Nous allons visiter, dans le Latium, l'ancien Port d'Ostie, situé à l'embouchure du Tibre.



(Ostia, du latin signifiant embouchure) .

A l'endroit où la légende raconte que le troyen Enée a débarqué en Italie.



Rome put, grâce à ce port, importer et exporter des richesses à travers toute la méditerranée, ce qui développa la puissance économique de la cité et son rayonnement sur toute la méditerranée.



Evidemment, ce port devait en mettre plein la vue à ceux qui venaient d'ailleurs, pour leur montrer la grandeur et la majesté de Rome. Une sorte d'avant goût et de vitrine de Rome pour le visiteur étranger.


Regardez : à l'entrée du port se dressait une statue géante d'un colosse


(représentant le dieu Neptune)



Ce colosse accueillait les marins à l'entrée du port, comme aujourd'hui la statue de la liberté...



La voyez-vous représentée sur ce bas-relief ?

ainsi qu'un gigantesque phare ...






Dès l'entrée, on voyait d'immenses entrepôts et des bâtiments de marbres.


Pièce de Monnaie montrant le port d'Ostie.
Voyez-vous le colosse de Neptune ? Et un dieu allongé, symbolisant le Tibre, (le port étant situé à son embouchure) ?






Ce port était "la porte" de Rome, situé à 30 kilomètres, donc assez proche pour y conduire rapidement les marchandises et assez éloigné pour éviter tout débarquement et toute attaque directe par la mer.

https://www.youtube.com/watch?v=JOZ382-AvDk

Ostie fut un des entrepôts de marchandises nécessaires à la population romaine



marchandises qui transitaient toutes par Ostie (vin, bois précieux, huiles, cordages...)







et même animaux exotiques pour les jeux de l'amphithéâtre



Les marchandises étaient remontés à Rome par le Tibre, sur des embarcations à fond plat tirées par des bateliers ...






ou encore par la route qui reliait Ostie à Rome (la via Ostiensis) sur des carrioles.






Le port d'Ostie s'est peu à peu développé en plusieurs zones portuaires spécifiques, un port de commerce, un port militaire, et un port de plaisance.



La zone portuaire (Portus) était peu distante de la ville.




La ville fut désertée suite aux pillages des invasions barbares (les Wisigoths et les Vandales, qui saccagèrent tout ce qu'ils pouvaient)


C'est pourquoi on appelle aujourd'hui vandales ceux qui dégrade et détruisent les choses volontairement, sans même aucun respect pour l'art ou les biens d'autrui. (< le vandalisme)



Puis la cité fut frappée par la malaria. Quand le commerce international y cessa, le Tibre ensabla progressivement la ville et le littoral recula au fil des siècles d'un bon kilomètre.

La ville et le port antique se trouvant actuellement au milieu des terres.






Le cours du Tibre, qui longeait en ligne droite la cité d'Ostie a lui même dévié de son lit primitif suite à des crues ...

En latin, insula est un mot polysémique (=qui a plusieurs sens dérivés)

Son sens premier est "île" :


cela a donné en français les mots péninsule (presqu’île)  et insulaire (habitant d'une île)

Son sens second est "quartier" "pâté de maisons", chaque quartier formant comme un "îlot" encadré de rues.



A pompéi, les insulae sont des quartiers de maisons et de boutiques.






Et son troisième sens est "immeuble", vu aussi comme un "îlot d'habitations".






En raison de son activité portuaire intense, la ville d'Ostie s'est rapidement développée et la population fut constituée dans sa grande majorité de commerçants plébéiens ou affranchis, enrichis par le négoce.



C'est la raison pour laquelle la ville d'Ostie, comme celle de Rome, compte peu de "domus" (maisons) mais surtout des "insulae" (immeubles d'habitation).






Au début, les immeubles romains étaient essentiellement faits de bois et de torchis, ce qui causaient fréquemment de terribles incendies, ce qui rendit nécessaire la création de cohortes de vigiles...



mais aussi de fréquents effondrements dus aux matériaux et à leur hauteur toujours plus élevées pour rentabiliser les locations (parfois plus de 8 étages).



