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| Auteur | Message |
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CYBER
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| Sujet: L'Echange , CLAUDEL Dim 27 Oct - 21:05 | | |
| Bonsoir membres de La Cafet' ....
Je fus il y a de cela un certain temps, collégienne et membre très active du forum ! A ce jour j'ai eu mon bac et suis en classe prépa hypokhâgne ....
Je viens ce soir pour vous demander de l'aide parce que je me trouve tourmentée !
Je dois faire un commentaire sur la scène d'ouverture de l'Echange de Claudel.
http://www.ebooksgratuits.com/pdf/claudel_echange.pdf , l'extrait proposé commence aux premières didascalies " L'Amerique." et s'arrête à
" MARTHE, tendrement.
Tu as toujours des histoires à raconter ! "
Je vous propose quelques idées que j'ai pu penser toutefois je ne vois pas comment "attaquer" le commentaire, sur quoi m'axer... La prof nous a conseillé de faire des recherches sur le thème du théâtre et du langage, de lire du théâtre contemporain pour le concours blanc donc je devine qu'un axe sur lequel je peux m'orienter est le langage , le rapport au théâtre à la langue, d'autant plus que je tiens compte du contexte de l'auteur...
J'ai remarqué généralement :
- deux espaces dans l'histoire : c'est-à-dire , par rapport aux didascalies :
Les premières qui ouvrent l'acte nous décrivent un lieu précis, un paysage, un espace "concret", naturel. Les personnages sont évoqués ainsi que leurs actions. --> un tel foisonnement d'informations ferait presque penser à un incipit de roman ?
La troisième didascalie renvoie le lecteur à l'espace théâtral ( "la scène derrière lui").
---> Où le spectateur/lecteur doit se situer ???
- beaucoup de choses à dire sur le vocabulaire :
le jour / la nuit --> le temps plus largement
le champ sémantique de la mer, de l'eau
vocabulaire du mobilier domestique, de la maisons dirons-nous (alors que les personnages ne semblent pas avoir de maison)
vocabulaire de la lumière, du soleil
voc du bruit (qui s'oppose au SILENCE , mais ici je ne sais quoi faire du thème du silence...)
vocabulaire du corps --> rapport important au corps, lien à faire avec la représentation théâtrale? , une gestuelle dans les personnages, c'est le corps qui parle, qui se dévoue, qui entre en transe (cf. LOUIS LAINE de " Et je suis sorti de la maison ....un vêtement"), liasion du corps et de la nature ?
-beaucoup de champs sémantiques etc. qui montrent une mobilisation importante de tous les sens; beaucoup de contraires
- on ressent un certain lyrisme, une poésie dans l'évocation de l'espace maritime, quelque chose qui relève de l’imaginaire (tout l'extrait surtout dans les répliques de LOUIS et à la fin quand il invente une "histoire")
-Après avoir relu plusieurs fois l'extrait qui est assez déconcertant au premier abord, à cause de sa forme et de sa typographie, je ressens dans le fond que ces personnages sont à la recherche d'un nouvel horizon (le mot est employé en plus), d'un nouveau rivage pour jouer avec le thème de la mer ?
-Sur la forme, j'observe de nombreux rejets, de nombreuses comparaisons, des anaphores, des parallélismes de construction, des verbes d'action voire de "violence", disons que les verbes bougent tel un tumulte !!
- Si on veut parler des personnages, je sens Marthe comme peu bavarde, elle reste calme et le silence s'accorde avec elle. Quant à Louis il semble emporté par des élans ...
Que pensez-vous apporter de plus, voire de complètement différent à mon analyse ? La réflexion la plus infime me sera de la plus grande utilité alors n'hésitez pas à vous laisser emporter par vos intuitions ! J'ai besoin de vos esprits florissants ! |
| | | Uranie Aidactive
Nombre de messages : 3465
| Sujet: Re: L'Echange , CLAUDEL Dim 27 Oct - 23:10 | | |
| Bonsoir Cyber, D'abord bravo pour l'hypokhâgne, et bon courage ! Cela me rappelle de bons souvenirs, j'espère que vous vivez la prépa aussi bien que ce fut mon cas il y a quelque temps Je vais essayer d'ajouter quelques remarques à vos analyses... mais c'est au pied levé, et Claudel n'est pas ma spécialité (car pas ma tasse de thé, je dois dire). Une question préliminaire : est-ce un commentaire composé ou linéaire que l'on vous demande ? "De mon temps" (il n'y a pas si longtemps quand même !), la règle était de faire un commentaire linéaire (le composé n'était pas proscrit, mais trèèès fortement déconseillé car très difficile à élaborer dans la petite heure de préparation pour l'oral), le composé étant réservé aux khâgnes option lettres modernes pour leur épreuve d'option. - CYBER a écrit:
- Je vous propose quelques idées que j'ai pu penser toutefois je ne vois pas comment "attaquer" le commentaire, sur quoi m'axer...
