Chaque poème choisi doit être récité avec intonation, en respectant le rythme du texte. Vous devrez comprendre les mots, le sens des phrases et le sens du texte. Vous devez aussi pouvoir parler de sa versification, jeux de sonorités et figures de style ... En commentant leurs raisons d'être et leurs effets.
Dernière édition par Modo le Mer 15 Oct - 10:17, édité 3 fois
Modo Aidactif
Nombre de messages : 22140
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Sam 29 Sep - 11:29
Phèdre (Acte I scène 3) de Jean Racine
La reine Phèdre avoue à sa confidente être amoureuse malgré elle ... de son beau-fils. Elle est en effet victime d'un amour coupable envoyé par la déesse Vénus, comme une malédiction dont est victime toute la famille de Phèdre. Elle se donc débat sans espoir contre la malédiction sa passion interdite qui la consume.
Athènes me montra mon superbe ennemi. Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ; Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ; Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ; Je sentis tout mon corps, et transir et brûler. Je reconnus Vénus et ses feux redoutables, D’un sang qu’elle poursuit, tourments inévitables ! Par des vœux assidus je crus les détourner : Je lui bâtis un temple, et pris soin de l’orner ; (...) J’ai revu l’Ennemi que j’avais éloigné : Ma blessure trop vive aussitôt a saigné. Ce n’est plus une ardeur dans mes veines cachée : C’est Vénus toute entière à sa proie attachée.
coef 2
-------------------------------------------------------------------------------- BERENICE de Jean Racine
L'empereur Titus doit vient d'annoncer à la princesse Bérénice qu'il doit renoncer à leur mariage et lui demande de quitter Rome. Les Romains ont en effet juré de ne jamais avoir de rois à leur tête ... et Bérénice est princesse. Bérénice est sous le choc de la nouvelle.
La grandeur des Romains, la pourpre des Césars, N'a point, vous le savez, attiré mes regards. J'aimais, Seigneur, j'aimais, je voulais être aimée. (..) Je n'écoute plus rien, et pour jamais, adieu. Pour jamais ! Ah ! Seigneur, songez-vous en vous-même Combien ce mot cruel est affreux quand on aime ? Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous, Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ? Que le jour recommence, et que le jour finisse, Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice, Sans que de tout le jour je puisse voir Titus ?
Coef 2
----------------------- SPLEEN
J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans ...
Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans Cache moins de secrets que mon triste cerveau. C'est une pyramide, un immense caveau, Qui contient plus de morts que la fosse commune. — Je suis un cimetière abhorré de la lune ...
Rien n'égale en longueur les boiteuses journées, Quand, sous les lourds flocons des neigeuses années, L'ennui, fruit de la morne incuriosité, Prend les proportions de l'immortalité.
Il me semble parfois que mon sang coule à flots, Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots. Je l'entends bien qui coule avec un long murmure, Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.
Charles Baudelaire - Les Fleurs du Mal
coef 2
Mon rêve familier
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime, Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon cœur transparent Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore. Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore, Comme ceux des aimés que la vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule! Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid! L'un agace son bec avec un brûle-gueule, L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!
Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l'archer; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
On ne voit en passant par les Landes désertes, Vrai Sahara français, poudré de sable blanc, Surgir de l'herbe sèche et des flaques d'eaux vertes D'autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc ;
Car, pour lui dérober ses larmes de résine, L'homme, avare bourreau de la création, Qui ne vit qu'aux dépens de ce qu'il assassine, Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon !
Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte, Le pin verse son baume et sa sève qui bout, Et se tient toujours droit sur le bord de la route, Comme un soldat blessé qui veut mourir debout.
Le poète est ainsi dans les Landes du monde ; Lorsqu'il est sans blessure, il garde son trésor. Il faut qu'il ait au cœur une entaille profonde Pour épancher ses vers, divines larmes d'or !
Théophile Gautier (1811-1872), Espana
Coef 2
____
Le serpent qui danse
Que j'aime voir, chère indolente, De ton corps si beau, Comme une étoffe vacillante, Miroiter la peau !
