Voici un  topic où parler d'Antigone de Jean Anouilh.



Nous pourrons poser des questions sur des passages que nous ne comprenons pas bien, partager des citations de la pièce, débattre ici de ce que nous pensons des personnages, des idéaux défendus, des messages véhiculés et de l'adaptation moderne de cette pièce antique ...  


QCM de lecture :


http://www.quizz.biz/quizz-404243.html

http://fr.quizity.com/play/quiz/2897/Antigone_mythologie_grecque_oedipe_polynice_cl%C3%A9on_anouilh

Pour comprendre l'histoire d'Antigone, il faut avoir en tête celle de son père, Oedipe.


Exposé des latinistes


On connait plusieurs versions de ce mythe au travers de pièces de théâtre antiques, dont une écrite par Sophocle et une par Euripide. 
A l'époque moderne, le dramaturge français Jean Anouilh a réécrit une version en l'adaptant à son époque.




Mais ils remettent leur bébé à un de leurs gardes ... pour qu'il le tue



En effet, Laïos/Laïus avait été maudit pour un crime qu'il avait commis, condamné par la malédiction à ce que sa famille entière, la famille des Labdacides, disparaisse totalement de la surface de la Terre.



Et quand lui et sa femme sont allés pour consulter l'oracle de Delphes


au temple d'Apollon (photo des ruines de ce temple, à Delphes)




où siégeait la prophétesse, la célèbre Pythie, au-dessus de vapeurs hallucinogènes ...







  La prophétesse leur prédit que leur enfant deviendrait un parricide (=meurtrier de son père )



et qu'il serait incestueux, en couchant avec sa mère.  




Pour essayer de conjurer la funeste prophétie, les parents voulurent que le bébé meure 



Pour commettre cet infanticide, ils demandèrent à un garde de "l'exposer" sur une montagne, en l'attachant par le pied à un arbre jusqu'à ce qu'il meure ou soit dévoré par des bêtes.



Heureusement, un berger le trouva à temps



et l'éleva comme s'il était son propre fils.  



Comme la corde lui avait causé un gonflement du pied, il l'appela du nom d'Oedipe, qui signifie "Pied gonflé" .




Oedipe grandit sans savoir sa véritable origine, et se croyait le fils biologique de ses parents adoptifs.






  Devenu grand, Œdipe alla à son tour consulter la célèbre pythie de Delphes pour connaitre son avenir ...









Mais elle lui fit un oracle terrible.  





"Tu tueras ton père et tu coucheras avec ta mère."   







Toutefois, comme Oedipe ignorait que les personnes qui l'avaient élevé n'étaient pas ses vrais parents ... 

il les quitta afin d'éviter que la terrible prophétie ne se réalise.  



Et c'est en voulant éviter l'inévitable (la fatalité, le destin) qu'il courut l'accomplir malgré lui !   





A un croisement, son char rencontra celui d'un homme qui exigea le passage de façon très autoritaire.


Ils se bagarrèrent ...





et finalement Œdipe tua cet homme (il l'ignorait mais ... c'était Laïus, son vrai père !)






Arrivé à Thèbes, il apprit que le roi de la cité venait de mourir et que le trône était donc vacant (libre) : la main de la reine serait donnée à celui qui débarrasserait la région d'une créature mythologique monstrueuse qui hantait les lieux



la Sphinge !






à ne pas confondre avec le Sphinx égyptien : la Sphinge a [size=18][size=18] un visage féminin, un corps de lionne, et des ailes ...[/size][/size]






Autre différence avec le Sphinx : la Sphinge dévore les humains !










... ce monstre féminin dévore tous ceux qui ne savent résoudre ses énigmes








Œdipe accepta la mission avec appréhension ...






Il s'approcha de la Sphinge pour connaitre son énigme ...
















L'énigme fut : " Quel est l'animal qui marche à quatre pattes le matin, à deux pattes le midi et à trois pattes le soir ?   "




Oedipe réfléchit  ...





