La domus romana, la maison romaine
Dans les grandes villes romaines, très densément peuplée comme Rome (première ville au monde à avoir dépassé le million d'habitants), l'espace était si précieux que presque toute la ville était occupée par des immeubles, pouvant aller à plus de 8 étages, appelés "insula"(île).
Les boutiques et les riches occupaient le bas, et plus on montait plus les appartements devenaient exigus et plus le confort était spartiate.
Cela explique pourquoi les Romains rentraient chez eux surtout pour dormir et vivaient essentiellement dehors, à fréquenter les boutiques, dont la "taberna" (bar et ancêtre du fast-food), le forum, les théâtres, les amphithéâtres, les bibliothèques et les thermes pour faire du sport, se laver et se détendre.
Ruine des premiers étages d'une insula à Ostie, la ville portuaire de Rome
Heureusement, dans les villes moins densément peuplées, les riches pouvaient s'offrir le luxe d'avoir de l'espace, et les maisons individuelles étaient la norme. D'ailleurs, de nombreux riches Romains, souvent obligés de vivre dans un immeuble en ville, s'achetaient aussi une maison secondaire ailleurs pour aller s'y reposer :
Il y a deux types de "maison" romaine : la "villa" (maison/ferme avec un domaine agricole)
Exemple de "Villa rustica", mot qui est à l'origine de village, ville, vilain (le paysan), villégiature, et même du nom du village de Bielle (Villa > Biella > Bielle) et du mot français "villa" pour désigner une très grande maison.
Et il existait surtout la "domus" (une maison de ville).
Le mot "domus" a donné en français : domicile/domestique/majordome...Le pater familias était appelé par les esclaves "dominus", c'est-à-dire "le maitre de la domus", ce qui a donné : dominer/domainePresque toutes les "domus" romaines suivent le même plan général.Commençons la visite :
Souvent, les maisons romaines ne se voient pas depuis les rues commerçantes.
Elles sont généralement "cachées" derrière les boutiques ...
En effet, les pièces des maisons donnant sur la rue sont souvent transformées en boutiques pour faire gagner de l'argent au "dominus", le propriétaire de la "domus".
Donc, de la rue, on n'aperçoit généralement que la porte de la maison entre deux boutiques. La maison étant derrière.
Grande porte d'entrée, avec AVE écrit devant pour saluer le visiteur.
Moulage d'une porte en bois calciné par l'éruption du Vésuve.
Parfois, sur le sol à l'entrée, on trouve des messages de bienvenue ...
HAVE =
Hospes,
AVE ! = Hôte, salut !
= Bonjour le profit/porte-toi bien, le profit !
Le profit, sois le bienvenu !
(Lucrum >
lucratif = qui rapport du gain, des profits. Ex : Un métier très lucratif )
Mais aussi des messages de mises en garde, soit contre le "cacator" (celui qui font ses besoins dans la rue, devant leur porte) :
Cacator, cave malum ! (Toi qui fais caca, prends garde au malheur !) On voit sur cette peinture mise près de la porte d'une maison la déesse Fortuna, déesse du destin, avec sa corne d'abondance et son gouvernail, qui envoie des serpents punir le malheureux cacator qui a osé déféquer devant la porte de la maison.
Mais on trouve souvent à l'entrée des maisons également d'autres mises en garde :
Cave canem ! Prends garde au chien !
Les bancs devant les maisons riches sont
faits pour les "clients", pas dans le sens moderne, mais dans le sens de pauvres qui attendent de recevoir de l'argent ou de la nourriture des hommes riches, en venant leur rendre hommage le matin. En effet, à défaut de système social, les riches -en fonction de leur générosité bien sûr- se donnaient parfois la mission sociale d'aider les pauvres de leur quartier, qui prenaient parfois même leur nom de famille (au sens large du terme) en tant que membres affiliés à leur clan. L'homme riche devenait leur "patron" (au sens de "père" à qui ils doivent obéissance) Ces pauvres, appelés "clients", devaient évidemment soutenir cet homme riche, faire partie de "sa cour", l'aider comme ils pouvaient, l'escortaient dans la rue, vantaient sa générosité et augmentait sa réputation.
Dans les maisons riches, une petite pièce près de la porte servait de "loge" pour l'esclave qui servait de portier.
Les esclaves ne passaient généralement pas par la porte principale, mais prenaient des
"portes de service" (du latin "servus", l'esclave), donnant sur l'arrière de la maison, réservé aux esclaves et au bétail (une esclave était souvent considéré comme un simple animal parlant)
Les "clients" et les invités attendus par le maitre passent quant à eux par la porte principale qui s'ouvre sur un
vestibule.