Sur ta chevelure profonde Aux acres parfums, Mer odorante et vagabonde Aux flots bleus et bruns,
Comme un navire qui s'éveille Au vent du matin, Mon âme rêveuse appareille Pour un ciel lointain.
Tes yeux, où rien ne se révèle De doux ni d'amer, Sont deux bijoux froids où se mêle L'or avec le fer.
A te voir marcher en cadence, Belle d'abandon, On dirait un serpent qui danse Au bout d'un bâton.
Comme un flot grossi par la fonte Des glaciers grondants, Quand l'eau de ta bouche remonte Au bord de tes dents,
Je crois boire un vin de Bohème, Amer et vainqueur, Un ciel liquide qui parsème D'étoiles mon cœur !
Dernière édition par Modo le Jeu 20 Avr - 12:39, édité 11 fois
Modo Aidactif
Nombre de messages : 22140
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Sam 29 Sep - 11:35
Les Séparés
N'écris pas - Je suis triste, et je voudrais m'éteindre Les beaux été sans toi, c'est la nuit sans flambeau J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre, Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau
N'écris pas - N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes Ne demande qu'à Dieu ... qu'à toi, si je t'aimais ! Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes, C'est entendre le ciel sans y monter jamais
N'écris pas - Je te crains; j'ai peur de ma mémoire; Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire Une chère écriture est un portrait vivant N'écris pas !
N'écris pas ces mots doux que je n'ose plus lire : Il semble que ta voix les répand sur mon cœur; Et que je les vois brûler à travers ton sourire; Il semble qu'un baiser les empreint sur mon cœur N'écris pas !
Dernière édition par Modo le Sam 29 Sep - 11:58, édité 1 fois
Modo Aidactif
Nombre de messages : 22140
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Sam 29 Sep - 11:38
L'homme et la mer
Homme libre, toujours tu chériras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme Dans le déroulement infini de sa lame ... Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image ; Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton cœur Se distrait quelquefois de sa propre rumeur Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets : Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes ; Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes, Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables Que vous vous combattez sans pitié ni remords, Tellement vous aimez le carnage et la mort, Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !
Dernière édition par Modo le Mer 5 Nov - 22:36, édité 8 fois
Modo Aidactif
Nombre de messages : 22140
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Sam 29 Sep - 11:41
ELEVATION ( Baudelaire )
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées, Des montagnes, des bois, des nuages, des mers, Par-delà le soleil, par-delà les éthers, Par-delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité, Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde, Tu sillonnes gaîment l'immensité profonde Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ; Va te purifier dans l'air supérieur, Et bois, comme une pure et divine liqueur, Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les sombres chagrins Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse, Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;
Celui dont les pensers, comme des alouettes, Vers les cieux le matin prennent un libre essor, — Qui plane sur la vie, et comprend sans effort Le langage des fleurs et des choses muettes !
Dernière édition par Modo le Sam 29 Sep - 12:01, édité 1 fois
Modo Aidactif
Nombre de messages : 22140
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Sam 29 Sep - 11:44
L'ENNEMI ( Baudelaire )
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage, Traversé çà et là par de brillants soleils ; Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Voilà que j'ai touché l'automne des idées, Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux Pour rassembler à neuf les terres inondées, Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve Trouveront dans ce sol lavé comme une grève Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?
—O douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie, Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur Du sang que nous perdons croît et se fortifie !
Dans une terre grasse et pleine d'escargots Je veux creuser moi-même une fosse profonde, Où je puisse à loisir étaler mes vieux os Et dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde.
Je hais les testaments et je hais les tombeaux ; Plutôt que d'implorer une larme du monde, Vivant, j'aimerais mieux inviter les corbeaux A saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.
O vers ! noirs compagnons sans oreille et sans yeux, Voyez venir à vous un mort libre et joyeux ; Philosophes viveurs, fils de la pourriture,
A travers ma ruine allez donc sans remords, Et dites-moi s'il est encor quelque torture Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts !
Dernière édition par Modo le Mer 15 Oct - 11:16, édité 4 fois
Modo Aidactif
Nombre de messages : 22140
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Sam 29 Sep - 11:46
REVERSIBILITE
Ange plein de gaîté, connaissez-vous l'angoisse, La honte, les remords, les sanglots, les ennuis, Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits Qui compriment le cœur comme un papier qu'on froisse ? Ange plein de gaîté, connaissez-vous l'angoisse ?
Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine, Les poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel, Quand la Vengeance bat son infernal rappel, Et de nos facultés se fait le capitaine ? Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine ?
Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides, Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment De lire la secrète horreur du dévouement Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avides ? Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides ?
— Mais de toi je n'implore, ange, que tes prières, Ange plein de bonheur, de joie et de lumières !
Dernière édition par Modo le Mer 15 Oct - 10:59, édité 3 fois
Modo Aidactif
Nombre de messages : 22140
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Sam 29 Sep - 11:46
Paysage
Il est doux, à travers les brumes, de voir naître L'étoile dans l'azur, la lampe à la fenêtre. Je verrai les printemps, les étés, les automnes, Et quand viendra l'hiver aux neiges monotones, Je fermerai partout portières et volets Pour bâtir dans la nuit mes féériques palais.
Alors je rêverai des horizons bleuâtres, Des jardins, des jets d'eau pleurant dans les albâtres, Des baisers, des oiseaux chantant soir et matin, Et tout ce que l'Idylle a de plus enfantin.
Car je serai plongé dans cette volupté D'évoquer le Printemps avec ma volonté, De tirer un soleil de mon coeur, et de faire De mes pensers brûlants une tiède atmosphère.
Dernière édition par Modo le Mer 15 Oct - 11:01, édité 2 fois
Modo Aidactif
Nombre de messages : 22140
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Sam 29 Sep - 11:47
LA MORT DES AMANTS
Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères, Des divans profonds comme des tombeaux, Et d'étranges fleurs sur des étagères, Ecloses pour nous sous des cieux plus beaux.
Usant à l'envi leurs chaleurs dernières, Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux, Qui réfléchiront leurs doubles lumières Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.
Un soir plein de rose et de bleu mystique, Nous échangerons un éclair unique, Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux :
Et bientôt un Ange, entr'ouvrant les portes, Viendra ranimer, fidèle et joyeux, Les miroirs ternis et les flammes mortes.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté.
Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D'aller là-bas vivre ensemble ; — Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants, Polis par les ans, Décoreraient notre chambre; Les plus rares fleurs Mêlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l'ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait A l'âme en secret Sa douce langue natale.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe,calme et volupté.
Dernière édition par Modo le Mer 15 Oct - 11:12, édité 3 fois
Modo Aidactif
Nombre de messages : 22140
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Sam 29 Sep - 11:47
Tu seras un homme, mon fils.
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Si tu peux être amant sans être fou d’amour, Si tu peux être fort, sans cesser d’être tendre, Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour, Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles Travesties par des gueux pour exciter des sots, Et entendre mentir sur toi leur bouche folle, Sans mentir toi-même d’un mot ;
Si tu sais méditer, observer et connaitre, Rêver, sans jamais laisser ton rêve être ton maitre, Penser sans n’être qu’un penseur ; Si tu peux être brave, sans être imprudent, Si tu sais être bon, si tu sais être sage, Sans être moralisateur ni pédant ;
Si tu restes debout quand tout s’écroule en toi Avec une volonté qui sait survivre à tout ;
Tu seras un homme, mon fils.