Mosaïque retrouvée dans la ville d'Ostie, le port de Rome







Il répondit "L"homme!"



et la Sphinge, furieuse d'avoir perdu, se suicida ...









en se jetant de honte dans le vide, humiliée d'avoir été vaincue ! 






Ainsi disparut la Sphinge ...

OEdipe, ayant accompli cet exploit prométhéen, devint donc roi.



Par conséquent, il se maria (sans le savoir) avec Jocaste, sa mère.



Au fils des années, ils eurent ensemble deux garçons, Etéocle et Polynice, et deux filles, Antigone et Ismène.



Mais bientôt toutes sortes de malheurs s'abattent sur Thèbes, dont la peste ...
Les dieux punissaient la ville car l'ordre naturel du monde y était bouleversé ...



Le peuple implore Oedipe de trouver une solution, comme il a su faire avec la Sphinge ...




Oedipe envoie son beau-frère Créon consulter la pythie de Delphes, qui lui révéla que la peste continuerait tant que ne serait pas découvert et puni le meurtrier du précédent roi, Laïus, car ce régicide (tueur de roi) continuait de vivre impunément dans la ville.


Pour trouver ce meurtrier impuni, Oedipe fit appel au célèbre devin aveugle Tirésias.



Ce devin de Thèbes était célèbre pour ses nombreuses prophéties, mais aussi pour avoir été, dans sa jeunesse, transformé en femme pendant sept ans, puis retransformé en homme. 


Tirésias avait vu deux serpents s'accoupler et, lorsqu'il les a séparés avec son bâton, il a été transformé en femme. 







Sept ans plus tard, il a revu les mêmes serpents, et après les avoir séparés de nouveau, il est redevenu un homme.






En raison de ses expériences en tant qu'homme et femme, Zeus et Héra lui apparurent pour trancher un débat entre eux, afin de déterminer qui, des hommes ou des femmes, tire le plus de plaisir de l'acte d'amour.

Héra/Junon affirmait que c'était l'homme, et Zeus/Jupiter que c'était la femme.






La réponse de Tirésias a donné raison à Zeus, affirmant que les femmes en tiraient plus de plaisir. Il affirma même que, si le plaisir de l'acte sexuel était divisé en dix parts, la femme en aurait neuf alors que l'homme n'en aurait qu'une.

Héra, furieuse d'être contredite, frappa Tirésias de cécité. 


Zeus, ne pouvant aller à l'encontre de la décision de sa vindicative épouse, offrit à Tirésias, pour compenser sa cécité, le don de divination (et de voir ce que ceux qui ont des yeux, eux, comme Oedipe, ne voyaient pas) et une vie longue de sept générations.   
C'est pourquoi on le retrouve dans de très nombreux mythes.


Une autre version explique sa cécité. Il aurait aperçu Athéna, la pudique déesse vierge, se baignant nue.




 Offensée, la déesse le priva de la vue pour cet outrage, mais lui accorda finalement le don de prophétie, car la mère de Tirésias était une nymphe qui supplia Athéna d'atténuer sa sentence. Elle lui offrit également une longévité exceptionnelle.



Le devin Tirésias était aussi ce devin qui prédit aux parents du jeune Narcisse que celui-ci vivrait ... tant qu'il ne contemplerait pas son image.







Ce fut également Tirésias qui apprit au grand roi Amphitryon qu'Héraklès/Hercule, le fils de sa femme Alcmène, n'était pas son fils, mais en réalité le fils de Zeus/Jupiter en personne !




Oedipe savait également que Tirésias avait aussi prophétisé des choses importantes à un précédent roi de Thèbes, du nom de Penthée.

Un jour, alors que le cortège tapageur des Bacchanales approchait de la ville de Thèbes ...




Le roi Penthée refusa d'accueillir Bacchus/Dionysos, qui était pourtant son cousin, en lien par sa mère Sémélé qui avait était carbonisée par Zeus après avoir vu le roi des dieux dans toute sa gloire divine.


