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Modo Aidactif
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| Sujet: Le genre épistolaire Dim 1 Fév - 20:34 | | |
| Modèle lettres : http://www.modele-lettre-type.com/ Votre Prénom, NOM Votre Adresse Code Postal - Ville Destinataire Adresse du Destinataire Code Postal - Ville A [VILLE], le Jeudi 31 Mars Madame, Monsieur (..) Dans l'attente d'une réponse de votre part, je vous prie de croire, Madame, Monsieur à l'expression de mes salutations distinguées. Signature Quiz sur les formules d'appel, de politesse, etc. adaptées à la situation d'énonciation : https://www.quizz.biz/quizz-168653.html https://www.gualino.fr/app/uploads/2020/02/Fiche-7-Les-formules-de-politesse.pdf
Dernière édition par Modo le Mer 13 Sep - 11:30, édité 5 fois |
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| Sujet: Re: Le genre épistolaire Dim 27 Mar - 14:45 | | |
| Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) est né à Genève dans un milieu modeste. Comme de nombreux philosophes du XVIIIème siècle, il a dénoncé les méfaits de l’injustice sociale. Dans le texte suivant, Rousseau écrit à un notable, le comte de Lastic, pour lui signaler une injustice dont a été victime une femme du peuple, madame Le Vasseur. Il semble qu’une amie ait dissuadé l’écrivain d’envoyer cette lettre. La même année, il publiait Le Discours sur l’inégalité. Jean-Jacques Rousseau (...)Paris A Monsieur le comte de Lastic, Paris, le 29 décembre 1755
Sans avoir l’honneur, monsieur, d’être connu de vous, j’espère qu’ayant à vous offrir des excuses et de l’argent, ma lettre ne saurait être mal reçue.
J’apprends que Mademoiselle de Cléry a envoyé par charité un panier à une pauvre vieille femme, indigente, nommée madame Le Vasseur, que ce panier contenait, entre autres choses, un peu de nourriture pour qu'elle puisse se sustenter, ainsi qu'un petit pot de beurre ; que le tout est parvenu, je ne sais comment, dans votre cuisine ; que la bonne vieille, l’ayant appris, a eu la simplicité naïve de vous envoyer sa fille vous redemander son beurre et qu’après vous être moqué d’elle, selon l’usage normal, vous et madame votre épouse, vous avez, pour toute réponse, ordonné à vos gens* de la chasser.
J’ai tâché de consoler la bonne femme affligée, en lui expliquant les règles du grand monde et de la grande éducation ; je lui ai prouvé que ce ne serait pas la peine d’avoir des domestiques, s’ils ne servaient à chasser le pauvre quand il vient réclamer son bien ; et, en lui montrant combien justice et humanité sont des mots roturiers*, je lui ai fait comprendre, à la fin, qu’elle devrait se sentir trop honorée qu’un comte ait mangé son beurre. Elle me charge donc, monsieur, de vous témoigner sa reconnaissance de l’honneur que vous lui avez fait, son regret de l’importunité qu’elle vous a causée, et le désir qu’elle aurait que son beurre vous eût paru bon.
Que si, par hasard, il vous en a coûté quelque chose pour le port du paquet* à cette adresse, elle offre de vous le rembourser, comme il est juste. En vous remerciant de votre bonté, de votre philanthropie, votre amour si charitable de l'humanité. Je vous supplie d’agréer les sentiments respectueux avec lesquels j’ai l’honneur d’être, etc., etc.Jean-Jacques RousseauJean-Jacques Rousseau, Correspondance, lettre 349. * Les gens sont les domestiques. * L’adjectif roturier désigne ce qui n’appartient pas à la noblesse. * Au XVIIIème siècle, c’est le destinataire (et non l’expéditeur comme à l’époque actuelle) qui paie une taxe sur le courrier.
