Sujet: Re: Récitation. Mise en voix de textes poétiques. Mer 16 Mar - 16:31
Merci beaucoup !
Emoi
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Sujet: Re: Récitation. Mise en voix de textes poétiques. Jeu 17 Mar - 21:01
Phèdre (Acte I scène 3)
Athènes me montra mon superbe ennemi. Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ; Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ; Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ; Je sentis tout mon corps, et transir et brûler. Je reconnus Vénus et ses feux redoutables, D’un sang qu’elle poursuit, tourments inévitables ! Par des vœux assidus je crus les détourner : Je lui bâtis un temple, et pris soin de l’orner ; (...) J’ai revu l’Ennemi que j’avais éloigné : Ma blessure trop vive aussitôt a saigné. Ce n’est plus une ardeur dans mes veines cachée : C’est Vénus toute entière à sa proie attachée.
Jean Racine
Dernière édition par Emoi le Jeu 17 Mar - 22:28, édité 1 fois
Modo Aidactif
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Sujet: Re: Récitation. Mise en voix de textes poétiques. Jeu 17 Mar - 21:48
Très bonne lecture expressive (surtout au début ) Vers la fin, cela devient plus plan plan alors qu'il faut aussi plus de passion douloureuse et de tourment dans la voix ( et non de "tournement" comme dans ton enregistrement ). Retente avec le bon lecteur et en prononçant le bon mot.
Sujet: Re: Récitation. Mise en voix de textes poétiques. Dim 20 Mar - 19:37
Voici mon enregistrement sur le poème "La vie antérieure" :
LA VIE ANTERIEURE
J'ai longtemps habité sous de vastes portiques Que les soleils marins teignaient de mille feux, Et que leurs grands piliers, droits et majestueux, Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.
Les houles, en roulant les images des cieux, Mêlaient d'une façon solennelle et mystique Les tout-puissants accords de leur riche musique Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.
C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes, Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs,
Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes, Et dont l'unique soin était d'approfondir Le secret douloureux qui me faisait languir.
Charles Baudelaire - Les Fleurs du Mal
Athéna
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Sujet: Re: Récitation. Mise en voix de textes poétiques. Lun 21 Mar - 18:19
Voici mon enregistrement sur l'Horloge :
L'HORLOGE
Horloge ! Dieu sinistre, effrayant, impassible, Dont le doigt nous menace et nous dit : " Souviens-toi ! Les vibrantes douleurs dans ton cœur plein d'effroi Se planteront bientôt comme dans une cible ;
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde Chuchote : Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix D'insecte, maintenant dit : je suis Autrefois, Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide Qui gagne sans tricher, à tout coup ! C'est la loi. Le jour décroît ; la nuit augmente ; Souviens-toi ! Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard, Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge, Où le Repentir même (oh ! La dernière auberge !), Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! Il est trop tard ! "
Charles Baudelaire - Les Fleurs du Mal
Modo Aidactif
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Sujet: Re: Récitation. Mise en voix de textes poétiques. Lun 21 Mar - 18:45
Pensez à vérifier s'il y a des césures à l'hémistiche de façon à y marquer une très courte pause.
Dans le cas de l'horloge, cette pause à mi-vers marque le mouvement régulier de l'horloge, comme un balancier.
Dans la vie antérieur, ces pause confère un rythme encore plus lent et régulier, qui renforce le côté paisible, doux et rêveur du texte. exemples :
Spoiler:
J'ai longtemps habité / sous de vastes portiques Que les soleils marins / teignaient de mille feux, Et que leurs grands piliers, / droits et majestueux,
Spoiler:
Dont le doigt nous menace / et nous dit : " Souviens-toi ! Les vibrantes douleurs / dans ton cœur plein d'effroi Se planteront bientôt / comme dans une cible ;
Tantôt sonnera l'heure / où le divin Hasard, Où l'auguste Vertu, / ton épouse encor vierge, Où le Repentir même / (oh ! La dernière auberge !), Où tout te dira / : Meurs, vieux lâche ! Il est trop tard !