Bacchus enfant fut transféré du ventre de sa mère calcinée à la cuisse de Jupiter, d'où il naitra.





Bacchus fut donc particulièrement indigné que sa propre famille refuse l'implantation de son culte, allant même jusqu'à lui refuser l'hospitalité sacrée.




Malgré les conseils de Tirésias, Penthée refusa catégoriquement de reconnaitre Dionysos comme un vrai dieu, et chassa le devin aveugle qui insistait pour le faire changer d'avis.






 En effet, Penthée était absolument résolu à combattre Dionysos et son cortège de bacchanales débridées, si éloigné de l'ordre qu'il voulait dans Thèbes !
 Il désapprouvait surtout le comportement, si inconvenant à ses yeux, des nymphes de Bacchus, appelées les bacchantes/ménades, à l'ivresse et au comportement extatique non contrôlé, très éloigné de ce qu'il tolérait des femmes de sa ville.







En effet, les bacchantes/ménades accompagne le dieu de l'ivresse et ses débordements extravagants pendant les fêtes étranges qui lui sont consacrées. 






Emportées par une ivresse mystique, les bacchantes/ménades se livrent aux plaisirs avec les satyres en dansant et en s'abreuvant du nectar divin.











Puis, saisies de frénésie, elles vagabondent en dansant et chantant, les cheveux entremêlés, les yeux égarés, en faisant retentir des cris insensés !








 Pour réprimer le culte dionysiaque, Penthée fit arrêter Dionysos, et projeta de faire enfermer aussi toutes les Bacchantes !





Le dieu emprisonné fit tomber la foudre sur le palais et s'échappa facilement à sa détention. En punition, Bacchus frappa les Thébaines du délire bacchique de l'ivresse et elles rejoignirent en transe les bacchantes, se mêlant aux danses extatiques des Ménades.





La propre mère de Penthée avait rejoint la fête des bacchanales, en proie à la transe dionysiaque.



La présence de Penthée, qui voulaient arrêter les ménades, fut révélée par Bacchus aux bacchantes ainsi qu'aux femmes thébaines qui, dans un accès de folie dionysiaque, pourchassent l'infortuné Penthée en le prenant ... pour un lion !



Les bacchantes le lacérèrent sauvagement...




 l'écartelèrent ...



et le démembrèrent littéralement...




exactement comme elles avaient auparavant déjà tué Orphée, outrées qu'il ait eu l'audace de refuser leurs avances.






De même périt Penthée ...








 La propre mère de Penthée lui arrache la tête et la portera en triomphe, plantée au bout de son thyrse.







 Ce n'est que lorsqu'elle reviendra à la raison qu'elle réalisera l'horreur de ce qu'elle avait fait. Mais la vengeance de Dionysos était consommée et, après avoir implanté son culte à Thèbes, ses bacchanales festives reprirent joyeusement la route à travers le monde.


 Penthée aurait mieux fait d'écouter les paroles de Tirésias !




Même après sa mort, Tirésias continuera de jouer un rôle prophétique.
C'est l'ombre de Tirésias qui apparaitra à Ulysse et lui servira de guide pour entrer dans les enfers, dans le royaume des ombres, afin de connaitre son avenir.
Tirésias fera apparaitre à Ulysse l'ombre de sa mère, morte durant son absence, mais aussi les âmes de ses infortunés matelots, morts durant son Odyssée, et également les mânes d'Achille et celles de nombreux guerriers héroïques morts durant la guerre de Troie après avoir combattu à ses côtés.





Tirésias prédit alors à Ulysse qu'il retrouvera le chemin d'Ithaque et retrouvera son trône, sa femme Pénélope, et son fils Télémaque, ce qui lui redonna de l'espoir pour reprendre son odyssée.


Oedipe savait donc que Tirésias pourrait l'aider à retrouver qui était le monstre qui se cachait dans Thèbes et provoquait ainsi la peste à cause de la colère des dieux.