Ce que ma prof nous disait (maintenant, chacun sa technique...) était de trouver ce qui "faisait problème" dans le texte - si l'on avait une chose à dire, une étrangeté à remarquer, une particularité à pointer... il fallait l'identifier (parfois, on a des intuitions mais ça reste flou) et creuser à partir de là. Si on en avait plusieurs, c'était d'autant mieux. Ici, qu'est-ce qui vous frappe ? Si vous aviez à faire des remarques en une phrase ou deux, que seraient-elles ? - Citation :
- La prof nous a conseillé de faire des recherches sur le thème du théâtre et du langage, de lire du théâtre contemporain pour le concours blanc donc je devine qu'un axe sur lequel je peux m'orienter est le langage , le rapport au théâtre à la langue, d'autant plus que je tiens compte du contexte de l'auteur...
Vous a-t-elle donné une bibliographie ? S'il y a un ouvrage à lire, c'est celui d'Anne Ubersfeld, Lire le théâtre. Sur Racine de Barthes est très bien aussi, et peut donner des pistes d'analyse pour d'autres textes ; facile à lire (Ubersfeld aussi d'ailleurs) et très mince. Si je peux faire quelques remarques (que vous avez déjà peut-être pensées / lues / vues en cours... mais à tout hasard), des pistes pour disserter / commenter sur le théâtre et la parole... Le théâtre est double : parole et "action", via la représentation ; la parole sollicite surtout l'intellect, si je puis dire, comme le roman (même si elle est incarnée lorsque nous assistons à une représentation), l'action sollicite surtout les sens. Mais nous n'avons pas l'action lorsque nous lisons ; or le théâtre est censé pouvoir être lu seulement, ne pas avoir besoin de la représentation - surtout le théâtre de Claudel, très long (et poétique, donc difficile à comprendre, la parole n'étant pas "naturelle", et pouvant réclamer le luxe de la relecture, que le spectateur n'a pas). C'est LA problématique sur le théâtre : rapport du texte et de la représentation. Question insoluble, sinon ce n'est pas drôle mais bon, la dissert a vocation à montrer votre dextérité intellectuelle, non à donner une vraie réponse. Et cette représentation, cette "action", c'est de l'ici-maintenant-nous, c'est-à-dire qu'elle doit être immédiate, concerner les personnages sur scène. Raconter ce qui a lieu ailleurs pose toujours un souci (c'est le cas des "récits de messagers" du théâtre antique et classique), et dire ce qu'on va faire ailleurs, à un autre moment, c'est repousser l'action, ne rien proposer de concret au spectateur... le théâtre jongle sans cesse ainsi entre ces deux formes qu'il propose au spectateur ; l'action est immédiate, concrétise la progression de l'histoire, mais la parole aussi a son intérêt - et surtout sa beauté. - Citation :
- J'ai remarqué généralement :
- deux espaces dans l'histoire : c'est-à-dire , par rapport aux didascalies :
Les premières qui ouvrent l'acte nous décrivent un lieu précis, un paysage, un espace "concret", naturel. Les personnages sont évoqués ainsi que leurs actions. --> un tel foisonnement d'informations ferait presque penser à un incipit de roman ?
La troisième didascalie renvoie le lecteur à l'espace théâtral ( "la scène derrière lui").
---> Où le spectateur/lecteur doit se situer ???