Suite à de terribles catastrophe, une loi finit par exiger des spéculateurs immobiliers qu'ils fassent des constructions en briques solides, et un nombre d'étages à ne plus dépasser (entre 4 et 6 étages maximum).



Les rues ont été élargies pour éviter les propagations trop rapides d'un immeuble à un autre.





Le rez de chaussée étaient occupé par des boutiques, bar/restaurant pour nourrir la population de ces insulae.




Fontaine publique

Une fontaine se trouve généralement à proximité (l'eau courante ne pouvant monter aux étages)






Ainsi que des latrines pour l'immeuble









Escalier pour monter l'insula

Le premier niveau était généralement destiné à des appartements spacieux, souvent avec balcon ...







tandis que les étages suivants comportaient des appartement de plus en plus petits, aux fenêtres non vitrées, où les pauvres sont souvent eux-même obligés de sous louer, et vivent parfois entassés dans la plus grande promiscuité.



Un proverbe disait : "si tu démanges du premier au quatrième, tu perdras beaucoup d'amis dans l'escalier."


graffiti sur des murs





On pouvait trouver aussi un laraire protégeant l'immeuble ou le quartier








Comme le sol du littoral d'Ostie est sablonneux, l'empereur Domitien (frère et successeur de Titus) fit créer à Ostie un sous-sol artificiel en dur ...



élevant le niveau d'un mètre, pour donner des fondations solides à ces immenses constructions.




Il s'agit donc d'une véritable prouesse technique pour l'époque, un véritable travail de Romains, destiné à traverser le temps.






Même si les insulae sont les habitations les plus fréquentes d'Ostie pour y loger toute sa population, ainsi que les voyageurs et les marins, on y trouve les restes de quelques "domus" de riches patriciens ..


Entrée d'une domus

mais généralement moins bien conservées qu'à Pompéi, car pillées durant des siècles.

Maison d'amour et Psyché



Avec une statuette montrant un baiser entre Amour (Cupidon) et Psyché (symbole de l'âme)



Les murs gardent encore par endroit leur revêtement de marbre.

On trouve dans certaines domus encore des mosaïques sur le sol ...


Maison d'Ariane et Bacchus



ainsi que des pavements en marbres polychromes



qui permettent d'imaginer le luxe qui recouvrait l'ensemble des maisons




Quand ils refaisaient la décoration, il n'était pas rare qu'ils fassent poser les nouveaux parements par-dessus les précédents.


Ainsi que quelques fresques


Un aurige (conducteur de char dans le cirque)


Dans certaines domus, on trouve aussi des fontaines



et même des nymphées (bassins avec cascades d'eau) qui agrémentaient l'hortus (le jardin)






lui-même généralement entouré d'un péristyle (cour intérieure à colonnades)








Et bien sûr des laraires pour le culte familial

La voie des sépulcres

En suivant la VIA OSTIENSIS, la route qui reliait Rome à OSTIE, on sait qu'on s'approche de la ville quand on commence à voir des tombeaux le long de la route ...



Avant d'entrée dans Ostie, nous marcherons le long de la rue des sépulcres (tombeaux), les nécropoles (cité des morts) se situant toujours à l'extérieur de la ville.




En effet, en raison d'une des plus anciennes lois de Rome, les tombes devaient se trouver à l'extérieur du pomérium, l'enceinte sacrée de la cité :



HOMINEM MORTVVM IN VRBE NE SEPELITO NEVE URITO.
L'homme mort, qu'on ne l'ensevelisse ni ne le brûle dans la ville.

Vers l'entrée à gauche, vous trouverez peut-être -si vous êtes attentifs- une mosaïque d'Oedipe cherchant à résoudre l'énigme de la Sphinge ...



sans doute pour signifier que la mort est un mystère ...


Les tombes sont consacrés aux dieux Mânes, l'esprit des ancêtres, qui étaient aussi honorées sur le laraire familial. Les inscriptions funéraires commençaient généralement par : Diis Manibus" (abrégé en D. M ) "Aux dieux Mânes ... (suivi du nom du défunt) "

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On continuait d'honorer les mânes de ses ancêtres chaque jour en priant devant son laraire.