Le devin aveugle Tirésias apprit à Oedipe que le meutrier du roi laïos n'était pas seulement un régicide (tueur de roi), mais aussi un parricide incestueux !   et que la peste ne cesserait pas tant que la souillure qui maudit la cité ne serait pas éliminée !



Oedipe exige que Tirésias lui révèle qui est ce monstre et où il se cache, mais Tirésias est réticent à révéler au roi qu'il est lui-même celui qu'il cherche !





Poussé à bout et insulté par Œdipe, Tirésias révèle finalement qu'Œdipe est lui-même le meurtrier qu'il cherche ! Pire, qu'il a tué propre père et qu'il couche avec sa propre mère !



 Furieux, et incapable de concevoir qu'une telle horreur soit possible, Œdipe crie à la diffamation et accuse Tirésias de conspirer avec Créon, qui voudrait sans doute trouver un prétexte pour le renverser et prendre son trône. Œdipe accuse Tirésias d'être un faux prophète, à la solde de Créon, et insinue que, s'il était vraiment clairvoyant, il aurait résolu l'énigme de la Sphinge, ce que lui seul avait pu trouver, et donc qu'il trouverait lui-même la vérité.


Mais Tirésias, bien qu'aveugle, voyait clairement la vérité des choses, tandis qu'Oedipe, malgré sa vue, n'arrivait pas à voir sa propre réalité.

Oedipe chasse Tirésias ...




 et Oedipe se jure de trouver lui-même le coupable en menant sa propre enquête ...



qui le conduira à découvrir progressivement que Tirésias disait vrai et que c'est effectivement lui le coupable


Il se rappela d'abord de la prophétie de la Pythie, à laquelle il avait tout fait pour échapper. Il se rappela aussi avoir tué un homme sur la route au cours d'une rixe, et que le roi Laïos était également mort sur cette même route, à la même époque. Il apprit également par Jocaste qu'elle avait eu un fils, qu'elle avait dû abandonner parce qu'une prophétie annonçait qu'il serait parricide et incestueux, exactement comme la prophétie qu'il avait lui-même reçu plus tard de son côté. Et puis son pied gonflé, preuve qu'il avait été exposé et abandonné à sa naissance, comme le fils maudit de Jocaste.



Il se rendit compte alors avec effroi qu'il avait tué son père et épousé aussi sans le savoir sa propre mère !  


Il comprit que la prophétie s'était accomplie malgré tous les efforts qu'il avait fait pour l'éviter (c'est l'essence même de la tragédie, le combat sans espoir contre une force qui nous dépasse)  


Jocaste (sa mère - ou sa femme comme nous le voulons) apprit la vérité avec horreur et se suicida !  



Pour se punir, le malheureux Œdipe, voyant enfin clair, se creva les yeux, ne pouvant supporter la lumière de la vérité et sa réalité !












Quand tout le monde apprit le scandale, Oedipe fut d'abord enfermé par ses propres fils, qui désiraient régner à sa place, puis finalement chassé du trône comme un va-nu-pieds. Il fut rejeté par la ville comme un paria, frappé d'ostracisme, rejeté de tous ...






mis à l'index et considéré comme persona non grata par tout le monde.




Seule Antigone, sa fille (qui est aussi sa sœur), resta à le soutenir et à guider son vieux père aveugle ...




La petite Antigone le conduisit loin, mendiant en vain sur les routes...













partageant avec lui la faim, la misère et l'opprobre (le déshonneur public, la honte publique).




Antigone conduisit son père à Colone, auprès du roi Thésée (le vainqueur du Minotaure) car une nouvelle prophétie de Tirésias annonçait que la ville où il serait enterré connaitrait de grand bienfaits.




En entendant la prophétie de Tirésias, Thèbes (sa ville d'origine) veut le faire revenir, surtout que ses deux fils se disputent le pouvoir et sont prêts à s’entredéchirer.