Bonne remarque sur l'incipit foisonnant d'indications. (Pensez aussi à remarquer ce qui n'est pas indiqué : à quoi ressemble Marthe, par exemple ? et pourquoi avons-nous telles indications et non telles autres - alors que visiblement ce n'est pas l'attachement à la brièveté qui étouffe Claudel ?). En revanche, là, vous mélangez deux idées : l'idée des espaces multiples (ou de l'espace qui déborde - explicitement, alors que dans un théâtre "traditionnel", comme celui du XVIIe ou même du XIXe, l'espace non représenté sur scène est beaucoup moins sollicité, il n'existe guère que parce qu'on le suppose) et l'idée des langages multiples, ou du langage ambigu : théâtre ? roman ? poésie ? Et il y a encore un troisième espace... - Citation :
- - beaucoup de choses à dire sur le vocabulaire :
le jour / la nuit --> le temps plus largement
le champ sémantique de la mer, de l'eau
vocabulaire du mobilier domestique, de la maisons dirons-nous (alors que les personnages ne semblent pas avoir de maison)
vocabulaire de la lumière, du soleil
voc du bruit (qui s'oppose au SILENCE , mais ici je ne sais quoi faire du thème du silence...)
vocabulaire du corps --> rapport important au corps, lien à faire avec la représentation théâtrale? , une gestuelle dans les personnages, c'est le corps qui parle, qui se dévoue, qui entre en transe (cf. LOUIS LAINE de " Et je suis sorti de la maison ....un vêtement"), liasion du corps et de la nature ?
-beaucoup de champs sémantiques etc. qui montrent une mobilisation importante de tous les sens; beaucoup de contraires 1) Hum, oui, mais ne vous enfermez pas dans les champs sémantiques, à utiliser avec parcimonie. Tout ce que vous relevez est pertinent, mais à utiliser sous un axe général. Par exemple, tout ce qui relève du "physique" et du "naturel " (le corps, la nature, les sens, les perceptions) va ensemble. Sur le temps, en revanche, je ne vois pas ce que vous remarquez. Et le vocabulaire du monde domestique ne me semble pas si développé que cela (mais on peut relever à quoi il s'oppose, comment il est est présenté). 2) Comment ça, "vous ne savez quoi faire" du thème du silence ? Le silence, ce n'est jamais que l'absence de parole. Le silence pose problème au théâtre : s'il y a disparition de la parole, il y a disparition du théâtre lui-même, mort de la pièce (on ne peut pas se contenter d'action, sinon on tombe dans le mime, genre entièrement différent ; le théâtre muet, ça n'existe pas, contrairement au cinéma muet). La poursuite de certaines pièces, du XXe siècle notamment, est une lutte permanente contre le silence. Avez-vous déjà vu un personnage de théâtre réfléchir silencieusement ? non, monologue. Avez-vous lu En attendant Godot ? l'histoire de personnages qui n'ont rien à dire ni à faire, un défi permanent... Bon, plus concrètement : où voyez-vous le silence, précisément, dans ce texte ? est-il si important que cela ? dans quel contexte, à quel moment, en lien avec quoi le rencontre-t-on ? (vraies questions, car je n'ai rien remarqué de particulier à ce sujet, mais je n'ai pas lu trois fois non plus...) - Citation :
- @- on ressent un certain lyrisme, une poésie dans l'évocation de l'espace maritime, quelque chose qui relève de l’imaginaire (tout l'extrait surtout dans les répliques de LOUIS et à la fin quand il invente une "histoire")
Oui, de l'imaginaire, présenté avec "sérieux", comme s'il était réel (même si Louis admet implicitement que c'est une "histoire"). Comment appelle-t-on ce genre d'histoires ? dans quelle position est Marthe écoutant les "histoires" de Louis, alors qu'elle-même n'en a pas ? Oui pour le lyrisme, en effet ! c'est une piste à creuser. - Citation :
- -Après avoir relu plusieurs fois l'extrait qui est assez déconcertant au premier abord, à cause de sa forme et de sa typographie, je ressens dans le fond que ces personnages sont à la recherche d'un nouvel horizon (le mot est employé en plus), d'un nouveau rivage pour jouer avec le thème de la mer ?
1) Poussez plus loin sur la "forme" et la "typographie" : qu'est-ce que c'est que cette forme de parole ? à quel genre appartient-elle ? dans quels autres textes la rencontrez-vous ? (en littérature et hors littérature...) + Est-ce seulement l'aspect (la mise en forme) du texte qui est surprenant ? comment les phrases sont-elles construites ? 2) Vraiment, ils cherchent un nouvel horizon, tous les deux ? Que veut Marthe ? que veut Louis ? de quoi parle-t-elle, et de quoi parle-t-il ? il ne me semble pas que ce sont la même chose - il ne me semble pas qu'ils soient tous deux sur la même "longueur d'ondes"... Regardez comment Louis répond (si l'on peut dire !) à Marthe... - Citation :
- -Sur la forme, j'observe de nombreux rejets, de nombreuses comparaisons, des anaphores, des parallélismes de construction, des verbes d'action voire de "violence", disons que les verbes bougent tel un tumulte !!