De la nourriture et des libations étaient faites aussi avant chaque repas en l'honneur des dieux infernaux mais aussi du culte des ancêtres.









C'est donc là, en périphérie des villes, qu'avaient lieu les crémations ou les inhumations.

Vous trouverez en effet à Ostie les deux modes de rites funéraires. Bien que la tradition qui domina durant des siècles chez les Romains fut la crémation, vers la fin de l'empire, l'essor des communautés juives et chrétiennes, ainsi que des cultes orientaux comme celui d'Isis, favorisèrent la pratique de l'inhumation.



Vous trouverez donc des sarcophages, où on plaçait le corps enveloppé d'un linceul :



Les familles riches pouvaient se créer des sarcophages en marbre artistement sculptés (placés dans le musée d'Ostie pour les protéger)


Sarcophage représentant les 9 muses



Sarcophage représentant des divinités marines (Neptune, Amphitrite, des Néréides, des hippocampes...)



On peut trouver des Mausolées (sépultures ressemblant à une maison ou un grand édifice)


Les pauvres, les esclaves et les non citoyens étaient enterrés dans des nécropoles à part, souvent dans de simples fosses communes.

Même les gladiateurs, dont certains étaient devenus riches, devaient être dans des nécropoles situées à part. Il existe des cimetières de gladiateurs.



Mais on trouve essentiellement à Ostie des "columbarium" ...




petits bâtiments collectifs achetés par famille ou par corporation de métier, où déposer des urnes de cendres dans les niches intérieurs.




Les rites funéraires romains :
L'appartenance sociale conditionne entièrement les rites. Dis-moi comment on t'enterre, je te dirais qui tu es.

Les esclaves et les prostituées étant juridiquement des choses, aucun rite funéraire n'était nécessaire. Mais on sait que certains maitres accordaient parfois à leurs esclaves une sépulture modeste, voire une place dans le columbarium familial, mais cela restait rare. Il était plus souvent mis dans une fosse commune.

Un plébéien, même pauvre, est un citoyen romain, et se doit d'avoir des rites funéraires.


Son corps devait être lavé par ceux chargés d'organiser des rites funèbres, puis le corps était exposé une journée entière chez lui (souvent avec une veillée funèbre), avec des rituels, dont une obole placée dans la bouche ou sur les yeux afin de payer à Charon sa traversée du Styx et de l'Achéron ...



avant d'être transporté hors du pomérium sur le lieu de la crémation.








On brûlait le corps souvent avec de la nourriture et des boissons.



Le bûcher éteint, la mère ou l'épouse du défunt disperse du vin sur les cendres et lave les os avec du parfum ...



et place ces reliques dans une urne funéraire



qui était ensuite placée dans une niche d'un columbarium.



Un déjeuner funèbre avait lieu ensuite près du bûcher, avec des libations rituelles.

Après "9 jours de douleurs" (initialement, les semaines romaines étaient de 9 jours) on organise un sacrifice et un deuxième repas funèbre.


Pour les familles patriciennes, le corps, déposé sur un lit funéraire garni de fleurs, pouvait être exposé plus longtemps qu'une journée dans la maison pour recevoir les hommages de la ville, avec une veillée funèbre.




Représentation de la veillée funèbre en l'honneur de Patrocle, Achille pleurant.

Une statue de visage ou un masque mortuaire était généralement fait pour que son visage rejoigne celui des ancêtres vénérés dans l'atrium de la domus.



Le parent le plus proche devait l'embrasser pour "recueillir son dernier souffle". On lui retirait ses bijoux avant la crémation. Ceux chargés des rites utilisent des huiles, de l'encens et des parfums, chantent des prières et des incantations, puis nettoieront la maison pour la purifier, une fois le défunt sorti : le corps devait sortir les pieds en avant.





Ceux qui accompagnent le cortège devaient être mal rasés, décoiffés, vêtus de façon négligée en marque de deuil.




On porte aussi en procession les masques de cires à l'effigie des ancêtres de la famille.