Son fils Polynice vient même le chercher pour le supplier de revenir ...



Mais Oedipe maudit son fils (et son frère) Polynice qui l'avait chassé comme un paria, et qui était en plus prêt à combattre sa propre ville pour renverser son frère Etéocle, annaonçant qu'ils allaient tous les deux mourir.



Oedipe, écœuré de ses fils/frères, n'en est que plus résolu à aller à Colone et à ne plus jamais revenir à Thèbes.




Arrivé à Colone, les gens sont d'abord pris d'horreur en découvrant son identité, sachant qu'il avait tué son père et couché avec sa mère ...







Mais Oedipe plaida sa cause auprès de Thésée et de son peuple, affirmant qu'il était à la fois totalement coupable, mais aussi totalement innocent, simple victime de la fatalité et d'un destin affreux, fixé par les dieux pour détruire sa famille.







Thésée accepta de lui offrir l'hospitalité : la prophétie de Tirésias, annonçant que l'endroit où il serait enterré connaitrait des bienfaits, acheva de le convaincre.



Ils firent des sacrifices aux divinités infernales qui tourmentent ceux qui commettent des crimes graves, comme le parricide ... pour les apaiser. ces divinités s'appellent les Furies (aussi appelées les Euménides ou les Erynies),





Thésée accepta donc de garder Oedipe jusqu'à sa mort, qui survint soudain et miraculeusement ...


le sol s'ouvrit et Oedipe disparut à jamais.




Et la ville de Colone connut de grands bienfaits : la paix et la prospérité ...



Antigone retourna alors à Thèbes, allant elle-même au devant d'un destin funeste qui devait décimer jusqu'au dernier toute la lignée maudite d’Oedipe, la famille des Labdacides...





En effet, pendant ce temps, Etéocle et Polynice se battaient pour le trône.



Ils devaient alterner une année l'un une année l'autre. Mais au terme de la première année, Etéocle refusa de laisser la place à Polynice.



Polynice alla chercher même des étrangers pour se battre contre Thèbes, faisant de lui un "traitre" à sa patrie, même s'il était à l'origine dans son bon droit.



La bataille fit rage ...







Finalement, Etéocle et Polynice s'entre-tuèrent, chacun étant le meurtrier de l'autre.





La malédiction familiale se poursuivait inexorablement ... Ils meurent tous les uns après les autres.

Après la mort de Laïus, de Jocaste, puis d'Oedipe, c'était à présent au tour d'Etéocle et de Polynice de trépasser.

Créon, leur oncle, prit le pouvoir. Polynice, étant considéré comme ennemi de la patrie, n'a pas eu droit à des funérailles, chose terrible pour l'époque, car un mort non inhumé selon les rites ne pouvait franchir le Styx et accéder au royaume d'Hadès/Pluton, errant sans jamais trouver le repos !

Antigone écouta alors sa conscience et sortit de nuit pour rendre à son frère les honneurs funèbres ...






malgré l'interdiction solennelle de Créon, le nouveau roi ...






punissant de mort quiconque oserait rendre les rites funéraires au traitre.


Elle accomplit les rites et versa symboliquement un peu de terre sur le corps de son frère ...








Mais elle fut prise sur le fait !






Elle fut menée auprès du roi Créon, son oncle, pour être jugée !



Long débat philosophique avec Créon (joute verbale) sur la distinction entre la justice des hommes et la justice de la conscience, qu'Antigone estime supérieure à ses lois humaines.




Dans des versions plus récente, seule Antigone est condamnée.
Elle fut jugée et condamnée par Créon, son oncle, à être emmurée vive dans une pièce qui deviendrait son tombeau. mais dans les versions antiques, Créon condamne également Ismène, qu'il considéra comme complice, les condamnant les deux soeurs à une agonie atroce : elles allaient mourir lentement de faim et de soif.


Dans certaines versions, Antigone préfère se pendre dans cette pièce plutôt que de mourir de faim.



