II) Le choix des verbes

Regardez pour chacun d'eux si vous trouvez des choses pertinentes à commenter en fonction de votre texte.

1) Les verbes utilisés sont-ils plutôt des verbes d'état ( être, sembler, paraître, avoir l'air, etc. ) - qui insistent peut-être sur une description, une analyse psychologique ... ou alors des verbes d'action ( personne décidée et agissante ) Verbes de perception ( voir, entendre, sentir, etc. ) dans le cadre d'une description ?


Les phrases sont-elles longues ?
Développent-elles une explication ? Une description ? Une argumentation ?
Les propos s'enchainent-ils de façon construite, cohérente et réfléchie (articulation logique ?) ou les mots viennent-ils en vrac, comme au hasard de la pensée, passant d'une idée à l'autre ?


2) Le verbe est-il à la voix active, passive ou à la forme pronominale ?

Insiste-t-il sur le fait que le personnage agit ou au contraire qu'il laisse faire, voire qu'il subit l'action ( Le personnage est-il en fonction sujet ou COD à la voix active ? Est-il décidé, agissant ou est-ce plutôt le contraire ?)

Forme pronominale : A-t-elle un sens réfléchi ? Effet narcissique d'une personne ne s'intéressant qu'à elle ? Sorte de boucle sur soi ? ( Ex : Il se regarde )
Ou contraire est-ce une voix pronominale de sens réciproque ? ( ex: ils se battent : on fait une chose à qqn qui nous fait la même chose en retour )








III ) les temps utilisés :

Présent :


Enonciation ? Dialogue ? Lettre ? Pour opposition passé/présent ?

Narratif pour rendre le texte plus "vivant" et que le lecteur ait le sentiment de vivre les événements ? Volonté de dramatisation du texte ?

Habitude ? ( renforce l'idée de routine ? De quotidien ? De bonheur ? Situation initiale ? )

Vérité générale ? Cette valeur est-elle fréquente dans le texte ? Si oui, quel état d'esprit cela révèle-t-il ?

Volonté de généralisation ? Renforce la caractéristique d'un esprit catégorique et opiniâtre ( buté dans ses opinions ) ? De quelqu'un de fermement convaincu et qui essaie de convaincre en n'imaginant pas de contestation possible à ses affirmations ? Le fait de faire appel à des aphorismes, adages, dictons, à la sagesse populaire comme argument d'autorité pour mieux convaincre ? Idée du "consensus omnium" ( tout le monde s'accorde sur une idée, donc cette idée à valeur d'argument convaincant )


Passé composé :

Un passé encore rattaché au présent ... ( d'ailleurs l'auxiliaire du passé composé est au présent )

- Façon d'exprimer simplement le passé à l'oral, situant le passé en rapport avec la situation d'énonciation ?

( Ex : " Hier/ il y a trois jours, il a été malade". A la différence du récit, coupé du moment présent, ou on utilisera plutôt du passé simple ou du plus-que-parfait. Ex : la veille / trois jours auparavant, il avait été malade. )

- Façon de rattacher le passé au présent ? Est-ce parce que l'action passée à encore des répercussions dans le présent ?

Ex : Le mois dernier, il a perdu son emploi ( sous entendu, il est toujours sans emploi. ) Ex : Il est tombé malade ( peut-être est-il encore malade ou convalescent ou a-t-il des séquelles ? )



- Façon d'instaurer une certaine distance ironique ( impossible au présent de narration ) entre le "je " présent du narrateur qui raconte ce qu'était son "je" au passé composé, comme s'il était une autre personne qu'il pouvait commenter, analyser ou sur lequel il pouvait poser un regard distant, moqueur ou attendri ? )

- Temps permettant de dresser un bilan présent d'une action passée ?

- Volonté de créer un effet nostalgique, élégiaque ?




Imparfait :

Temps d'arrière plan, extérieur à la dynamique narrative au passé simple.


Donc ... dans quel but rapporter malgré tout ce fait de second plan ?
Apporte une explication ?

Imparfait descriptif ? Sorte de tableau descriptif ? Dans quel but ? Quelle impression essaie-t-on ainsi de créer ?

Volonté de créer une pause narrative ? Du moins si la durée de lecture de l'événement est bien supérieure à la durée réelle de l'événement raconté.

But ? Figer le temps dans le récit ? ( scène d'une rencontre amoureuse, qui a duré très peu de temps, mais qui a tant marqué que le texte prend soin de tout raconter et décrire comme si le temps était suspendu un moment par exemple )


Les verbes à l'imparfait dans une phrase renvoient à des action simultanées, concomitantes.