Dernière édition par Modo le Ven 22 Sep - 9:25, édité 5 fois |
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| Sujet: Re: Le genre épistolaire Dim 27 Mar - 21:47 | | |
| A M. DE COULANGES
A Paris, ce lundi 15 décembre 1667 Je m'en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus éclatante, la plus secrète jusqu'aujourd'hui, la plus brillante, ,la plus digne d'envie : enfin une chose dont on ne trouve qu'un exemples dans les siècles passés, encore cet exemple n'est-il pas juste ; une chose que l'on ne peut pas croire à Paris (comment la pourrait-on croire à Lyon ?) ; une chose qui fait crier miséricorde à tout le monde ; une chose qui comble de joie Mme de Rohan et Mme d'Hauterive- ; une chose enfin qui se fera dimanche, où ceux qui la verront croiront avoir la berlue ; une chose qui se fera dimanche, et qui ne sera peut-être pas faite lundi. Je ne puis me résoudre à la dire ; devinez-la : je vous le donne en trois. Jetez-vous votre langue aux chiens ? Eh bien il faut donc vous la dire : M de Lauzun épouse dimanche au Louvre, devinez qui ? je vous le donne en quatre, je vous le donne en dix, je vous le donne en cent. Mme de Coulanges dit : " Voilà qui est bien difficile à deviner ; c'est Mme de la Vallière. - Point du tout, Madame. C'est donc Mlle de Retz ? -. Point du tout, vous êtes bien provinciale. - Vraiment nous sommes bien bêtes, dites-vous, c'est Mlle Colbert. - Encore moins. - C'est assurément Mlle de Créquy. - Vous n'y êtes pas. Il faut donc à la fin vous le dire : il épouse, dimanche, au Louvre, avec la permission du Roi, Mademoiselle de..., Mademoiselle.... devinez le nom : il épouse Mademoiselle, ma foi par ma foi ma foi jurée Mademoiselle, la grande Mademoiselle ; Mademoiselle, fille de feu Monsieur ; Mademoiselle, petite-fille de Henri IV ; Mlle d'Eu, Mlle de Dombes, Mlle de Montpensier, Mlle d'Orléans, Mademoiselle, cousine germaine du Roi ; Mademoiselle, destinée au trône; Mademoiselle, le seul parti de France qui fût digne de Monsieur. " Voilà un beau sujet de discourir. Si vous criez, si vous êtes hors de vous-même, si vous dîtes que nous avons menti, que cela est faux, qu'on se moque de vous, que voilà une belle raillerie, que cela est bien fade à imaginer ; si enfin vous nous dites des injures : nous trouverons que vous avez raison ; nous en avons fait autant que vous.
Madame de SévignéLes caprices de la mode
Je trouve les caprices de la mode, chez les Français, étonnants. Ils ont oublié comment ils étaient habillés cet été; ils ignorent encore plus comment ils le seront cet hiver: mais surtout on ne saurait croire combien il en coûte à un mari, pour mettre sa femme à la mode.
Que me servirait de te faire une description exacte de leur habillement et de leurs parures ? Une mode nouvelle viendrait détruire tout mon ouvrage, comme celui de leurs ouvriers; et, avant que tu eusses reçu ma lettre, tout serait changé.
Une femme qui quitte Paris pour aller passer six mois à la campagne en revient aussi antique que si elle s'y était oubliée trente ans. Le fils méconnaît le portrait de sa mère, tant l'habit avec lequel elle est peinte lui parait étranger (...)
Quelquefois les coiffures montent insensiblement; et une révolution les fait descendre tout à coup. Il a été un temps que leur hauteur immense mettait le visage d'une femme au milieu d'elle-même: dans un autre, c'était les pieds qui occupaient cette place; les talons faisaient un piédestal, qui les tenait en l'air. Qui pourrait le croire ? Les architectes ont été souvent obligés de hausser, de baisser et d'élargir leurs portes, selon que les parures des femmes exigeaient d'eux ce changement; et les règles de leur art ont été asservies à ces fantaisies. On voit quelquefois sur un visage une quantité prodigieuse de mouches, et elles disparaissent toutes le lendemain. Autrefois les femmes avaient de la taille, et des dents; aujourd'hui il n'en est pas question. (..)