Le devin Tirésias demanda audience au roi Créon, pour le persuader que c'est mal de laisser Polynice pourrir sans sépulture et de condamner Antigone, parce qu'elle a écouté la voix de sa conscience, et pour lui rappeler que la loi des dieux est supérieure aux lois d'un homme.



Créon, vexé, et ne pouvant accepté que son autorité soit de nouveau mise en question, insulte Tirésias et le chasse de Thèbes. Tirésias le maudit et révéla à Créon qu'il allait perdre son propre fils et sa femme, et que toute la lignée de la famille des Labdacides avait condamnée par les dieux à disparaitre, de Laïus, à Jocaste, en passant par Oedipe, Antigone, Ismène, Etéocle, Polynice, mais aussi Créon, sa femme et leur fils.



Et en effet, Hémon, le fils de Créon, fiancé d'Antigone, se suicida de chagrin sur la tombe de sa bien aimée ...





En apprenant le mort de son fils, la femme de Créon devint folle de chagrin et se tua à son tour.
 Créon resta seul et malheureux jusqu'à sa mort, ne pouvant que contempler les conséquences tragiques de ses actions et de son entêtement..


 La prophétie était accomplie. Après lui, la famille maudite des Labdacides était décimée, effacée de la surface de la Terre ...


Ainsi s'éteignit définitivement la lignée des Labdacides, famille maudite, condamnée par les dieux et le destin à disparaitre, victime de la fatalité tragique.




https://www.youtube.com/watch?v=8pyRVqO8d54

Quiz :
https://www.babelio.com/quiz/12964/Oedipe-le-maudit
https://www.babelio.com/quiz/2938/Oh-Antigone-
https://www.babelio.com/quiz/4352/Antigone-de-Jean-Anouilh
https://www.quizz.biz/quizz-394347.html
http://conjuguer.e-monsite.com/quiz/tester-oedipe/le-mthe-d-oedipe.html
https://www.babelio.com/quiz/3259/Le-mythe-ddipe


IDEES à retenir :
- Le complexe d'Oedipe en Psychanalyse :






Selon le docteur Freud, le premier psychanalyste, ce qu'il appela  "le complexe d'Oedipe" se traduit, entre l'âge de deux à sept ans, par une projection amoureuse de l'enfant sur le parent de sexe opposé ... et le rejet inconscient et normal du parent de même sexe, dû à une rivalité, elle aussi inconsciente.










Cette étape se résout naturellement par l’identification progressive au parent de même sexe.

- Les raisons du tabou de l'inceste (cela brouille la généalogie : les enfants d'Oedipe sont aussi ses frères et soeurs, et pour eux Oedipe est à la fois leur père et leur frère, ce qui rend la généalogie compliquée à suivre )




- Thème de la justice (être juste, est-ce toujours obéir à la loi ?), de la conscience (que faire quand on est tiraillé entre deux valeurs incompatibles ?)

- Thème de la révolte et de la soumission à l'autorité.

- Thème de l'adolescence, du bonheur, des idéaux.

- La fatalité tragique ( cf tonalité tragique )

Je m'y suis mise hier et j'en suis déjà à la page 75.


J'ai relevé quelques expressions en rapport avec l'art et le pouvoir cependant je ne suis pas sûre.

Quelqu'un pourrait m'éclaircir, je pense que c'est par exemple quand il fait passer un cas de l'histoire d'Antigone qui reflète en fait la société ?

Citation :

Je m'y suis mise hier et j'en suis déjà à la page 75.

Tu as dû alors oublier cette consigne :

Citation :

- Faire un relevé des citations et phrases marquantes au fur et à mesure, tout en les commentant, surtout en rapport avec le pouvoir, la liberté, la conscience ...

Citation :

quand il fait passer un cas de l'histoire d'Antigone qui reflète en fait la société

Moi pas comprendre

Enfin, ce n'est pas clairement exprimé mais effectivement, les personnages incarnent chacun des valeurs universelles ...

