ... Elle se livre enfin à une confidente ...






De l’amour, j’ai toutes les fureurs !
Tu vas ouïr le comble des horreurs ...


Sous les lois de l’hymen, je m’étais engagée,
Mon repos, mon bonheur semblait être affermi ...
Athènes me montra mon superbe ennemi !
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon corps, et transir et brûler.

Je reconnus Vénus et ses feux redoutables,
D’un sang qu’elle poursuit, tourments inévitables !
Par des vœux assidus je crus les détourner :
Je lui bâtis un temple, et pris soin de l’orner
Soumise à mon époux, et cachant mes ennuis,
De son fatal hymen, je cultivais les fruits.

J’ai revu l’Ennemi que j’avais éloigné :
Ma blessure trop vive aussitôt a saigné.
Ce n’est plus une ardeur dans mes veines cachée :
C’est Vénus toute entière à sa proie attachée !



Coef 2


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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeMer 11 Avr - 23:34

Bérénice - de Jean Racine


Contexte :
Spoiler:




Ah ! cruel ! est-il temps de me le déclarer ?
Qu'avez-vous fait ? Hélas ! J'aimais.
Je me suis crue aimée.
A quel excès d'amour m'avez-vous amenée ?
Que ne me disiez-vous : "Princesse infortunée,
Où vas-tu t'engager, et quel est ton espoir ?

Je ne dispute plus. J'attendais, pour vous croire,
Que cette même bouche, après mille serments
D'un amour qui devait unir tous nos moments,
Cette bouche, à mes yeux s'avouant infidèle,
M'ordonnât elle-même une absence éternelle.
Moi-même j'ai voulu vous entendre en ce lieu.
Je n'écoute plus rien, et pour jamais : adieu...
Pour jamais ! Ah, Seigneur ! songez-vous en vous-même
Combien ce mot cruel est affreux quand on aime ?
Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous,
Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ?
Que le jour recommence et que le jour finisse,
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice,
Sans que de tout le jour je puisse voir Titus ?


Coef 2
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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeJeu 12 Avr - 23:18

Le Médecin malgré lui


Acte I



Scène I

(Paraissant en se querellant)

Sganarelle
Non, je te dis que je n'en veux rien faire, et que c'est à moi de parler et d'être le maître.

Martine
Et je te dis, moi, que je veux que tu vives à ma fantaisie, et ne je ne me suis point mariée avec toi pour souffrir tes fredaines.

Sganarelle
O la grande fatigue que d'avoir une femme ! et qu'Aristote a bien raison, quand il dit qu'une femme est pire qu'un démon !

Martine
Voyez un peu l'habile homme, avec son benêt d'Aristote !

Sganarelle
Oui, habile homme ! Trouve-moi un faiseur de fagots qui sache, comme moi, raisonner des choses, qui ait servi six ans un fameux médecin, et qui ait su, dans son jeune âge, son rudiment par coeur.

Martine
Peste du fou fieffé !

Sganarelle
Peste de la carogne !

Martine
Que maudit soit l'heure et le jour où je m'avisai d'aller dire oui !

Sganarelle
Que maudit soit le bec cornu de notaire qui me fit signer ma ruine !

Martine
Et tu prétends, ivrogne, que les choses aillent toujours de même ?

Sganarelle
Ma femme, allons tout doucement, s'il vous plaît.

Martine
Que j'endure éternellement tes insolences et tes débauches ?


Sganarelle
Ma femme, vous savez que je n'ai pas l'âme endurante, et que j'ai le bras assez bon.

Martine
Crois-tu que je m'épouvante de tes paroles ? Je me moque de tes menaces !

Sganarelle
Ma petite femme, ma mie, votre peau vous démange, à votre ordinaire.

Martine
Je te montrerai bien que je ne te crains nullement.

Sganarelle
Doux objet de mes voeux, je vous frotterai les oreilles.

Martine
Ivrogne que tu es !

Sganarelle
Je vous battrai.

Martine
Sac à vin !

Sganarelle
Je vous rosserai.

Martine
Infâme !

Sganarelle
Je vous étrillerai.


Martine
Traître, insolent, coquin, pendard, gueux, fripon, maraud, voleur... !

Sganarelle
(Il prend un bâton et lui en donne.)
Ah ! vous en voulez donc ?

Martine (criant sous les coups)
Ah ! ah !

Sganarelle
Voilà le vrai moyen de vous apaiser.


Sganarelle coef 2
Martine Coef 2


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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeVen 13 Avr - 0:07

On ne badine pas avec l'amour

Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, vaniteuses, artificieuses, curieuses et dépravées ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de ces deux êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois : mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.

Alfred de Musset




A partir de 4m

Coef 1


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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeVen 13 Avr - 10:26

Incipit des Fourberies de Scapin (scène d'exposition) :

P210 du manuel de 5ème

Juste le rôle d'Octave (coef 2). Le rôle de Silvestre sera juste fait par un lecteur.




P215 Scène de la galère

De "il m'a fait mettre" (l.32) à 61

Scapin coef 2
Géronte Coef2






Poème manuel 5ème p246

Coef 2



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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeVen 20 Avr - 11:30

Monsieur comme texte j'ai choisi :

Ah ! Non ! C'est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire... oh ! Dieu ! ... bien des choses en somme...
En variant le ton, —par exemple, tenez :
Agressif : « moi, monsieur, si j'avais un tel nez,
Il faudrait sur le champ que je me l'amputasse ! »

Descriptif : « c'est un roc ! ... c'est un pic... c'est un cap !
Que dis-je, c'est un cap ? ... c'est une péninsule ! »

Gracieux : « aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? »

Emphatique : « aucun vent ne peut, nez magistral,
T'enrhumer tout entier, excepté le mistral ! »

Dramatique : « c'est la Mer Rouge quand il saigne ! »

Admiratif : « pour un parfumeur, quelle enseigne ! »

Lyrique : « est-ce une conque, êtes-vous un triton ? »
Naïf : « ce monument, quand le visite-t-on ? »

—Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit :
Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n'avez que les trois qui forment le mot : sot !

cf2

Je trouve qu'il me vas surper bien
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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeVen 20 Avr - 12:51

J'ai pris ma décision et je l'affirme d'un ton solennel ! Scène de théâtre en récitation 7757

Je choisis l'albatros de Charles Baudelaire. Scène de théâtre en récitation 2576036511
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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeDim 29 Avr - 14:33

J'hésite entre " L'albatros " et " Les séparés " puis-je savoir le coefficient de ce poème : " Les séparés ". C'est un vrai dilemme de devoir choisir entre ces deux poème alors peut être que avec le coefficient...


Dernière édition par Jazz le Dim 29 Avr - 21:06, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeDim 29 Avr - 14:45

C'est le même ja p

Tu as aussi des versions mises en chanson dans le spoiler wink
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MessageSujet: Re: Scène de théâtre en récitation
Scène de théâtre en récitation Icon_minitimeDim 29 Avr - 14:58

Merci ! J'ai regardé les vidéos et je vais prendre " L'albatros ". Je vais tenter de l'apprendre bien, mais avec promptitude, sauf s'il y a un fâcheux contretemps qui vienne m'importuner.


Dernière édition par Jazz le Dim 29 Avr - 21:03, édité 2 fois
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Scène de théâtre en récitation

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