Kipling (traduction du poème "If", version abrégée)
Coef 2
Le crapaud, de Victor Hugo
Extraits. Chaque strophe au choix, coef 2
Spoiler:
Le couchant rayonnait dans les nuages roses ; Près d'une ornière, au bord d'une flaque de pluie, Un crapaud regardait le ciel, bête éblouie ; Grave, il songeait -l'horreur contemplant la splendeur- Oh ! pourquoi la souffrance et pourquoi la laideur ? (...) Les feuilles s'empourpraient dans les arbres vermeils ; L'oiseau baissait la voix dans le jour affaibli ; Tout s'apaisait, dans l'air, sur l'onde ; et, plein d'oubli, Le crapaud, sans effroi, sans honte, sans colère, Doux, regardait la grande auréole solaire ; Peut-être le maudit se sentait-il béni ? Pas de bête qui n'ait un reflet d'infini. Pas de monstre chétif, louche, impur, boiteux, Qui n'ait l'immensité des astres dans les yeux.
Un homme qui passait vit la hideuse bête, Et, frémissant, lui mit son talon sur la tête ; C'était un prêtre avec un livre qu'il lisait ; Puis une femme, avec une fleur au corset, Vint et lui creva l'œil du bout de son ombrelle ; Et le prêtre était vieux, et la femme était belle. Vinrent quatre écoliers, sereins comme le ciel. – J'étais enfant, j'étais petit, j'étais cruel ; – Ils crièrent : « Tuons ce vilain animal, Et, puisqu'il est si laid, faisons-lui bien du mal ! » Et chacun d'eux, riant, – l'enfant rit quand il tue, – Se mit à le piquer d'une branche pointue, Élargissant le trou de l'œil crevé, blessant Les blessures, ravis, applaudis du passant ; Car les passants riaient ; et l'ombre sépulcrale Couvrait ce noir martyr qui n'a pas même un râle, Et le sang, sang affreux, de toutes parts coulait Sur ce pauvre être ayant pour crime d'être laid ;
Il fuyait ; il avait une patte arrachée ; Un enfant le frappait d'une pelle ébréchée ; Son front saignait ; son œil pendait ; dans le genêt Et la ronce, effroyable à voir, il cheminait ; Disloqué, de cailloux en cailloux cahoté, Il respirait toujours ; sans abri, sans asile, Il rampait ; on eût dit que la mort, difficile, Le trouvait si hideux qu'elle le refusait ; Et il leur échappa, glissant le long des haies ; L'ornière était béante, il y traîna ses plaies Et s'y plongea, sanglant, brisé, le crâne ouvert, Sentant quelque fraîcheur dans ce cloaque vert, Lavant la cruauté de l'homme en cette boue ; Et les enfants, avec le printemps sur la joue, Blonds, charmants, ne s'étaient jamais tant divertis ;
Tous parlaient à la fois et les grands aux petits Criaient : «Viens voir! dis donc, Adolphe, dis donc, Pierre, Allons pour l'achever prendre une grosse pierre ! » Tous ensemble, sur l'être au hasard exécré, Ils fixaient leurs regards, et le désespéré Regardait s'incliner sur lui ces fronts horribles. Tous les yeux poursuivaient le crapaud dans la vase ; C'était de la fureur et c'était de l'extase ; Un des enfants revint, apportant un pavé, Pesant, et l'ayant mal aisément soulevé, Il dit : « Nous allons voir comment cela va faire. »
Or, en ce même instant, juste à ce point de terre, Le hasard amenait un chariot très lourd Traîné par un vieux âne éclopé, maigre et sourd ; Cet âne harassé, boiteux et lamentable, Après un jour de marche approchait de l'étable ; Il roulait la charrette et portait un panier ; Chaque pas qu'il faisait semblait être le dernier ; Cette bête marchait, battue, exténuée ; Les coups l'enveloppaient ainsi qu'une nuée ; La route descendait et poussait la bourrique ; L'âne songeait, passif, sous le fouet, sous la trique, Dans une profondeur où l'homme ne va pas.