C'est comme dans les fables, où La Fontaine veut expliquer en réalité des choses, mais non pas au sujet des corbeaux et des renards, ou des lions, mais bien des hommes, ou de certains types d'hommes ...

De même le message dans Antigone est beaucoup plus universel : il concerne tout le monde et vise certaines types d'individus, des classes sociales, des traits de caractère, etc.

Modo a écrit:

Enfin, ce n'est pas clairement exprimé mais effectivement, les personnages incarnent chacun des valeurs universelles ...

C'est comme dans les fables, il ne faut pas se dire que La Fontaine veut expliquer des choses en rapport avec des corbeaux et des renards, ou des lions .... le message est plus généréralisant et vise certaines types d'individus, de classes sociales, de traits de caractère, etc.

Comme par exemple la nourrice et appelle Antigone par des noms d'oiseau ?




En fait je ne comprends pas très bien ce qu'il faut faire !
Vous nous avez dit qu'il fallait relever des citations sur l'art et le pouvoir. Mais je ne sais point du tout ce qu'il faut faire !

Pouvez-vous m'aider s'il vous plait ?

Relis le cahier de textes peut-être

Et puis je ne vois pas ce que tu peux trouver de difficile à comprendre dans le fait de relever au fur et à mesure de ta lecture des phrases que tu trouves marquantes pour une raison ou une autre tout en les commentant voire en en débattant sur le sens ou les messages véhiculés ...

Voilà, ce soir j'ai commencé ma lecture et je viens faire le compte rendu.

Spoiler:

Cette phrase a retenu mon attention :



C'est un beau jardin qui ne pense pas encore aux hommes. (p14)



Pour moi, ça signifie que dans un jardin matinal, dans lequel il n'y a encore aucun homme, elle peut se resourcer en toute quiétude, méditer, oublier les problèmes des humains, les siens inclus, car dans ce lieu règne une sérénité encore non altérée par la présence humaine et on peut y donc trouver un équilibre qu'Antigone ne trouve pas dans la société, où elle se sent incomprise.



Je trouve ce passage intéressant (p24) :



Ismène :

Je ne veux pas mourir.



Antigone :

Moi aussi, j'aurais bien voulu ne pas mourir.



On voit bien le côté peureux d'Ismène contrairement à sa soeur, décidée, qui elle n'a pas peur de la mort, elle préfère mourir en faisant un acte qui, selon elle, est moralement noble plutôt que de fermer les yeux et vivre tranquillement sans s'en préoccuper tout en laissant une chose si importante à ses yeux inaccomplie. Ce n'est pas qu'elle veut mourir, elle aurait voulu que les choses soient autrement, mais elle sent qu'elle n'a pas le choix et doit aller jusqu'au bout de son destin ....



Une autre phrase que j'ai également retenue (p25) :



Antigone :

Comprendre, comprendre ! vous n'avez que ce mot-là dans la bouche, tous, depuis que je suis toute petite.



On voit qu'Antigone a une façon de penser différente que la majorité des autres personnages, elle préfère obéir à son instinc, à ses propres "règles", plutôt qu'à la raison, ou plutôt à loi et à la volonté des autres.





Voilà le dernier passage que j'ai retenue de ma lecture :



Antigone :(p71)

Cela, je le peux et il faut faire ce que l'on peut.



Antigone veut dire que quand on veut accomplir quelque chose, il faut donner le maximum, même au prix de sa vie, et même si ça ne servirait peut-être à rien.





Voilà, vous pouvez améliorer ou corriger tout ça, le rendre plus complet etc.





Dès que je poursuivrais ma lecture, je reposterais les phrases marquantes.

Quelques maladresses de formulation pour vous deux, DES contresens parfois aussi ... Je vous envoie un mp en soirée.

Evitez aussi de tous commenter une même citation, sauf si vous n'êtes pas d'accord avec l'analyse faite par un autre.