Espace temporel mythique et indéterminé ? ( Genre "il était une fois" ? )

- Indétermination temporelle, fait passé difficile à situer dans le temps ...

- Volonté de créer un effet nostalgique, élégiaque ?

Imparfait d'habitude ? Dans quel but ? ( cf présent d'habitude )

Imparfait itératif ( l'action passée a eu lieu plusieurs fois )

Imparfait duratif. But ? Renforce l'impression que l'action racontée a duré longtemps, sans précision de début ou de fin ... Inscrit l'action passée dans le texte comme si elle était en cours de déroulement, sans la voir achevée ...




Plus-que-parfait :

But ? Retour en arrière. Flash-back explicatif ? De quoi ?


Passé simple :


Les actions racontée sont coupées du moment présent et apparaissent davantage "à distance" que si on utilise dans le même récit un passé composé ou un présent de narration. Donc, dans le texte, déterminez si son emploi est simplement utilisé comme temps traditionnel du récit ou s'il y a volonté pour le narrateur de mettre avec ce temps un mur entre le passé et le présent ?

Action brève et ponctuelle ( ex : Soudain, il tomba ) ou action longue mais avec début et fin connue ( ex : il travailla toute sa vie ) ?

Action de premier plan ? Fait avancer le récit, progresser l'action ? Volonté de mise en relief d'une action par rapport à d'autres à l'imparfait ? Pourquoi ?
Plusieurs verbes à la suite sont au passé simple ? Les actions sont successives et s'enchaînent rapidement ? Volonté de dramatisation du passage ?


Conditionnel :

exprime un futur dans le passé ? Ou plutôt un modalisateur de doute ?
Effet volontaire d'imprécision ?
Exprime un demande polie, façon de la rendre moins injonctive ?
Exprime un potentiel ou un irréel ?
Si c'est un irréel, est-ce un irréel du présent ou du passé ?
Le but est-il de renforcer un sentiment de regret ? Le lyrisme du texte ?



Les verbes à l'infinitif ou pas de verbe conjugué du tout :


Infinitif d'ordre ? Effet de suspension temporelle ? De temps figés ? De généralisation ?

Ou infinitif de narration ( tournure aujourd'hui archaïque ) afin de donner au texte de la vivacité ( // passé simple )

Si phrases nominales ----> cf leçon : effet des phrases nominales ou non verbales



Subjonctif ? proposition participiale ? etc.

Se référer au cours sur la valeurs des temps pour les commenter.

IV ) Observation des pronoms :

Se demander tout d'abord :

Quelle est la situation d'énonciation ? Qui parle à qui ? Et dans quel but ? ( Raconter, décrire, informer, expliquer, argumenter, faire rire, faire rêver, susciter un sentiment de pitié, de colère, d'indignation ... )



Absence de "je " ?

Effacement de l'énonciateur. Dans quel but ?

-Volonté de parler de façon neutre ? De généraliser son propos ? Renforcer un côté qui se veut objectif ?
Intervient-il malgré tout dans son récit, même sans dire "je", par l'emploi de certains modalisateurs, de mots fortement connotés péjorativement ou méliorativement ou encore de commentaire traduisant sa subjectivité ? )



-Est-ce parce qu'il s'agit d'un récit dont le narrateur est extérieur à l'histoire ?
Intervient-il malgré tout dans son récit, même sans dire "je", par l'emploi de certains modalisateurs, de mots fortement connotés péjorativement ou méliorativement ou encore de commentaire traduisant sa subjectivité ? )



Emploi de "je" :

Attention, il faut d'abord définir à qui ce pronom renvoie.

A l'auteur ( autobiographie ) ? A un narrateur ( comme dans certains textes, poème ou chanson où l'écrivain utilise le pronom "je" sans qu'il renvoie obligatoirement à sa personne réelle) ? Est-ce juste un personnage qui parle en utilisant ce pronom ? Ce personnage est-il susceptible d'incarner ce que pense ou ressent l'auteur, voire le lecteur ?



- Si le jeu renvoie bien à l'auteur et à une forme d'écriture de soi ( autobiographie, écriture diariste d'un journal intime, écriture épistolaire d'un lettre, etc. ), identifiez l'objectif de cet écrit : se confier à un ami de papier, écrire comme exutoire à son chagrin, sa colère, etc., témoigner de quelque chose, fixer des souvenirs, passer à la postérité, etc. CF le cours : Pourquoi écrire sur soi ? )

- Dans le cadre d'une écrture autobiographique, le "je" renvoie-t-il au narrateur enfant ou au contraire au narrateur adulte ( qui est la même personne .. tout en étant différent ) et qui commenterait le "je" qu'il était avant avec une distance ironique, amusée ou au contraire attendrie, voire élégiaque ?

