Dans les montagnes et les vallées résonnent souvent le doux sons des cloches des troupeaux ...



Ces sonnailles ont toutes des tailles et des sons différents. Chaque modèle est unique, souvent travaillé comme une oeuvre d'art.



Ce topic vous propose de découvrir la fabrication des dernières cloches artisanales ossaloises, fabriquée par une entreprise familiale qui perpétue cette tradition depuis déjà 10 générations !   

Pour commencer, la tolle utilisée est généralement poinçonnée à la main.



Ce qui peut prendre du temps en fonction du modèle et de la taille.

Il faut par exemple jusqu'à 90 minutes pour poinçonner le blason ossalois.

La tolle est ensuite découpée pour avoir à peu près la dimension du modèle voulu.

Il faut ensuite la replier puis marteler les bords afin de lui donner sa forme caractéristique.

Il s'agit là aussi d'une opération artisanale qui demande du temps, de la précision et du savoir faire - et bien sûr de savoir supporter la répétition du même geste mécanique, ce qui peut faire mal aux mains et aux articulations, et le bruit incessant des coups de marteau.



Les bords sont ensuite soudés.

Pour clarifier le son, il faut qu'il n'y ait plus d'air entre les rebords martelés.
On va donc faire chauffer les cloches avec du laiton qui va fondre et combler ainsi tous les espaces vides, et ainsi donner à la cloche un son clair et une couleur caractéristique ...

On met dans la cloche dans du papier journal avec des morceaux de laiton, et on en dispose aussi tout autour ...



On enroule alors la cloche recouverte de petites plaques de laiton avec un mélange précis de différentes argiles, se lissant facilement et supportant bien la température des fours.

Il faut environ 15 minutes pour bien envelopper la cloche entourée de laiton dans une gangue d'argile.



On fait un trou dans le "chapeau" d'argile qui recouvre l'ensemble, afin de laisser s'échapper les gaz qui seront dégagés dans le four, lors de la fusion des plaques de laiton.

On écrase bien le couvercle pour le rendre solidaire de la carapace d'argile autour de la sonnaille.




L'argile est ensuite mise à sécher pour qu'elle durcisse autour des cloches avant leur passage au four.

Quand l'argile a bien séché et qu'elle est dure, on peut mettre les cloches ainsi protégée dans un four à 1 400 degrés !
C'est ce qu'on appelle le brasage.

On les manipule dans le four grâce à ces perches métalliques :



Quand les petites plaques de laiton ont bien fondu autour des cloches, on retire les carapaces d'argile du four et on les met à refroidir dans une cuve d'eau.


Source : SUD-OUEST

On casse alors l'argile pour récupérer la sonnaille.

Reste de débris d'argile (et de papier journal carbonisé), une fois la cloche extraite.



Il faut souvent nettoyer la cloche de débris calcinés et de quelques endroits devenus un peu noirâtres.



On obtient alors des cloches recouvertes uniformément de laiton, qui lui donne cette belle patine cuivrée et ce son si clair ...



Il y en a donc de toutes les tailles et de tous les prix. Certaines sont même une façon d'afficher sa réussite et sa richesse.

Avant, le collier attachant la sonnaille était en bois, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui, à cause du coût et du temps que ça prendrait.

Les sonnailles permettent aux bergers de localiser leurs bêtes, lorsqu'une se perd ou s'échappe par exemple, ou qu'on ne la voit plus à cause de la nuit ou du brouillard.

Comme chaque cloche émet un son différent, certains bergers réussissent même à déterminer au son qui leur parviennent s'il s'agit de leurs bêtes ou de celles d'un autre berger.


Sonnailles Daban à Nay, Béarn. par barnetik

On a un peu étudié ça en musique !