Les enfants entendant cette roue et ce pas, Se tournèrent bruyants et virent la charrette : « Ne mets pas le pavé sur le crapaud. Arrête ! » Crièrent-ils. « Vois-tu, la voiture descend Et va passer dessus, c'est bien plus amusant. »
Tous regardaient. Soudain, avançant dans l'ornière Où le monstre attendait sa torture dernière, L'âne vit le crapaud, et, triste, – hélas ! penché Sur un plus triste, – lourd, rompu, morne, écorché, Il sembla le flairer avec sa tête basse ; Ce forçat, ce damné, ce patient, fit grâce ; Il rassembla sa force éteinte, et, raidissant Sa chaîne et son licou sur ses muscles en sang, Résistant à l'ânier qui lui criait : Avance ! Maîtrisant du fardeau l'affreuse connivence, Hagard, il détourna la roue inexorable, Laissant derrière lui vivre ce misérable ;
Ô spectacle sacré ! l'ombre secourant l'ombre, L'âme obscure venant en aide à l'âme sombre, La brute par moments pense et sent qu'elle est sœur De la mystérieuse et profonde douceur ; Il suffit qu'un éclair de grâce brille en elle Pour qu'elle soit égale à l'étoile éternelle ; Le baudet qui, rentrant le soir, surchargé, las, Mourant, sentant saigner ses pauvres sabots plats, Fait quelques pas de plus, s'écarte et se dérange Pour ne pas écraser un crapaud dans la fange. Puis, sous un coup de fouet, il reprit son chemin.
Alors, laissant la pierre échappée de sa main, Un des enfants – celui qui conte cette histoire, – Sous la voûte infinie, à la fois bleue et noire, Entendit une voix qui lui disait : Sois bon ! Cet âne abject, souillé, meurtri sous le bâton, Est plus saint que Socrate et plus grand que Platon.
https://www.youtube.com/watch?v=neI5NY6VHvQ
https://www.youtube.com/watch?v=bTI7_U3gZOg
J'aime l'araignée et j'aime l'ortie (Victor Hugo)
J'aime l'araignée et j'aime l'ortie, Parce qu'on les hait ; Et que rien n'exauce et que tout châtie Leur morne souhait ;
Parce qu'elles sont maudites, chétives, Noirs êtres rampants ; Parce qu'elles sont les tristes captives De leur guet-apens ;
Parce qu'elles sont prises dans leur œuvre ; Ô sort ! fatals nœuds ! Parce que l'ortie est une couleuvre, L'araignée un gueux;
Parce qu'elles ont l'ombre des abîmes, Parce qu'on les fuit, Parce qu'elles sont toutes deux victimes De la sombre nuit...
Passants, faites grâce à la plante obscure, Au pauvre animal. Plaignez la laideur, plaignez la piqûre, Oh ! plaignez le mal !
Il n'est rien qui n'ait sa mélancolie ;
Pour peu qu'on leur jette un œil moins superbe, Tout bas, loin du jour, La vilaine bête et la mauvaise herbe Murmurent : Amour !
Coef 2
LA VIE ANTERIEURE
J'ai longtemps habité sous de vastes portiques Que les soleils marins teignaient de mille feux, Et que leurs grands piliers, droits et majestueux, Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.
Les houles, en roulant les images des cieux, Mêlaient d'une façon solennelle et mystique Les tout-puissants accords de leur riche musique Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.
C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes, Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs,
Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes, Et dont l'unique soin était d'approfondir Le secret douloureux qui me faisait languir.
Dernière édition par Modo le Sam 14 Aoû - 11:34, édité 7 fois
Modo Aidactif
Nombre de messages : 22140
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Sam 29 Sep - 11:48
L'HORLOGE
Horloge ! Dieu sinistre, effrayant, impassible, Dont le doigt nous menace et nous dit : " Souviens-toi ! Les vibrantes douleurs dans ton cœur plein d'effroi Se planteront bientôt comme dans une cible ;
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde Chuchote : Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix D'insecte, maintenant dit : je suis Autrefois, Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide Qui gagne sans tricher, à tout coup ! C'est la loi. Le jour décroît ; la nuit augmente ; Souviens-toi ! Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard, Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge, Où le Repentir même (oh ! La dernière auberge !), Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! Il est trop tard ! "
Dernière édition par Modo le Jeu 20 Avr - 13:14, édité 5 fois
Modo Aidactif
Nombre de messages : 22140
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Sam 29 Sep - 11:49
SPLEEN (= tristesse mélancolique) (mélange de plusieurs poèmes)
J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans ...
Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans Cache moins de secrets que mon triste cerveau. C'est une pyramide, un immense caveau, Qui contient plus de morts que la fosse commune. — Je suis un cimetière abhorré de la lune ...
Rien n'égale en longueur les boiteuses journées, Quand, sous les lourds flocons des neigeuses années, L'ennui, fruit de la morne incuriosité, Prend les proportions de l'immortalité.
Il me semble parfois que mon sang coule à flots, Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots. Je l'entends bien qui coule avec un long murmure, Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.
Dernière édition par Modo le Ven 30 Sep - 9:09, édité 7 fois
Modo Aidactif
Nombre de messages : 22140
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Sam 29 Sep - 11:50
Las, où est maintenant ce mépris de Fortune ? Où est ce cœur vainqueur de toute adversité, Cet honnête désir de l’immortalité, Et cette honnête flamme au peuple non commune ?
Où sont ces doux plaisirs qu’au soir sous la nuit brune Les Muses me donnaient, alors qu’en liberté Dessus le vert tapis d’un rivage écarté Je les menais danser aux rayons de la Lune ?
Maintenant la Fortune est maîtresse de moi, Et mon cœur, qui soulait* être maître de soi, Est serf de mille maux et regrets qui m’ennuient.
De la postérité je n’ai plus de souci, Cette divine ardeur, je ne l’ai plus aussi, Et les Muses de moi, comme étranges, s’enfuient.
Joachim du Bellay Coef 2
* verbe qui signifiait "avoir l'habitude". Vous pouvez le remplacer par "voulait" qi vous préférez, ce verbe n'existant plus à notre époque.
Victor Hugo, Liberté - Égalité - Fraternité. (extraits)
Coef 2 pour 6 strophes au choix.
Depuis six mille ans, la guerre Plaît aux peuples querelleurs, Et Dieu perd son temps à faire Les étoiles et les fleurs.
Les carnages, les victoires, Voilà notre grand amour ; Et les multitudes noires Ont pour grelot le tambour.
La gloire, sous ses chimères Et sous ses chars triomphants, Met toutes les pauvres mères Et tous les petits enfants.
Sous la salve des canons Nous chantons : Allons ! mourons ! De nos bouches écumons La salive des clairons !
Et cela pour des altesses Qui, vous à peine enterrés, Se feront des politesses Pendant que vous pourrirez,
Et que, dans le champ funeste, Les chacals et les oiseaux, Hideux, iront voir s'il reste De la chair sur vos os !
C'est un Russe ! Égorge, assomme ! Un Croate ! Feu devant ! C'est juste. Pourquoi cet homme Avait-il un habit blanc ?
Celui-ci, je le supprime Et m'en vais, le cœur serein, Puisqu'il a commis le crime De naître à droite du Rhin.
Rosbach ! Waterloo ! Vengeance ! L'homme, ivre d'un affreux bruit, N'a plus d'autre intelligence Que le massacre et la nuit.
On pourrait boire aux fontaines, Prier dans l'ombre à genoux, Aimer, songer sous les chênes ; Tuer son frère est plus doux.
Je voudrais voir les gens qui poussent à la guerre, Sur un champ de bataille, à l’heure où les corbeaux Crèvent à coup de becs et mettent en lambeaux Tous ces yeux et ces cœurs qui s’enflammaient naguère.
Tandis que flotte au loin le drapeau triomphant, Et que parmi ceux-là qui gisent dans la plaine, Les doigts crispés, la bouche ouverte et sans haleine, L’un reconnaît son frère et l’autre son enfant.
Oh ! Je voudrais les voir, lorsque dans la mêlée La gueule des canons crache à pleine volée, Des paquets de mitraille au nez des combattants.
Les voir tous ces gens-là prêcher leurs théories Devant ces fronts troués, ces poitrines meurtries D’où la mort a chassé des âmes de vingt ans.