Toujours s'il s'agit d'un texte où on écrit sur soi, y a-t-il un pacte autobiographique, des gages de sincérité ? L'écriture se veut-elle rétrospective ? Le but est-il de s'analyser, mieux se comprendre ? Est-ce une écriture continue ( comme un roman, une autobiographie ) ou au contraire fragmentaire ( comme un journal, une lettre ) ?


- Le "je" a-t-il pour but de s'impliquer fortement dans son discours ? ( ex : argumenter )
A-t-il pour but de se mettre en avant ? Peut-il être commenter comme une forme d'égoïsme, d'égotisme, voire de narcissisme ? Comme la marque d'une forte personnalité, qui décide et agit ?

- Le "je" renforce-t-il au contraire un côté lyrique, intime, une impression de confidences ? Y a-t-il d'autres procédés du lyriqme à commenter ? Est-ce un texte appartenant au romantisme ? Comporte-t-il d'autres thèmes récurrents ?


- Le "je" est-il utilisé pour marqué une opposition avec un "tu" ou un "vous", dans le cadre d'un dialogue ou d'un débat argumentatif ou chacun essaie de s'affirmer.


- Est-il fréquent ou rare ? Le texte a-t-il un destinataire désigné ? Est-il tourné vers l'auteur lui-même ?



Emploi de "tu" ou de "vous "



Le 'tu"/"vous " désigne-t-il le lecteur ? Une autre personne ?

Le "tu" est-il une marque d'amitié ? Le but est-il de créer un effet de proximité ? D'intimité ? Ou contraire de mépris ou de condescendance ?

Emploi du "vous " : désigne-t-il une seule personne ou un ensemble de personne ? Est-il une marque de respect ? Ou comme une marque de distance ?

Prend-il à partie une personne ou le lecteur ? Le sollicite ? Essaie de l'impliquer ? Dans quel but ? Le faire raisonner ?

Est-ce la marque d'un véritable échange où la personne qui parle tient compte de son interlocuteur ?
Sert-il à apostropher quelqu'un ou au contraire est-il utiliser pour marquer une opposition entre le "je" et le "tu" ? Un affrontement verbal ? Une scène d'"Agon " ( joute verbale ) ?




Emploi du "nous " :


Ce pronom désigne-t-il "je + tu" ?

Je + Ils ( voire je + tout le monde ) ?

But ?

- Volonté de généralisation ? De donner au texte une dimension universalisante, englobante ?

- Volonté de ne pas se mettre en avant ? De se fondre avec les autres que l'on prend en compte ( à la différence de ceux qui préfère dire "moi, je" ) ? Preuve d'amitié ou encore de modestie et d'humilité de quelqu'un qui ne se met pas en avant ?

- Est-ce une stratégie argumentative consistant à englober le lecteur dans son raisonnement, comme si on n'imaginait aucune opposition possible ( ex : Nous voyons bien que ... Comme nous pouvons le constater ... )


Emploi du "on" :

Pronom personnel indéfini.

On l'emploie quand on ignore l'identité d'une personne ou qu'on veut parler de manière générale.

Si ce n'est pas le cas, on peut le commenter comme caractéristique du langage familier. Effet prosaïque volontaire ? Volonté de réalisme en faisant parler un enfant ou des personnes qui se connaissent bien comme elles parleraient entre elles ?



- Si le "on" désigne les gens en général, les contemporains :

- L'auteur s'y inclut-il ? ( On = moi + les autres ) Dans ce cas, mêmes valeurs que pour l'emploi de "nous"

-L'auteur s'en démarque-t-il ? ( On = les autres ? ) Connotation péjorative ? Dépréciatif ? Forme de distance ? De froideur ? Le "on" désigne-t-il ceux qui pensent ou agissent différemment de lui ? Ses détracteurs ( ceux qui combattent sa thèse, son opinion ) ?

- Volonté de parler de façon très neutre ? Indéfini ? Comme une généralité ? Une loi ? Volonté de s'effacer ? Dans quel but ? ( Cf "absence de "je" )


Il / Ils :

Récit ? Focalisation externe ? Focalisation interne malgré tout ? Omnisciente ?

Phrase personnelle ou impersonnelle ? Volonté de s'effacer ou de parler de manière plus neutre, générale ? " Il faut ", " il existe", etc.

Proverbe ? Dicton ? Aphorisme ? Maxime ? Devise ?





Forme de distance voire de mépris, si on désigne par "il/elle" une personne présente, comme si elle n'était pas présente ?

V) Le choix des déterminants :



Un/une : article indéfini.