Dans le vestibule était parfois attaché un chien de garde :
Bon, celui-ci a l'air inoffensif, mais les Romains mettaient à l'époque de véritable chien de garde, comme sur la mosaïque.
Du Vestibule, on accède à
l'atrium, la pièce principale ...
L'atrium est une grande pièce avec ouverture du toit (
compluvium), laissant passer l'eau de pluie
et un bassin en-dessous pour récolter l'eau, appelé
l'impluvium.
Une citerne en dessous récoltait le surplus d'eau, et on pouvait y puiser. Cela évitait de se rendre trop souvent à la fontaine publique.
Dessin en coupe permettant de voir la citerne invisible sous l'impluvium.
Ouverture pour puiser dans la citerne en-dessous. On voit des traces laissées par la corde pour puiser l'eau.
Ces ouvertures permettaient d'apporter de la lumière : les Romains voulaient peu d'ouvertures vers l'extérieur, car la pauvreté d'une grande partie de la plèbe pouvaient inciter les voleurs à venir dérober leurs biens.
Maison des Vetii (une famille de riches banquiers pompéiens)
Autre atrium typique, avec son compluvium et son impluvium
Portes avec système de verrouillage (par crainte d'éventuels voleurs, même lors d'une éruption)
Exemple de clés de portes d'entrée
Des clés de coffres où on enfermait son argent, ses bijoux ... Certaines clés pouvaient se garder au doigt, comme une bague.
Toute petite fenêtre, et malgré tout avec grillage de sécurité, preuve de la crainte des voleurs.
En effet, les pauvres ne trouvant pas de "patrons" pour les aider cherchaient souvent à survivre par le vol. En effet, les conquêtes romaines ayant amenés de plus en plus d'esclaves, le travail a commencé à manqué à une grande partie de la plèbe. Et même ceux qui étaient aidés ne l'étaient parfois pas beaucoup, tout dépendait de la générosité parfois relative de leur riche "protecteur". D'où l'importance sociale de certains riches propriétaires de maison.
Dans l'atrium de la domus se trouvait souvent
un laraire, pour petit autel pour prier les dieux protecteurs de la maison.
On y priait les dieux Pénates (protecteur de la famille, de la nourriture), les dieux Lares (protecteur du lieu de la Domus), le génie protecteur de la lignée familiale, et le cultes des dieux Mânes, l'esprit des ancêtres.
Laraire retrouvé intact, avec les statues des dieux Pénates et des dieux Lares, protecteurs de la maison.
On imagine sans peine la famille regroupée autour durant l'éruption pour supplier leur protection.
C'est le
"pater familias" (le père de la famille) qui gère ce culte essentiel dans sa "domus", priant devant ce petit "temple" que doit posséder chaque logement. Le "pater familias" est donc une figure sacrée, en étant le "prêtre" du culte familial, en plus d'être le "dominus", le maitre incontesté de sa famille et de ses esclaves.
Laraire en "dur"
D'autres étaient faits en bois, et servaient de meuble pour ranger tout ce qui a trait au culte.
Reste d'un laraire en bois, calciné lors de l'éruption.
On disposait dans son laraire de petites statuettes de divinités protectrices de la maison.
Ex : statuette de la déesse Fortuna, déesse de la chance, avec sa corne d'abondance et son gouvernail, fréquemment trouvée dans les laraires pour attirer "la bonne fortune" sur la maison.
Chaque logement était obligatoirement doté d'un laraire, car les Romains étaient pieux.
Un feu devait y être entretenu. On y offrait une part de nourriture, mais aussi des fleurs, des offrandes, chaque jour, et plus encore aux moments importants de la vie d'une famille (naissance, mariage, majorité, événements importants).
Lorsqu'un enfant devenait majeur, il offrait sa "bulla", une amulette protectrice que les enfants portaient autour du cou.
Les jeunes filles offraient symboliquement leur poupée quand elle devait se marier.
Quand on rentrait de voyage, on saluait les "dieux pénates" sur le laraire en premier, d'où l'expression actuelle "regagner ses Pénates" ou "retourner dans ses Pénates" pour dire "rentrer chez soi".
Et même pour les moins pieux, le culte domestique était très importants, ne serait-ce que pas superstition ou au moins tradition rituelle.