Selon la richesse, au cortège s'ajoutaient souvent des musiciens et des pleureuses professionnelles. Durant la crémation  a lieu l'éloge funèbre et un panégyrique est lu.



Les offrandes tels que de la nourriture, parfum, et objets chers au défunt sont jetés dans le foyer.


Fioles de parfum en verre, qui a fondu lors de la crémation.

Le deuil devait être porté 10 mois pour un mari, 8 mois pour les autres membres de la famille. Si la famille était très puissante, on organisait parfois des jeux funèbres en son honneur. Les combats de gladiateurs étaient à l'origine des jeux funèbres sur la tombe de généraux d'armée. On faisait se combattre à mort des vaincus sur sa tombe, offrant ainsi au mort des libation de sang. Par la suite, une famille puissante pouvait offrir des jeux du cirques, ou de courses de char, ou de compétitions d'athlétisme pour honorer la mémoire du défunt.

Pour les empereurs, si le sénat le décidait, la cérémonie funèbre conduisait à l'apothéose, le fait que l'empereur devienne un dieu et soit honoré comme tel, avec des temples et un culte.




En poursuivant son chemin le long de la route, vous verrez une statue dédié à la gloire de Minerve,



tenant l'égide, son bouclier avec la tête de la gorgone Méduse, et représentée comme la déesse ailée Victoria ...







Puis vous accèderez aux portes de la cité, qui était un oppidum fortifié, protégeant l'entrée l'embouchure du Tibre, le port et l'entrée de Rome ...



Aujourd'hui, il ne reste presque plus rien de l'enceinte du pomérium et de cette porte monumentale ...



juste une inscription dans la marbre où on peut encore deviner la célèbre devise : "SENATUS POPULUSQUE ROMANUS" et le nom d'Ostie.





Une fois la porte passée, vous longerez le décumanus, l'artère principale type d'une ville romaine, ici assez large pour le passage de deux chariots.





Le décumanus d'Ostie était bordé de portiques avec boutiques, des espaces locatifs aux étages, mais aussi par des "horrea", des entrepôts pour contenir les nombreuses marchandises qui arrivaient à Rome du monde entier.








Certaines marchandises devaient être entreposées dans des dolia, des jarres enterrées pour les maintenir au frais afin de favoriser la conservation.






La ville de Rome disposait elle aussi de très nombreux entrepôts pour stoker les denrées.



Les entrepôts du marché de Trajan, à Rome.

Les thermes

Ils sont une des caractéristiques du mode de vie romain.



Compte tenu du grands nombres d'habitants, mais aussi de voyageurs, de commerçants et de matelots, les thermes sont très nombreux à Ostie (une vingtaine d'établissements).



Dès l'entrée, on trouve les thermes de Cisiarii (thermes privés de la corporation des conducteurs de carrioles)






afin qu'ils puissent se laver et se délasser après une journée de transport.






Mosaïque au sol d'une pièce des thermes




Les thermes comportent traditionnellement un vestiaire, des latrines, un figidarium (bain froid), un tepidarium (salle tiède), un caldarium (bain chaud), une palestre pour le sport.







Vasque pour les ablutions.




A côté des thermes des conducteurs de chariots se trouvent d'autres thermes, les "thermes de Neptune" (dieu très honoré à Ostie, cité portuaire)


En montant un escalier vous aurez une vue plongeante sur les thermes, et vous verrez en contrebas la mosaïque qui a donné son nom à ces thermes :



On y voit le dieu Neptune sur son char tiré par des hippocampes, des Amours/Cupidons chevauchant des dauphins




Amphitrite, la femme de Neptune, chevauchant un hippocampe.



Le capricorne, une créature mi-chèvre, mi-poisson



Le monstre mythologique Scylla


Sur un côté, la palestre (le gymnase)

Une grande citerne se trouve en-dessous


Mosaïque représentant des athlètes qui s'entrainent dans la palestre.



Il existait une vingtaine d'établissement thermaux juste pour Ostie.



En effet, il fallait des thermes non seulement pour les habitants qui vivaient dans des immeubles, sans installations d'eau, mais également pour tous les voyageurs, commerçants et matelots qui transitaient chaque jour par ce port international.