Dernière édition par Modo le Jeu 25 Avr - 9:30, édité 4 fois
Modo Aidactif
Nombre de messages : 22140
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Sam 29 Sep - 11:51
Les femmes damnées (extraits )
Avons-nous donc commis une action étrange ? Explique, si tu peux, mon trouble et mon effroi : Je frissonne de peur quand tu me dis : " Mon ange ! " Et cependant je sens ma bouche aller vers toi.
Ne me regarde pas ainsi, toi, ma pensée ! Toi que j'aime à jamais, ma soeur d'élection, Quand même tu serais une embûche dressée Et le commencement de ma perdition !
Maudit soit à jamais le rêveur inutile Qui voulut le premier, dans sa stupidité, S'éprenant d'un problème insoluble et stérile, Aux choses de l'amour mêler l'honnêteté !
Celui qui veut unir dans un accord mystique L'ombre avec la chaleur, la nuit avec le jour, Ne chauffera jamais son corps paralytique A ce rouge soleil que l'on nomme l'amour !
Spoiler:
ou ces deux strophes à la place des deux dernières :
Mais l'enfant, épanchant une immense douleur, Cria soudain : " Je sens s'élargir dans mon être Un abîme béant ; cet abîme est mon cœur !
Brûlant comme un volcan, profond comme le vide ! Rien ne rassasiera ce monstre gémissant Et ne rafraîchira la soif de l'Euménide Qui, la torche à la main, le brûle jusqu'au sang.
Dernière édition par Modo le Mer 15 Oct - 11:04, édité 2 fois
Modo Aidactif
Nombre de messages : 22140
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Sam 29 Sep - 11:53
Quinze ans (coef 1)
Quinze ans, déjà on quitte un peu l'enfance, Ou du moins, on le croit ! On se prend pour 'quelqu'un' On aime critiquer, s'opposer à outrance On veut tout démolir et créer à la fois On aime furieusement Sans nuance, sans remords, Puis tout à coup, on n'aime plus On regrette de vivre et on souhaite la mort
On sombre alors dans un grand abattement On se sent seule, incomprise Et on a mal ... On rêve d'évasion, de bonheur vite gagné, D' îles merveilleuses où l'on vit sans soucis On ne parle à personne, on boude et on se plaint
C'est l'âge des tourments.
Mais voilà qu'un beau matin On se rend compte enfin Que l'on ne connait rien ! Alors on balaie les tourments Et, bien vite, on se prépare à devenir grand En abandonnant ses quinze ans ...
Anonyme
_______
Récitation à deux (avec inversion des rôles)
Cachez ce sein que je ne saurais voir ... Scène du Tartuffe ou l'imposteur -
Tartuffe Que voulez-vous ?
Dorine Vous dire...
Tartuffe (Il tire un mouchoir de sa poche)
Ah ! mon Dieu, je vous prie, Avant que de parler prenez-moi ce mouchoir.
Dorine Comment ?
Tartuffe Couvrez ce sein que je ne saurois voir ! Par de pareils objets, les âmes sont blessées, Et cela fait venir ... de coupables pensées.
Dorine Vous êtes donc bien tendre à la tentation, Et la chair sur vos sens fait grande impression ? Certes je ne sais pas quelle chaleur vous monte : Mais à convoiter, moi, je ne suis point si prompte, Et je vous verrois nu du haut jusques en bas, Que toute votre peau ne me tenteroit pas.
Dernière édition par Modo le Mer 15 Oct - 11:20, édité 2 fois
Modo Aidactif
Nombre de messages : 22140
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Sam 29 Sep - 12:16
Le lac (extraits)
Toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges Jeter l'ancre un seul jour ?
Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière, Et près des flots chéris qu'elle devait revoir, Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre Où tu la vis s'asseoir !
Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes, Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés, Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes Sur ses pieds adorés.
" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours : Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours !
" Assez de malheureux ici-bas vous implorent, Coulez, coulez pour eux ; Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ; Oubliez les heureux.