Pour en savoir plus sur les laraires et les dieux qui y étaient honorés :
Le laraire et le culte domestiqueAu fond de l'atrium se trouvait
le tablinum (du mot "table), c'est-à-dire le bureau du "dominus", le maitre de la domus.
C'est là qu'il recevait les pauvres venus prêter allégeance à leur "patron", en échange de nourriture (un panier garni), d'un peu d'argent ou pour demander son aide ou sa protection.
Quand on était riche, donner faisait partie du "devoir social et politique", même s'il y avait souvent une contrepartie à cette générosité.
Tablinum, avec le bureau du dominus
On pouvait aussi se reposer avec des amis ou invités dans des
exèdres, des bancs en demi cercle comme on en trouvaient parfois dans les jardins, les lieux publics, au bord des routes ...
Mais qui pouvaient être aussi de petites pièces intérieures richement décorées faisant office de "salon"
parfois en demi cercle avec des sièges
pour lire, se détendre ou converser entre amis.
Les murs de la domus étaient ornés de fresques qui montraient non seulement la richesse du propriétaire ..
mais aussi ses goûts raffinés ...
parfois sa piété, avec des représentations des dieux ...
La naissance de Vénus
Diane Artémis, déesse de la chasse et de la lune
et surtout montrer sa culture (grâce aux nombreuses scènes mythologiques et littéraires)
Illustration par exemple de scènes issues de la guerre de Troie d'Homère (ici le sacrifice d'Iphigénie)
Mythe lié à l'enfance d'Hercule
Orphée tué par les bacchantes
Narcisse
La culina, pièce généralement réservée aux esclaves qui préparent le repas.
Une cuisine retrouvée presque intacte, telle qu'elle était il y a 2000 ans, avec des plats qui étaient mis à cuire sur la plaque de cuisson...
Cuisine de la maison des Vettii
"Plaque de cuisson", où on faisait des braises, avec une grille par-dessus pour y disposer casseroles et poêles
La pièce était donc assez enfumée
Quelques ustensiles :
On trouvait très souvent
les latrines dans la cuisine (eh oui
), car les égouts qui passaient en-dessous, servaient en même temps de poubelle, donc c'était plus pratique.
De nombreuses "
cellae", sorte de
celliers, permettaient d'entreposer les multiples amphores
d'huile, de vin, de céréales ...
Le triclinium, salle à manger avec
trois banquettes
Eh oui, quand on ne mangeait pas debout au comptoirs des tavernes, on mangeait couchés chez les Romains !
Peinture de Pompéi montrant la cena (la cène), c'est-à-dire le repas du soir.
Quand on était très riche, on pouvait avoir plusieurs tricliniums à utiliser selon les saisons :
Soit avec des "lits" en bois
Soit en "dur", recouvert alors de matelas et cousins
Triclinium d'été avec un fontaine en cascades pour l'été
Triclinium en terrasse, jadis couvert des coussins
et même parfois un triclinium dans le jardin pour l'été.
Ces triclinium d'été étaient évidemment garnis de cousins et matelas.
Les Romains mangeaient ordinairement de manière assez simple et frugale, surtout le midi :
du pain, des olives, des oeufs, des figues, du fromage, haricot, pois chiche, légumes, bouillie d'orge et de blé ...
Du poisson ...
La viande (généralement bouillie) étaient plutôt réservée à certaines occasions.
L'abondance excessive qu'on voit parfois dans les films étaient en fait rares et réservée à l'élite des patriciens.
Les repas copieux avec des produits chers ne se justifiaient que lors d'invitations, pour leur "fonction sociale", et dans ces occasions ils n'étaient pas rares que de riches Romains s'endettent pour impressionner leurs hôtes avec des mets venant parfois de très loin (huitres de Bretagne, notamment) et que ces banquets soient accompagnés de musique, voire de danses.
La cena, le repas du soir, était le seul repas vraiment important de la journée, le reste était plutôt une nourriture prise "sur le pouce" debout dans les bistrots restaurants qui se trouvaient dans toutes les rues, surtout pour la plèbe n'ayant pas de cuisine dans leur petit logement.
Ce repas du soir, appelée Cena (la cène), commençait assez tôt en fin d'après midi, à la sortie des thermes, notamment parce que l'éclairage des lampes à huile était faible et qu'on préférait donc manger avant la tombée du soir, même si des repas de fête pouvaient s'éterniser longtemps dans la nuit en plaçant des candélabres.