Un tumulte ne bouge pas Attention à ne pas mélanger : vous relevez ici : - des effets de style (à commenter, dans le sens du travail poétique du texte) - l'abondance des verbes d'action ; là, je trouve qu'il faut nuancer ; il y en a, c'est vrai, et Louis bouge beaucoup, mais outre "bouger", il a une autre activité à laquelle il se consacre beaucoup (et Marthe aussi)... Les deux sont pertinents, mais pas dans la même section du commentaire. - Citation :
- - Si on veut parler des personnages, je sens Marthe comme peu bavarde, elle reste calme et le silence s'accorde avec elle.
Quant à Louis il semble emporté par des élans ... Remarque purement formelle : évitez de dire "je sens" dans un commentaire (ou même "on sent") : on ne vous demande pas de "sentir" dans un commentaire, mais d'analyser, de penser. Remarque peut-être inutile, car vous me direz que vous écrivez différemment sur la cafet' et sur une copie... Sinon, je suis d'accord avec ces remarques, et je vous renvoie aux questions sur les différences (de comportement et de désirs) entre Louis et Marthe... Vous dites que Louis est "emporté" : qui (ou quoi) se comporte ainsi ? quel rapport entretient Louis à ce qui l'entoure ? Voilà, je pose plus de questions que je ne donne de réponses, mais j'espère vous lancer ainsi sur quelques pistes... Bravo et bon courage pour votre travail ! _________________ Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours. Gandhi |
| | | CYBER
Nombre de messages : 1049
| Sujet: Re: L'Echange , CLAUDEL Sam 9 Nov - 16:28 | | |
| Pour votre question préliminaire, je vous réponds que rien ne nous a été spécifié quant au plan à suivre... Je pense opter pour un commentaire composé, parce que linéaire, bien qu'en apparence simple, me semble un peu compliqué !
Quant aux première remarques, ce qui me frappe :
- les didascalies : les premières qui nous situent dans un espace concret alors que une autre arrive pour resituer l'espace dans la scène de théâtre " il désigne un côté de la scène derrière lui". ET LE TROISIEME ESPACE JE PENSE SERAIT UN ESPACE IMAGINAIRE , JE VEUX DIRE QUE CET ESPACE CONCERNE LES PROPOS DE LOUIS, UN ESPACE POETIQUE ??????
- la distance entre les deux personnages : Marthe souffre de la nostalgie de son pays natal et manifeste son amour et son dévouement à son mari, qui, lui, insouciant de l’avenir et n’aspirant qu’au plaisir de l’instant, ne tolère aucun lien contraignant. --> Marthe peut être une incarnation d'une femme femme vertueuse telle que l'on en rencontre dans la Bible (Marthe et Marie de Magdala) alors que Louis lui incarne l'indien rêveur , libre de toute emprise, et pour la connotation "mystique ou religieuse" à rapprocher au côté de Marthe, il serait figure d'un poète maudit c'est- à - dire que par son élan de liberté et de souplesse dans ses propos, on serait face à une poésie qui tient à des valeurs spirituelles, si on considère les gestes qu'il fait , on peut penser à un rite , un culte .
- autre chose par rapport au titre, puisque je pense que Claudel, au travers de cette oeuvre, a voulu nous évoquer les échanges de la vie entre les hommes et les femmes, entre les sociétés, savoir donner, savoir recevoir pour vivre. Mais bien entendu dans la vie échanger avec autrui nous expose à des compromis, à savoir accepter l'autre comme par exemple Marthe va devoir le faire pour Thomas Pollock Nageoire. Puisqu'elle joue le rôle bien clair d'une monnaie d'échange, et c'est ceci que j'ai remarqué dans la réplique qu'elle énonce elle-même " Mais je n'aime pas cet homme...... la main dans sa poche comme s'il comptait dedans ce que vous valez".
- je remarque , si je veux anticiper sur la suite de l’œuvre, Louis serait ironique ? vis-à-vis de Marthe puisqu'il "étai[t] couché dans un lit" et nous savons que "emmêlé" et "empêtré" au chaud , il était en train de la tromper !
