Cas latins et fonctions françaises correspondantes
A chaque fonction correspond un cas latin, c’est-à-dire une terminaison particulière.
Nominatif : cas de tout ce qui nomme le sujet et l'attribut du sujet.
Le sujet se trouve en se posant la question : Qui est-ce qui (+ verbe) ? (ou qu'est-ce qui ? si le sujet est une chose)
Ex : Quand des arbres tombent les feuilles, en novembre arrive l'automne.
Qui est-ce qui tombent ? Qu’est-ce qui arrive ?
On peut pronominaliser le sujet par "il(s)" ou "elle(s)", qui sont pronoms sujets.
On peut aussi encadrer le sujet par le présentatif "c'est ... qui".
Ex : L'automne arrive en novembre > c'est l'automne qui arrive en novembre.
L’attribut du sujet qualifie le sujet par le moyen d'un verbe d'état (être, paraitre, sembler, devenir, avoir l'air ... )
Il sera aussi au nominatif en latin car il qualifie le sujet. (et il s’accorde avec lui).
L’attribut peut être un adjectif, un nom ou un GN. L'attribut n'est pas supprimable.
Jules César était un grand général romain. (Quel est l'attribut du sujet ? Justifiez ta réponse)
Les appositions (GN donnant une définition) et les adjectifs se rapportant au sujet ou à l'attribut s’accordent et seront également au nominatif.
Ex : Jules César, victorieux, devient un grand général romain, chef des armés.
Vocatif : (> vocal) cas de l’apostrophe, de l'interpellation
Pour appeler quelqu'un en latin, on mettait souvent une terminaison particulière, appelée vocatif (> vocal), pour qu'on sente qu'on ne parle pas de lui, mais qu'on s’adresse à lui.
En français, on détache le nom de la personne qu’on apostrophe/interpelle par une virgule.
Ex : Merci, Paul.
Virginie, je te parle.
Veuillez agréer, madame Vallès, l'expression de mon profond respect.
Accusatif : cas de tout ce qui a un rapport avec le COD
> On trouve le COD en se demandant : qu'est-ce qui subit l'action du verbe ?
Qu'est-ce qui subit l'action d'être (mangé, fait, pris ...) ?
Les verbes d’action ayant besoin d'être complétés par ce qui subit leur action sont appelés verbes transitifs directs.
Ex : manger (qqch) / mettre (qqch) / porter (qqn/qqch) perdre ...
> Il trouva tout au fond de l'armoire dans un recoin sombre un couteau tranchant oublié là.
On peut le pronominaliser par le pronom COD "le/la/les" mis avant le verbe.
Ex : Il le trouva = ("le", pronom COD qui remplace le couteau).
On met aussi à l'accusatif tous les adjectifs ou appositions qui se rapportent au COD.
Ex : Pâris aime la belle Hélène, la célèbre fille de Jupiter.
Jules César franchit avec son armée le fleuve Rubicon, frontière symbolique.
L'accusatif s'utilise également pour les CC qui expriment un déplacement/un mouvement ou après certaines prépositions de temps (après, autour + accusatif).
Ex : Il va à l'amphithéâtre. (il n'y est pas, donc accusatif, il va dans sa direction, il peut "l'accuser", montrer du doigt la direction) < > Il est à l'amphithéâtre (ici, pas de mouvement, il est déjà dedans, donc ce CCL ne sera pas à l'accusatif, mais à l’ablatif)
Génitif : cas du complément du nom
Le génitif exprime le complément du nom (ou de l'adjectif), avec une idée d’appartenance ou une provenance.
En français, on complète le nom avec la préposition "de", en latin on met le mot au génitif.
Ex : la voiture de mon voisin (Complément du nom "voiture")
Il est fou de joie / fier de son travail (complément de l'adjectif "fier", “fou”)
En latin, on place souvent le CDN avant le nom complété, comme en anglais.
Ex : Mum's car = de la mère la voiture. / The girl's dog => Puellae canis =
Datif : cas du COI et du COS (complément d'attribution)
Le COI, en français, complète un verbe de manière indirecte, avec la préposition "à" ou "de".
Les verbes ayant besoin d’un complément indirect sont appelés verbes transitifs indirects.
Ex : Parler (à qqn/de qqch) / réagir (à qqch) / obéir (à qqn) / rêver (de qqch)
Ex : il parle à ton père. (complète parler, avec une préposition)
Il peut être pronominalisé en "lui/leur/en", des pronoms COI.
Je lui parle./J'en parle
En latin, le datif désigne plus précisément le COS, dit complément d’attribution, c’est-à-dire celui à qui est destiné l'action, celui à qui on donne ou celui qui bénéficie de cette action (on peut mettre la préposition "à" ou"pour")
Ex : Il offre des perles aux cochons.
Il envoie une lettre à l’empereur.
Donne-lui la lettre.
Un temple pour Jupiter.
Ablatif : cas de la majorité des compléments circonstanciels (sans mouvement) et cas du complément d'agent.
Il est à l'école (CCL à ablatif, car il y est) < > Il se rend à l'école (CCL à l'accusatif, il n’y est pas > direction)
Le complément d'agent : quand la phrase est à la voix passive (le sujet ne fait pas l'action) le complément d'agent désigne ce qui "agit", qui fait réellement l'action. Il est introduit en français par les préposition "par" ou "de".
Ex : Jules César est tué par des sénateurs.
La voix est-elle active ou passive ?
Qui fait réellement l'action ?
Quel mot serait à l’ablatif ?
Le toit de la maison est recouvert de neige.
La voix est-elle active ou passive ? Qui fait réellement l'action ? Quel mot serait à l’ablatif ?
Exercices :
- Spoiler:
Exercices 1 :
Il voit des jeunes gens qui courent dans la forêt.
2) Le soleil brille et les rayons de celui-ci parviennent sur moi.
3) Un jour, un enfant a mangé l'herbe de son jardin.
4) Le petit chat est mort, mais il a pu dire au revoir à ses amis.
5) Ô Seigneur, que viennent les jours qui m’ apporteront le succès !
6) Est-ce à toi que mon père a donné cet argent l'année dernière ?
Exercice 2 :
1. Claudia, retourne dans ta chambre !
2. Il va au forum.
3. Le maître donne une leçon aux élèves.
4. Césarion, le fils de Jules César, est aussi le fils de Cléopâtre, reine d’Égypte..
5. Le peuple observe le sénateur sur l’estrade.
7. L’empire romain est immense.
Exercice 3 :
Le jour de sa victoire, César a fait un discours au peuple dans le temple de Jupiter
Les consuls ont demandé à César d’abandonner le commandement des ses armées.
Le maître donne à son fils un magnifique cheval, véritable Pégase !
Les gaulois sont vaincus par César à Alésia, un oppidum de Gaule.
Jupiter, le dieu du ciel, est le dieu principal du Panthéon des Romains.
EXERCICE 4 . La légende des origines de Rome raconte que deux jumeaux, Rémus et
Romulus, ont été abandonnés à leur naissance dans les eaux du Tibre, avant d’être sauvés
par une louve et élevés dans une grotte localisée là où, plus tard, Romulus fondera Rome.
Leçon téléchargeable (avec exercices) :
https://www.cjoint.com/c/MAumIpLnYWz
Quiz :Cliquez d'abord sur "auxilium" (aide)
http://gratumstudium.com/latin/revisions_fonctions.htm
http://gratumstudium.com/latin/revisions_fonctions_cas.htm
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