La tradition voulait aussi qu'on fasse des libations de vin au sol en l'honneur des dieux et aux dieux Mânes, l'esprit de ceux qui sont sous terre. On jetait généralement symboliquement une portion de nourriture et les déchets au sol et les esclaves ne les enlevaient que plus tard, comme le vin versé lors des libations.
Aujourd'hui, on a gardé l'expression "faire des libations" pour dire boire de l'alcool en quantité.
Au quotidien, on mangeait souvent dans des plats uniques en terre cuite mis sur la table au milieu, en se servant de petites portions à la main (vu qu'on n'utilisait pas ou très peu de couverts)
Mais voici le genre de vaisselles d'apparat en argent ou en verre coloré très cher qu'on pouvait sortir pour impressionner des invités de marque :
Le cubiculum, ou chambre
Le cubiculum est généralement bien plus petit, avec le plus souvent juste la place d'un petit lit ...
Lit calciné
avec souvent un coffre à vêtements ou pour garder des biens précieux...
ainsi que de quoi s'orner, se maquiller et se parfumer :
La chambre romaine est exigüe, souvent noire ou avec une petite fenêtre sans vitre, c'est donc un espace uniquement fait pour dormir, ce n'est pas un lieu pour se retrouver "tranquille" comme souvent aujourd'hui.
Mari et femme avaient des chambres séparées. On trouvait parfois vulgaire les couples qui dormaient ensemble.
Lit calciné retrouvé à Herculanum
On disposait en-dessous de son lit d'un pot de chambre (de nuit, il était compliqué d'allumer sa petite lampe à huile, qui éclairait de plus très faiblement s'il fallait se lever pour aller jusqu'aux latrines).
Les esclaves, quant à eux, étaient généralement entassés dans une pièce non décoré vers l'arrière de la maison, la zone "servile" (cella servorum), des pièces exiguës le plus souvent sans aucune décoration.
Cella servorum : les "cellules" des esclaves.
L'hortus : le jardin
Le jardin
(hortus), quant à lui, se trouvait
à l'intérieur de la maison, préservé du bruit et des regards extérieurs.
disposant souvent de fontaines, de cages à oiseaux, de plantes aromatiques, médicinales et d'agrément
Des lys
Fresque représentant un hortus avec palmier, liseron, lauriers roses, rosiers
Le Romain aimait
l'intimité de son jardin, petit ou grand,
sans aucun vis à vis.
Fresque représentant la déesse Flora
Hortus avec bassin, symbolisant ici le Nil (cette domus appartenait à un prêtre d'Isis. Eh oui, les Romains avaient adopté cette déesse égyptienne et Pompéi était doté d'un petit temple en l'honneur de ce culte en vogue suite à la conquête de l'Egypte, à la mort de Cléopâtre)
Dans la même maison, la fontaine jaillissait entre les lits d'un triclinium d'été, agrémenté de fresque, avant que l'eau ne se répandent dans le "canal" du jardin. Le plateau de nourriture pouvait flotter sur le bassin. Il devait être agréable d'y manger en été
Les plus riches Romains aimaient tant les fontaines et les jets d'eau qu'ils s'offraient parfois des
nymphées, c'est-à-dire des bassins avec de l'eau descendant souvent en jets ou en cascades, pour profiter du doux murmure de l'eau.
Reste d'un nymphée avec escalier en cascades, tombant dans un bassin.
C'était aussi une manifestation de luxe et de richesse
Outre des fontaines et des bassins, certains Romains aimaient mettre aussi dans leur jardin des oiseaux d'ornement, en volière comme en liberté, notamment des paons.
Et divers oiseaux d'ornement
On a retrouvé aussi à Pompéi des carapaces de tortues de terre dans des jardins.
Ce goût charmant des jardins aménagés, notamment de jets d'eau, se voit aussi beaucoup sur les décorations des maisons :
De nombreuses fresques mettent en valeur le goût raffinés des Romains pour les jardins fleuris, avec jets d'eau, décorations et animaux, pour se créer un petit paradis ombragé et intime.
Les gens riches pouvant se payer une alimentation en eau arrivant des fontaines publiques directement dans leur maison
Les riches disposaient donc de l'eau courante à domicile ... un luxe moderne qu'on ne retrouvera que 2000 ans plus tard.
On décorait fréquemment l'hortus de bassins pour les oiseaux et de statues
La colonnade couverte qui entourent les jardins s'appelle
un péristyleSous
le péristyle, on peut aussi bien profiter de l'ombre lors des canicules que profiter de son jardin les jours de pluie.