- Pour les langages ambigus, j'opte pour un langage lyrique et poétique, plus que théâtral ou romanesque : le rythme est libre et souple, ample, on constate un jeu sur des symboles et une volonté de lier tout ce qui survient dans le monde. Je penserai même au symbolisme ? Ici d'ailleurs, pour l'imaginaire de Louis avec ses 'histoires' et la position de Marthe... On aurait l'impression d'un conteur et d'un enfant qui écoute "tendrement"? ou alors Louis un enfant rêveur , débordant d'imagination qui invente des histoires et Marthe serait la mère!
- l'idée du silence, je laisse tomber pour le moment...
- " 1) Poussez plus loin sur la "forme" et la "typographie" : qu'est-ce que c'est que cette forme de parole ? à quel genre appartient-elle ? dans quels autres textes la rencontrez-vous ? (en littérature et hors littérature...)
+ Est-ce seulement l'aspect (la mise en forme) du texte qui est surprenant ? comment les phrases sont-elles construites ?"
> > > Sur ce point je trouve la forme de parole assez souple / mais aussi abstraite voire parfois très simple, quotidienne (pour les répliques de Marthe). Je n'arrive pas à trouver le genre, je me sens confuse quant au genre de leur parole , je ne saisis pas bien disons ce que vous entendez par genre ? (je commence à fatiguer r ir ) Nous pourrions retrouver ce genre de parole dans un conte ou bien dans une chanson et même au cinéma, rien que par les didascalies du début, on s'imagine clairement des acteurs jouant le scénario ?
Je me rends compte également du fond de la mise en forme qui est surprenante certes. Les phrases sont construites avec beaucoup de relatifs, beaucoup d'adverbes de manière , bcp de comparaisons, enfin ça je l'ai déjà dit donc je ne m'avance pas beaucoup sur ce point r ir .... disons que les phrases sont lourdes par la présence d'éléments grammaticaux tels que de nombreux relatifs, les phrases sont longues, parfois elles s'étalent sur 2 lignes, sur 4 lignes , encore sur 2 lignes, 6 lignes, 7 lignes... |
| | | PAN
Nombre de messages : 877
| Sujet: Re: L'Echange , CLAUDEL Sam 9 Nov - 16:53 | | |
| J'ai de suite cliqué quand j'ai vu ton pseudo Coucou Cyber ! Je ne suis pas très doué en commentaire de ce genre de texte qui a un style très singulier et pas toujours clair, mais je vais jeter un œil si je comprends et si je peux ajouter quelque chose de plus que toi. (mais c'est pas dit, tu te débrouilles bien je trouve) |
| | | PAN
Nombre de messages : 877
| Sujet: Re: L'Echange , CLAUDEL Sam 9 Nov - 17:02 | | |
| Je trouve le texte et le style très bizarre. On dirait plutôt de la poésie, je ne vois pas comment on peut représenter ça sur scène (les didascalies du début) Ou alors un grand tableau peint ? Mais je ne me vois pas voir ce genre de pièce. Je ne comprendrais rien Ou alors c'est comme le théâtre de Musset (Moi, j'ai étudié ça, ça m'a plus plu) qui était surtout destiné à être lu seulement ? Parce qu'il y a des phrases que j'ai dû relire deux trois fois attentivement avant de comprendre, alors si c'était joué en parlant vite, je ne capterais rien moi |
| | | PAN
Nombre de messages : 877
| Sujet: Re: L'Echange , CLAUDEL Sam 9 Nov - 17:06 | | |
| C'est plutôt de la poésie (il y a plein d'assonances et d'allitérations)
Dis, Louis, toute la nuit il a plu |
| | | PAN
Nombre de messages : 877
| Sujet: Re: L'Echange , CLAUDEL Sam 9 Nov - 17:12 | | |
| La mer à la marée de Minuit débordait Avec tout son bruit, crachant contre la porte fermée
ça suggère bien l'impression de bruit (sans compter les é, les i) |
| | | PAN
Nombre de messages : 877
| Sujet: Re: L'Echange , CLAUDEL Sam 9 Nov - 17:21 | | |
| Je ne vois pas de quel troisième espace tu veux parler, ceux qui concernerait les "propos de Louis". Je n'ai pas compris non plus ce que tu veux dire en voyant un culte mystique dans ce que fait Louis ni le rapport avec les poètes maudits, mais il s'exprime plus prosaïquement que Maryhe je trouve - Spoiler:
Bah ! J’ai vu bien d’autres temps. – Mais j’étais couché dans un lit.