Les thermes des sept sages :








Système d'hypocauste pour chauffer les bassins d'eau, le sol et les murs.


Piscine, à l'origine décorée de marbres polychromes











Mur en tuiles creuses pour permettre le passage de l'air chaud venant de l'hypocauste dans les murs du sauna, du caldarium et du tepidarium




Salle chauffée par le sol et les murs, servant de sauna


A Rome, on trouve aussi des thermes encore plus gigantesques, comme les Thermes de Caracalla ...





qui comprenaient aussi des salles de massages, des bibliothèques, des jardins, des vendeurs de nourriture, des solariums, différentes palestres pour des sports de ballon, de lutte, d'athlétisme, etc.

Esplanade rectangulaire entourée de portiques, avec au fond le temple principal dédié à la triade Capitoline (Jupiter, Junon, Minerve)



Le revêtement en marbre, qui devait être parmi les plus somptueux, a bien évidemment été entièrement pillé.



Sous le podium se trouvait une salle servant d'archives et qui protégeait aussi le trésor de la ville.



le forum est le centre politique, économique et surtout religieux de la cité.



On y trouvait la curie, le siège du sénat local, un temple pour le culte impérial, et une basilique (palais de justice)


Latrines publiques :

Vous pourrez visiter leur caserne, là où ils vivaient.

Les vigiles (>vigilent) sont à peu près l'équivalent à la fois de nos policiers et pompiers.
L'Etat les finançait grâce à une taxe de 4% sur la vente des esclaves.



Même si les vigiles sont organisés selon un modèle militaire, ils sont recrutés essentiellement  parmi des affranchis (des esclaves libérés), et ne sont ainsi pas militaires (la loi interdisait en effet que des soldats en armes soient dans le pomérium, l'enceinte sacrée de la cité).



Ils disposaient de haches pour ouvrir les portes fermées ou abattre les habitations autour d'un incendie pour y circonscrire le feu. Des seaux pour former des chaines depuis des fontaines. Des matelas pour que des gens prisonniers d'un immeuble puissent sauter. Et même un chariot avec une machine à piston qui envoyait un petit jet d'eau sous pression (pas plus de quelques mètres cependant)





Vu le peu de moyens de l'époque pour éteindre des incendies, ils compensaient par leur nombre. Ainsi, la caserne d'Ostie permettait de loger environ 400 vigiles.




Les villes romaines étaient de véritables torches potentielles : les paratonnerres n'existant pas, la foudre causait régulièrement des incendies depuis les toitures. Mais surtout les cuisines et les restaurants (thermopolium) cuisinaient sur des braises ...






On se chauffait avec de petits braseros également pleins de braises



Brasero retrouvé à Pompéi


On s'éclairait dans les rues avec des torches




Et chez soi avec des lampes remplies d'huile inflammable



des feux brûlaient sur les autels des temples ...



Feu sur un autel de Pompéi, en l'honneur d'Isis.



et sur les laraires de chaque habitation




les thermes étaient remplis de très grande quantité de bois de chauffage très secs ...



On trouvait ailleurs beaucoup de paille pour les animaux, sans compter les entrepôts remplis de céréales, de bois, d'étoffes, d'objets divers.    

Les vigiles pouvaient entrer dans toutes les habitations surveiller que les flammes ne soient pas près de matières inflammables, qu'il y ait de l'eau, etc.



Ils surveillait que l'eau des aqueducs arrivent bien aux fontaines, faisaient des tournées d'inspection régulières dans les immeubles, les thermes, les restaurants, les entrepôts, etc., et veillaient au bon ordre nocturne de la ville.



Ils s'occupaient de l'éclairage de certaines rues et y patrouillaient pour éviter vol et bagarres dans les nombreux bars.



La caserne comporte une grande cour centrale servant de palestre pour leurs entrainements.



Sur le bord central de la cour se trouve un temple en l'honneur du culte de l'empereur, en tant que détenteur de "l'imperium", le commandement militaire.





Avec des mosaïques représentant de scènes de sacrifices sur l'autel en l'honneur du culte impérial.









