L'enfant mineur est reconnaissable au fait qu'il porte généralement une "toge prétexte" (blanche bordée de rouge)
et au fait qu'il porte autour du cou une "bulla", une amulette, c'est-à-dire un médaillon porte-bonheur.
Les Romains étaient très superstitieux et portaient toutes sortes de talismans et d'amulettes pour conjurer le malheur.
La bulla pouvait être faite en métal précieux (or, argent), ou pour les moins riches en métal commun (bronze), voire en simple rondelle de cuir.
Texte extrait d'un manuel de l'antiquité, racontant la journée type d'un enfant.
Le pédagogue, esclave particulier qui conduit l'enfant à l'école et qui lui sert de répétiteur à son retour à la maison.
On appelle aujourd'hui pédagogue quelqu'un qui sait se mettre à la portée de quelqu'un pour lui faire comprendre un enseignement.Capsa = ancêtre du cartable, boite avec un couvercle / Theca = étui de rangement, boite, coffre
Comme un "volumen", grande feuille de papyrus enroulée autour d'un bâton, coûtait une fortune, on commençait à écrire sur des tablettes où des lettres étaient préécrites et on s'entrainait à placer le poinçon dans les sillons pour" adopter" le bon geste.
Par la suite, les élèves apprenaient à écrire d'eux-même sur des "tabula", des tablettes en bois recouvertes de cire ...
Avec le stilus/Stylus, une point en métal, ils tracent des lettres dans la cire. L'autre extrémité, aplatie, servait à effacer les erreurs.
Ainsi, ils pouvaient écrire et effacer la cire pour recommencer.
Les tablettes pouvaient être reliées par des lanières et faire plusieurs pages, constituant ainsi une sorte de cahier de brouillon.
Plus grands, ils apprendront à utiliser
un calame trempé dans un encrier ...
Pour écrire sur un "volumen", papyrus enroulé, qui étaient les livres de l'époque (les livres étaient tous écrits à la main, d'où leur prix très élevé) Il fallait donc bien former les lettres et éviter de les raturer ou de les tâcher ... car impossible de les effacer.
Pour les mathématiques, ils utilisaient parfois des compas
Mais surtout une abaque, l'ancêtre de la machine à calculer.
Comme l'école était payante et non obligatoire, les enfants défavorisés n'y allaient souvent que deux ou quatre ans, selon les moyens des parents, juste le temps de savoir un peu lire et écrire, puis devaient commencer immédiatement à travailler pour essayer de survivre.
A partir de 12 ans, la classe se tient chez un "grammaticus", pour découvrir la littérature latine et grec. Cet enseignement est réservé aux enfants plus aisés, et plus particulièrement aux garçons, les jeunes filles se mariant vers l’âge de douze ans et les autres apprenant un métier….
Seules quelques filles d'une certaine classe sociale continuaient à s'instruire, pour le plaisir d'être cultivée et de voir leur conversation appréciée par son mari et lors des soirées.
L’instruction des filles de bonne famille a quelque chose de «gratuit», puisqu’elle ne débouchera sur l’acquisition d’aucun métier, contrairement à leurs frères, juste le plaisir de l'instruction et d'évoluer dans un milieu plus raffiné.
Le niveau souhaité pour les filles dépend donc de la tradition familiale, plus ou moins favorable à l’éducation morale de la fille et à l’exaltation de son rôle futur de "mater familias" (matrone, c'est-à-dire bonne mère de famille)
ainsi que de l’aspiration des parents à acquérir de cette façon un certain prestige social.
Les plus attachés à la coutume des ancêtres (mos majorum) avaient tendance à trouver qu’on devait être très prudent, craignant qu’une fille instruite cherchât à voler de ses propres ailes.
Mais au fur et à mesure de l'empire romain beaucoup de femmes riches deviendront cultivées, s’exerçant même à la musique et au sport.
Ainsi, l'absence d'instruction quasi générale chez les filles permettait de maintenir une
société machiste (une société dominée par les hommes) et l'absence d'instruction chez les pauvres permettaient d'assurer la suprématie des nobles aux postes clés.
Selon les moyens des parents, l'enfant peut bénéficier d'un précepteur (professeur particulier à domicile), généralement un esclave instruit acheté dans ce but.
D'autres paieront un enseignant qui fait cours chez lui, dans une maison ou un petit local prévu pour y faire cours.
Les moins aisés trouveront des professeurs faisant cours ... sur la place du marché (le forum)
au mieux dans des sortes de boutiques parfois occultées par une tenture (velum).
Que tient-il dans la main ? Pourquoi ?
Si un élève n'apprenait pas leur leçon ou se montrait inattentif, il pouvait être battu avec la férule (ferula, une baguette de bois), d’où l’expression
« être sous la férule de quelqu’un », qui signifie se trouver dans l’obligation d’obéir à quelqu’un - ou même avec des lanières de cuir. Parfois publiquement. Les commerçants d'à côté se plaignaient souvent du bruit. Mais les élèves apprenaient tous leurs leçons. Une pédagogie qui faisait des merveilles. Ah, le bon vieux temps !
Heureusement, les professeurs savent aussi utiliser les jeux et les récompenses pour stimuler leurs disciples ; ainsi les plus jeunes peuvent recevoir des biscuits en forme de lettres. L'école se disait "ludus" en latin. Ce même mot désignait l'école ... et le jeu. En effet, ceux qui n'allait pas à l'école étaient obligés de se mettre à travailler dès leur plus jeune âge pour survivre, l'école était donc un loisir qui n'étaient pas à la portée de tous. Mais l'école est aussi un jeu dans la mesure où, comme dans tous jeux, il y a aussi une compétition pour réussir, que ce soit son instruction ou sa vie professionnelle. C'est aussi un jeu, car on met les élèves en activité pour leur faire expérimenter les choses ( lettres en bois à assembler pour former des mots, oral, sport...). "Ludus" a d'ailleurs donné en français le mot "ludique" : qui apprend par le jeu.
Selon le cas, les enfants sont généralement assis par terre, parfois sur des sièges ou encore sur des bancs, sans dossier le plus souvent. Il n’y a pas de tables, les élèves écrivent sur leurs genoux. Mais il y avait sans doute des tableaux.
Les manuscrits étant rares et très chers, l'enseignement reposaient en grande partie sur le par cœur.
Voici un extrait d'un manuel vieux de près de 2000 ans, avec des phrases simples qui leur permettaient d'apprendre aussi le grec.
Intro in scholam, saluto magistrum qui me resalutavit."Salve magister ! Salvete discipuli ! Date mihi locum meum ! Locus mihi est !"
Sedeo in sella. Sedeo, sedes, sedet ...
Vers quinze ou seize ans, les plus riches des élèves continuent leurs études chez le rhéteur où ils apprennent l'art de l'éloquence, c'est-à-dire l'art oratoire (l’art du bien parler) pour se préparer à la vie politique et aux carrières juridiques, réservées à l'élite.
Les très riches Romains, s’ils le veulent, poursuivent leur éducation en Grèce.
Observez les mots soulignés. Que remarquez-vous ? Pourquoi ces changements ?
Saluto magistrum. (Je salue le professeur/maitre)
"Salve magister !" ("bonjour, maître" !)
Audio vocem magistri. (J'écoute la voix du maitre)
Ostendo tabulam magistro. Je montre ma tablette au maitre.
Qu'observez-vous sur la place des mots en latin ?
Pourquoi ne peut-on le faire en français ?