Le truc bizarre pour moi c'est la didascalie sur son pantalon "couleur sang de bœuf." Je ne vois pas pourquoi cette précision, si c'est important ou pas (le côté mystique dont tu parlait peut-être?) |
| | | CYBER
Nombre de messages : 1049
| Sujet: Re: L'Echange , CLAUDEL Sam 9 Nov - 18:58 | | |
| Oui il est clair que Claudel peut-être autorisé comme un poète et dramaturge! Je te remercie beaucoup Pan pour tes remarques !
Pour le troisième espace justement je pense à la poétique de Louis ou alors je sais pas vraiment je suis perdue !
Justement cette didascalie peut s'avérer très intéressante et tu l'as bien vu je pense et tu m'en fais prendre conscience puisqu'à la fin il se fait tuer avec un revolver...
Je note beaucoup d'anticipation dans ce premier acte et dans cette scène puisque quelque part, l'issue de l'oeuvre se prépare (Marthe juge Thomas comme un marchandeur , un échange qui estime une somme sur la tête des gens et c'est ce qui va lui arriver, puis Louis qui sera tâché de sang rouge à la fin , en plus du rouge qui est une couleur associée aux Indiens!)
Quand je parle de rite ou de culte mystique, je veux dire que Louis est un Indien, et le monde Amérindien est bercé par un imaginaire collectif débordant, par des prières magiques si l'on peut dire. Je veux dire que toute une symbolique indienne est véhiculée par le personnage de Louis.
Tout d'abord dès les premières didascalies, je puis noter que les roches représentent la clôture ; les forêts, au contraire sont lieu d’évasion imaginaire et bientôt réelle pour Louis : n’est-ce pas la patrie même des Indiens du Nord Est ?
" Et je suis sorti de la maison à demi rêvant / riant , baillant / et je marchais tout nu et de pins "
> on ressent l'influence de Withman, un poète américain dont Claudel s'inspire, dans Song of myself ainsi que dans le poème Leaves of grass, où un culte est rendu au corps sacré de l’homme, et qui avait chez les indiens la signification que l’homme se promenait nu, au lever du jour, pour se présenter toute son humilité devant le Grand Esprit et qu'il se libérait ainsi des vanités de la terre.
" et d’un / bond // coup / je me suis jeté , la tete/ la premiere / en avant "
Ce bain nu est l'une des formes de prières chez les indiens : c'est le premier soin du peau rouge des qu'il s'éveille. Il descend alors a la rivière se baigne pour se purifier et le bain pris, face au levant demeure debout dans une extase et une contemplation muette. Chaque âme doit être seule dans sa communion matinale avec le soleil et la terre, renouvelée et parfumée par le grand silence de la nuit. On songe aussi aux jeunes nageurs qui peuplent le monde de Withman “ song of myself”.
"comme / l’aigle/ un milan / un busard . comme ."
On songe à Withman dans “drum-taps” --> “from paumanock starting I fly like a bird” Mais la tentation de l’attitude s'est exercée très tôt chez Claudel dans l’Arbre Le busard peut être chargé de mythologie indienne, comme l'aigle est un messager, père des esprits.
Figure du poète maudit puisque Claudel rencontre Mallarmé, Verlaine, Rimbaud et se réfère à de nombreuses influences de Rimbaud . Puis pour le côté mystique, se serait celui du poésie sacrée avec de nombreuses références à la Bible, à l’Évangile, puis nous savons qu'à la fin de sa vie il se consacre à des écrits forts emprunts de religiosité !
"dans la mer telle que le lait"
> la comparaison de l’eau et du lait vient de la Bible. On la retrouve chez Rimbaud dans “bateau ivre” où le bain de la mer lavait de la même façon le corps de ses souillures.
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| | | Homer Simpson
Nombre de messages : 329
| Sujet: Re: L'Echange , CLAUDEL Sam 9 Nov - 19:05 | | |
| Une sorte de baptême ? Mais je ne sais pas si ça cadrerait trop avec les indiens. |
| | | CYBER
Nombre de messages : 1049
| Sujet: Re: L'Echange , CLAUDEL Dim 10 Nov - 16:40 | | |
| - Homer Simpson a écrit:
- Une sorte de baptême ?
Mais je ne sais pas si ça cadrerait trop avec les indiens. Non je suis d'accord avec toi, Indien ou pas, ce rituel peut paraître telle une purification, comme un baptême oui d'autant plus que Claudel fait de nombreuses références religieuses :) |
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