Sur les côtés de la cour, on trouve évidemment un réfectoire, des latrines, ainsi que deux petits bassins pour leurs ablutions et pour étancher la soif des chevaux, une étable, un laraire dédiée à la déesse Fortuna, la déesse de la chance et du destin, des logements, des pièces de stockage du matériel. Aux étages étaient le reste des dortoirs.









A côté de leur caserne, on trouvait une grande foulonnerie



avec des bassins pour le lavage du linge, foulé aux pieds par des esclaves.





une fontaine couverte



(pour éviter que des feuilles ne tombent dedans et afin que l'eau reste fraiche même en été)



Et des cauponas/thermopoliums (bar restaurant donnant sur la rue)



dont celui de Fortunatus, qui a cette mosaïque au sol représentant un cratère (grand vase servant à mélanger le vin pur et l'eau)



QUOD SITIS, BIBE

Lexique pour traduire :

Le théâtre se trouve le long du décumanus, l'axe central de la cité.









Le théâtre était non seulement un lieu de divertissement très prisé mais aussi de rencontre sociale.



Il servait aussi de propagande impériale, l'empereur Auguste l'ayant fait édifier pour témoigner de la bienveillance impériale, augmenter le faste de la cité, qui était comme une vitrine de Rome pour les voyageurs qui arrivaient au port.



Les places du bas étaient réservées aux notables de la ville.



Il manque de nos jours une travée entière, celles du haut. Le théâtre complet pouvait contenir 4000 spectateurs.






Le mur de scène gigantesque, décorés de colonnes, de statues et de plaques de marbre polychrome, a été entièrement pillé et démonté.



Les Romains ne voyaient donc pas le temple que nous pouvons apercevoir directement de nos jours.

Des velums, ou grands voiles, actionnés par des matelots, pouvaient être déployés pour protéger les spectateurs du soleil.



Des décoration en marbre reprennent le motif décoratif des masques de théâtre ...


reproductions de ceux en tissus ou en bois réellement utilisés par les acteurs, et qui servaient de porte-voix mais aussi à interpréter les rôles féminins



étant donné l'interdiction faite aux femmes de participer à des représentations.



Le métier d'acteur étant lui-même considéré comme honteux



Le masque avec ses expressions très marquées servait aussi à accentuer les émotions de la tragédie ou de la comédie, mais aussi à mieux voir les acteurs qui paraissaient plus visibles avec ces grands masques et leurs cothurnes (chaussures compensées) qui donnaient l'illusion d'être plus grands, donc plus près.



On y faisait aussi des spectacles de pantomimes et de musique.

Derrière le théâtre se trouvait une esplanade (grande place), avec en son centre un temple dédié à Cérès, divinité de l'agriculture et du commerce du blé, et entourée d'un portique à colonnade où se retrouvaient les bureaux de toutes les corporations qui faisaient du commerce à Ostie.





C'est là que se faisaient les négociations de ventes, les contrats, les échanges, etc.,


Vérification des mesures des boisseaux de blé.



entre gens en provenance de toute la méditerranée (que les Romains appelaient "mare nostrum")


Une corporation d'Afrique

La cité romaine était donc très cosmopolite (peuplée de gens de toutes origines)


Sous la colonnade, chaque bureau de corporation était indiqué clairement par une mosaïque.


D'où vient cette corporation ?


Et celle-ci ? Indice : Ville qui fut longtemps la rivale de Rome avant d'être vaincue et de devenir romaine
(Le K est devenu un C en français)


Corporation de vendeurs d'huile



De vendeurs de vin ?


vendeur de bois


Vendeurs de plantes servant à faire des cordages.




Autel représentant la naissance de Romulus et Rémus, avec le dieu Tibre allongé, le berger qui les trouve dans le lupercal, et les décorations de figues qui rappellent le figuier ruminal, sous l'oeil de Jupiter, ici en aigle, qui veille à ce que le destin de Rome s'accomplisse.

Les mithraeums (lieu de culte du dieu Mithra)



Mithra est un dieu solaire "exotique", importé tardivement d’orient par les légionnaires et les commerçants étrangers arrivant à Ostie.