Pourquoi ? Chose dont on parle pour la première fois ? Volonté d'imprécision ?
Un quidam ( un passant anonyme sans rien de particulier, une personne lambda, comme tout le monde ) une simple chose parmi d'autres ?

Emploi pour parler de façon générale ? Dimension englobante ?

(Ex : Un chiot, c'est affectueux = tous les chiots, peu importe lequel )


Le /la/les : article défini

On parle d'une chose déjà connue ou facilement identifiable ?
On parle de manière générale ?

Ex : Le chien ( = tous les chiens ) est un animal dont il faut s'occuper )


Mon/ton/son ... : adjectif possessif




Ce déterminant a-t-il dans le contexte une connotation affectueuse ?

EX : "Mon bon monsieur " " Mon ami ! " ( = mon cher ami ! )


Exprime-t-il au contraire un état d'esprit trop possessif, égoïste ?


Ce / cet / ces : adjectif démonstratif :

Sert à désigner comme si on montrait du doigt ( marque d'irrespect ? ) ou renvoie à un nom dont on a déjà parlé précédemment.

- Peut avoir une connotation péjorative ? "Ah ! ces touristes alors ! "

Ou renforcer une impression méliorative " Ce grand homme !"

Les latinistes peuvent en plus se référer au latin qui utilisait le déterminant "iste" pour un emploi péjoratif et "ille" pour un emploi valorisant.

VI ) Les valeurs des ponctuations.


- Commenter les mises en relief, tournures emphatiques : pourquoi mettre tel ou tel mot en relief ?

-Les ponctuations qui renforcent le lyrisme et les émotions ( ! ... ? )

-Les ponctuations à valeurs explicatives : les explications entre parenthèses ou entre tirets


Les appositions explicatives entre virgules

Les deux points peuvent introduire un dialogue, annoncer une énumération mais aussi signifier " car " ou "donc " et exprimer la cause ou la conséquence de manière implicite.


Les trois points :

- Parole interrompue ... pourquoi ? Dans quel but ?

- Espace de la rêverie, de l'inexprimable, de l'indicible, de l'ineffable ?

- Temps du silence permettant de s'imaginer ou de vivre en pensée ce qui est exprimer, de permettre d'y méditer ...


Le point d'interrogation : revoir ses nombreuses valeurs d'emploi ... ( Cf topic ponctuations )

Est-ce une vraie question ? Est-elle ouverte, fermée ? Favorise-t-elle le dialogue ? Signe d'un esprit curieux ?

Est-ce une question qu'on se pose à soi-même ( appelée la délibération ) renforçant une idée de panique, de doute, voire de désarroi ?

Est-ce une question pour créer un suspense ? Piquer le curiosité avant de donner soi-même la réponse ?

Est-ce une question ayant uniquement pour but de faire raisonner et qui renferme en elle-même la réponse .?

Dans ce cas, c'est une question rhétorique.

VII ) Commenter l'emploi éventuel des figures de style

Que mettent-elle en valeur ?

Pourquoi faire telle ou telle comparaison, métaphore ou personnification ? Quelle est l'analogie entre le comparant et le comparé ? Est-elle valorisante ? Quelle impression renforce-t-elle ?

L'anaphore : pourquoi de telles répétitions ? Insister sur un mot clé ? Objectif de créer comme un refrain, une mélodie ?
Renforce-t-elle un effet de routine, de monotonie, voire de tristesse ?

L'hyperbole : sert-elle à valoriser ou à dévaloriser ? Renforce-t-elle un sentiment comme l'enthousiasme, la colère, etc. ?





VIII) Commenter l'emploi éventuel de jeux sur les sonorités ( assonances, allitérations ) et déterminez les raisons de leur emploi.

Renforcent-elles une impression de douceur, de dureté ?

Suggèrent-elle un bruit ?

Essaient-elles de créer un effet de musicalité par ces répétitions de sons ?

Renforcent-elles une idée de répétion présente dans le texte ? Créent-elle une ambiance volontairement monotone qui renforcerait un côté mélancolique ? Etc.



-----> Cf fiche poésie/ versification et figure de style

bonjour!
est-ce que vous auriez quelque chose sur les focalisations(car j'arrive pas à les trouver lorsque j'analyse mon texte)?!
Merci d'avance

Je te fais ça bientôt sur ce topic mais logiquement tu dois avoir une fiche dans ton classeur et des explications dans ton manuel

Je voulais vous dire que ce topic m'a beaucoup aidé pour commenter les textes au lycée !!!
Merci !

Ah, ça me fait plaisir de voir que vous vous en servez au lycée !

D'autres m'ont dit la même chose

Topic vraiment Top pour tout peaufiner avant le BAC.