Mais je demande en vain quelques moments encore, Le temps m'échappe et fuit L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ; Il coule, et nous passons !
Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure ! Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir, Gardez de cette nuit, gardez, belle nature, Au moins le souvenir !
Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire, Que les parfums légers de ton air embaumé, Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire, Tout dise : Ils ont aimé !
Dernière édition par Modo le Mer 3 Oct - 17:53, édité 1 fois
Modo Aidactif
Nombre de messages : 22140
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Sam 29 Sep - 12:26
Quand les chevaux du Temps s’arrêtent à ma porte J’hésite un peu toujours à les regarder boire Puisque c’est de mon sang qu’ils étanchent leur soif. Ils tournent vers ma face un œil reconnaissant Pendant que leurs longs traits m’emplissent de faiblesse Et me laissent si las, si seul et décevant Qu’une nuit passagère envahit mes paupières Et qu’il me faut soudain refaire en moi des forces Pour qu’un jour où viendrait l’attelage assoiffé Je puisse encore vivre et les désaltérer.
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Sam 29 Sep - 12:38
À Bacharach il y avait une sorcière blonde Qui laissait mourir d'amour tous les hommes à la ronde
Devant son tribunal l'évêque la fit citer D'avance il l'absolvit à cause de sa beauté
Ô belle Loreley aux yeux pleins de pierreries De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie
Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits Ceux qui m'ont regardée évêque en ont péri
Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie
- Je flambe dans ces flammes ô belle Loreley Qu'un autre te condamne tu m'as ensorcelé
- Mon amant est parti pour un pays lointain Faites-moi donc mourir puisque je n'aime rien Mon cœur me fait si mal il faut bien que je meure
L'évêque fit venir trois chevaliers avec leurs lances
Menez jusqu'au couvent cette femme en démence Va-t'en Lore en folie va Lore aux yeux tremblants Tu seras une nonne vêtue de noir et blanc
- Chevaliers, laissez-moi monter sur ce rocher si haut Pour voir une fois encore mon beau château Pour me mirer une fois encore dans le fleuve Puis j'irai au couvent des vierges et des veuves
Là-haut le vent tordait ses cheveux déroulés Les chevaliers criaient Loreley Loreley
Tout là-bas sur le Rhin s'en vient une nacelle Et mon amant s'y tient il m'a vue il m'appelle
Elle se penche alors et tombe dans le Rhin
Pour avoir vu dans l'eau la belle Loreley Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil
Dernière édition par Modo le Mer 3 Oct - 18:04, édité 2 fois
Chimère
Nombre de messages : 466
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Mer 3 Oct - 12:59
Correspondances
La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles ; L'homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent Dans une ténébreuse et profonde unité, Vaste comme la nuit et comme la clarté, Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants, Doux comme les hautbois, verts comme les prairies, - Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l'expansion des choses infinies, Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens, Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
Charles Baudelaire
coef 2
Je souhaite prendre "Le pin des Landes" de Théophile Gautier comme récitation, au fait pour quand faut-il l'apprendre ? Et est-ce qu'il faut marquer sur une feuille la versification, les figures de style et les effets de sonorités. J'hésitais avec "L'horloge" de Charles Baudelaire, mais je trouvais la fin nébuleuse.
Démon Aidactif
Nombre de messages : 4276
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Mer 3 Oct - 13:38
Pour ma part, c'est "le chat" de Charles Baudelaire - Fleur du mal que je réserve ! :)
Nelson
Nombre de messages : 755
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Mer 3 Oct - 13:39
Je prends "Mon rêve familier" de Verlaine top
Chevalier d'émeraude
Nombre de messages : 1641
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Mer 3 Oct - 13:40
Je prends "Les séparés" de Marceline Desbordes-Valmore .
Candy
Nombre de messages : 22
Sujet: Re: Récitation poésie 3ème Mer 3 Oct - 14:04
Pour le poéme j'ai choisie de prendre les Mort des Amants de Charles Baudelaire