Il en est des manières et de la façon de vivre comme des modes: les Français changent de moeurs selon l'âge de leur roi. Le monarque pourrait même parvenir à rendre la nation grave, s'il l'avait entrepris. Le prince imprime le caractère de son esprit à la cour, la cour à la ville, la ville aux provinces. L'âme du souverain est un moule qui donne la forme à toutes les autres. De Paris, le 8 de la lune de Saphar, 1717. Lettres persanes, Montesquieu
Dernière édition par Modo le Mar 7 Juin - 15:49, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: Le genre épistolaire Mar 29 Mar - 12:31 | | |
| De RICA pour IBBEN.
Les habitants de Paris sont d'une curiosité qui va jusqu'à l'extravagance. Lorsque j'arrivai, je fus regardé comme si j'avais été envoyé du ciel : vieillards, hommes, femmes, enfants, tous voulaient me voir. Si je sortais, tout le monde se mettait aux fenêtres; si j'étais aux Tuileries, je voyais aussitôt un cercle se former autour de moi; les femmes mêmes faisaient un arc-en-ciel nuancé de mille couleurs, qui m'entourait. Si j'étais aux spectacles, je voyais aussitôt cent lorgnettes dressées contre ma figure : enfin jamais homme n'a tant été vu que moi. Je souriais quelquefois d'entendre des gens qui n'étaient presque jamais sortis de leur chambre, qui disaient entre eux : Il faut avouer qu'il a l'air bien persan.
Chose admirable ! Je trouvais de mes portraits partout; je me voyais multiplié dans toutes les boutiques, sur toutes les cheminées, tant on craignait de ne m'avoir pas assez vu.
Tant d'honneurs ne laissent pas d'être à la charge: je ne me croyais pas un homme si curieux et si rare (...) Cela me fit résoudre à quitter l'habit persan, et à en endosser un à l'européenne, pour voir s'il resterait encore dans ma physionomie quelque chose d'admirable. Cet essai me fit connaître ce que je valais réellement. Libre de tous les ornements étrangers, je me vis apprécié au plus juste. J'eus sujet de me plaindre de mon tailleur, qui m'avait fait perdre en un instant l'attention et l'estime publique; car j'entrai tout à coup dans un néant affreux. Je demeurais quelquefois une heure dans une compagnie sans qu'on m'eût regardé, et qu'on m'eût mis en occasion d'ouvrir la bouche; mais, si quelqu'un par hasard apprenait à la compagnie que j'étais Persan, j'entendais aussitôt autour de moi un bourdonnement: " Ah! ah! monsieur est Persan ? C'est une chose bien extraordinaire ! Comment peut-on être Persan ? "
A Paris, le 6 de la lune de Chalval, 1712
Extrait des Lettres persanes de Montesquieu |
| | | Shirou Emiya.
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| Sujet: Re: Le genre épistolaire Dim 15 Jan - 13:11 | | |
| Chère Pierre Je Me nomme ==== (Angelus) après avoirs piraté vos boite mail et lu vos histoire (vous ,Sacha et Macha). Je me suis poser plusieurs question mais sacher que je vous écrit car vous êtes la cause principale du problème alors j'ai décider de remonter a la source. Je tenais a vous dire que pour minimiser les problèmes vous auriez pu demander a votre fils sont mot de passe de sa boite mail. Sinon j'ai un Windose Propose un enti virus sa aurait éviter que je vous pirate. Une dernière chose vous aurier pu lui dire que sa mère est partie en l'abandonnent et sa vous aurait épargner bien des effort. Conclusion a l'avenir penser a instaler un enti virus controler la boite mail de votre fils et ne pas le laisse partir seul chez ces grand parent on c'est jamais De Angelus
Sacha @ Macha |
| | | *Discorde*
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| Sujet: Re: Le genre épistolaire Dim 15 Jan - 13:23 | | |
| Et le BP ? |
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