Pour preuve de la popularité de ce culte, la ville d'Ostie comporte pas moins de 20 lieux de culte identifiés réservés à Mithra !

Il symbolise la victoire de la lumière sur les ténèbres, et sa naissance était célébrée le 25 décembre.


Mithra, associé au dieu "Sol invictus", qui se régénère le 25 décembre, date à partir de laquelle les jours rallongent.

Autre preuve de la popularité du culte de Mithra durant la période tardive, on utilisera le 25 décembre pour créer un syncrétisme religieux avec la religion chrétienne.



Le jour de la semaine, consacré à "SOL" (sunday) deviendra par syncrétisme le "jour du Seigneur", le dimanche.

Le culte de Mithra se déroulait généralement dans des pièces souterraines ou rendues obscures, pour symboliser la grotte où le dieu avait vu la lumière (il est né d'un rocher), la grotte étant le symbole de la Terre mère nourricière, et de la matrice (le ventre de la mère).



Les rites initiatiques n'étaient accessibles qu'à un nombre limité d'initiés, étendus sur des banquette latérales ...





et se finissait par le sacrifice d'un taureau, symbole des ténèbres, ou de la fécondité, dont le sang va permettre de régénérer le monde.


Du corps sacrifié sortirent les plantes et le blé nourricier, donc le pain, et de son sang la vigne donc le vin.



Les grades, ou niveaux, auxquels l'initié pouvait prétendre s'élever étaient au nombre de 7 (chiffre magique), souvent représentés par 7 sphères, représentant sans doute les 7 planètes alors connues.



On trouve aussi de nombreux symboles durs aujourd'hui à interpréter, souvent en lien avec la cosmologie et des mystères qui n'étaient révélés qu'aux initiés.


On peut voir par exemple ici les deux casques étoilés des dieux Dioscures, constellation des gémeaux

Il est parfois entouré des 12 signes du zodiaque



Les rites sont exclusivement réservés aux hommes. Les femmes ne sont pas initiées puisqu’elles étaient considérées comme profanes. Après chaque cérémonie religieuse, les initiés étaient conviés à un banquet, de pain et de vin.

Mais son culte, qui a sans doute nourri aussi des rites chrétiens au moment du syncrétisme, en plus de la date du 25 décembre, est encore rempli de mystères.

Les commerces

Les pistrinum (boulangeries)



Les meules étaient actionnées par des animaux (souvent les yeux bandés pour éviter l'étourdissement) ou des esclaves pour moudre le blé.



Il était ensuite pétri et cuit dans des fours et vendus sur le comptoir donnant sur la rue.


Les boutiques d'alimentation :


Sur celle-ci, on voit même des singes sur le comptoir, servant à attirer les badaud.


Une poissonnerie


Vous pouvez voir la table en marbre où le poissonnier découpait les poissons, et derrière un bassin servant de vivier pour avoir des poissons frais et vivants à proposer aux clients.


Les thermopoliums (bar/restaurant) et taberna/coponae (proposant souvent des logements locatifs aux voyageurs)










La fresque montre des oeufs durs dans de l'eau, des olives, un navet (ou un panais ?) et des cymbales, évoquant sans doute un accompagnement musical, le lieu étant festif.


Le comptoir


Le fourneau pour cuisiner, avec une dolia enterrée pour la conservation des aliments



Une cour derrière avec une petite fontaine permettait de manger dehors en été.







Des boutiques très diverses se trouvaient sous les portiques qui longeaient le décumanus

Vers le Tibre, en passant dans le secteur de l'ancienne synagogue pour la communauté juive ...



La ménorah, chandelier à 7 branches, symbole du culte juif



et la basilique chrétienne de l'époque tardive d'Ostie ...




vous verrez un bâtiment plus contemporain ...

Ce musée regroupe des oeuvres trouvées dans Ostie mais qui ne peuvent être laissées dans les maisons, pour éviter qu'elles ne se dégradent. A côté du musée se trouve de quoi se restaurer et une boutique de souvenirs.


Le musée d'Ostie



Statue de Julia Domna, femme de l'empereur Septime Sévère

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