Un laraire peut aussi se trouver sous le péristyle
ou même directement dans l'hortus.
La colonnade du péristyle étaient souvent décorée par des figurines ou des disques en marbre suspendus et oscillant avec le vent
mais aussi parfois on décorait les colonnes de guirlandes de fleurs et de végétations tressées
Guirlandes végétales + figurines suspendues à la colonnade d'un péristyle (ici des masques de théâtre)
On faisait parfois aussi ce genre de guirlandes dans les lieux publics lors de fêtes (colonnade d'un temple, portique du forum de la ville par exemple)
autour d'un autel pour les sacrifices aux dieux
aussi parfois autour du cou des animaux à sacrifier
et également auprès des laraires domestique des dieux Pénates, Lares et Mânes
Le péristyle d'une domus était donc un endroit très agréable, décoré, fleuri, animé d'animaux et bruissant du murmure de l'eau et des oiseaux, tout cela à l'intérieur de la maison.
Les tuiles donnant sur le péristyle ou sur le compluvium étaient souvent décorées
Certaines maisons romaines disposaient parfois d'un étage
Avec toutes ces ouvertures dans la maison (compluvium, mais aussi jardin à l'intérieur), les Romains ne pouvaient se chauffer que légèrement, grâce à des braseros allumés dans les différentes pièces, et où on faisait du feu ...
Les ouvertures de la maisons permettaient d'évacuer un peu les fumées (même les petites fenêtres n'étaient pas vitrées, mais grillagée par peur des voleurs) mais les pièces pouvaient être parfois enfumées.
Ceci explique aussi le grand nombre d'incendies, qui étaient si fréquents notamment à Rome, particulièrement dans les "insulae", c'est-à-dire les immeubles romains.
En raison des fumées, les Romains fermaient rarement leur chambre donnant sur l'atrium par des portes mais plus souvent par des rideaux ...
Même si on pouvait trouver quelques portes intérieures, parfois mêmes coulissantes :
Portes coulissantes calcinées par l'éruption du Vésuve
Les gens très très riches pouvaient parfois se permettre d'installer chez eux un système de chauffage par le sol et les murs, appelé
hypocauste, exactement comme dans les thermes chauffés. Certains avaient du reste de petits thermes privés chez eux.
Un feu était entretenu en sous-sol par des esclaves et l'air chaud circulait et chauffait les cloisons de l'hypocauste.
Le chauffage par le sol, un grand luxe romain très moderne qu'on ne retrouvera que ... 2000 plus tard.
Scènes de vie quotidiennes dans la domus romana :
Evidemment, il existait des pièces à l'arrière de la domus, moins reluisantes, et destinées à l'étable ...
ou aux esclaves, les espaces serviles sans aucune décoration...
Cella servorum : la cellule des esclaves (ou "dortoir")
La plupart des domus ont une "porte de service" donnant directement sur cet espace pour que les esclaves évitent de passer par la porte principale, la porte d'honneur, généralement réservée aux invités, aux "clients" et aux hommes libres.
Plan traditionnel d'une domus
Les pauvres, eux, vivaient dans des immeubles, appelés
"insulae", souvent avec une pièce unique.
Mais la ville de Pompéi ne comptait pas d'immeubles, essentiellement des "domus" ou encore des "villas", maisons agricoles, de campagne.
Rome et Ostie, par contre, en raison de la surpopulation des grandes villes, ne comportaient quasiment que des "insulae", et presque pas de "domus".
D'où l'importance des restaurants au coin de chaque rue, des latrines publiques, des thermes pour se laver, etc.
Insula à Ostie, le port de Rome
Insula en partie enterrée au coeur de Rome, adossée au Capitole.
Visite virtuelle d'une "domus" romaine :https://cafet.1fr1.net/t773-la-maison-romaine-domus-romana?highlight=maison+romaineAutres visites virtuelles :
https://www.youtube.com/watch?v=gDiqKUzSeZM
https://www.youtube.com/watch?v=uSE9jlQav-w
http://www.ancientvine.com/houseofthevine.html
Quiz :
https://www.babelio.com/quiz/10699/La-maison-romaine
https://www.arretetonchar.fr/wp-content/uploads/2013/IMG/archives/civilisation/latin%20grec%20-%20jeux%20Marie%20Laure%20Tres%20Guillaume/latin_5_maison1.htm
Quiz intéressants :
http://weblatinus.free.fr/manuel/5/loger/une_domus_traditionnelle.html