Citation :

Jean ANOUILH a réécrit la pièce d'Antigone car il trouvait l 'Antigone de Sophocle trop banale

As-tu lu ceci quelque part ?

Sinon, où est-ce que tu as pu aller t'imaginer un truc pareil ?

Citation :

Il s'est donc servit de la tragédie que la France était en train de subir, ANOUILH s'inspire de certains résistants français afin de pouvoir donner les rôles.

Ceci ne veut rien dire

Pour le reste ... heu .... Commentaires vides, sans profondeur ... et souvent on se demande l'intérêt des points que tu soulèves ( et je ne parle même pas de leur formulation , peu grammaticale et difficile à comprendre)

Evitez de mettre dans vos messages le questionnement proposé, genre :




Relevez et commentez des citations marquantes, particulièrement en rapport avec les grands thèmes de la pièce, la critique du pouvoir, la conscience, etc.

- Comment percevez-vous Antigone dans cette pièce ? Folle ? Hystérique ? ..

Parce que ça manque de naturel, vraiment

ça donne un côté très "bêtement scolaire" aussi

Utilisez juste ces questions pour y répondre avec naturel, tout simplement.
Et rien ne vous empêche d'ouvrir aussi votre discussion sur d'autres idées encore ... Ce n'est pas limitatif, ou bêtement scolaire, au contraire ....

C'est l'occasion de réfléchir sur la vie, ses idéaux, sa conscience politique, familiale, sur les choix parfois difficile qu'il faut faire parfois ...


En plus je ne vois nul débat, juste sur les idées exprimées dans le texte, pas plus que sur la façon dont les uns et les autres commentent les idées.

Vous ne faites souvent que de la paraphrase ( c'est-à-dire on répète juste la citation en la reformulant ... mais reformuler ne veut pas dire commenter ni débattre, ni développer ... )

Très inquiet pour les futurs lycéens en voyant parfois la pauvreté de certaines "analyses" et réflexions ...

Vous n'approfondissez rien, les idées sont à peine effleurées et souvent très mal formulées, un comble vu le peu que certains ont fait. Je ne vais pas envoyer des MPs à chacun pour qu'il reformule ou approfondisse telle ou telle idée non plus ... Rien non plus de commenter sur les notions étudiées dans la séquence théâtre et que vous pouvez retrouver ici ... Réfléchissez, soyez généreux, là dans l'ensemble c'est juste pauvre, mesquin, fade ...

Citation :

Cette pièce a été réecrite car Jean Anouilh trouvait que l'histoire était injuste

Ah oui ? Donc la pièce de Sophocle le mythe d'Antigone est "injuste" et Anouilh lui en fait une pièce qui devient "juste" ?

Intéressant puisque tu le dis... Mais sur quoi te fondes-tu ? Quels sont tes arguments ? En quoi celle de Sophocle serait injuste et cette version serait "juste" ?

J'aimerais comprendre

Spoiler:

Pourquoi cette réécriture moderne d'une pièce antique ?

Surement pour rendre cette pièce un peu plus moderne, qu'elle corresponde à notre époque (que l'on puisse s'y retrouver dedans). Je peux le confirmer puisqu'il ma fallut à peu près 1h30 pour lire le livre et cette lecture et très agréable. Je pense ne pas être le seul à l'avoir remarqué apparemment. Voila mon avis, certes, un peu bref mais c'est ce que je pense

Voici comment j'interprète le personnage d'Antigone (avec passages et citations du texte):

Au début de la pièce Antigone se met rapidement en valeur notamment avec le dialogue avec sa nourrice où d'entrée on perçoit une jeune fille aux paroles méprisantes, un peu moqueuses et qui possède un sale caractère. Attention ! Elle sait également jouer avec les sentiments et faire tourner en bourrique n'importe qui ( exemple avec sa nourrice) :

p.20 :

Spoiler:

Ce passage illustre le côté railleur d'Antigone.

Voici maintenant le passage qui illustre le côté manipulateur de la jeune fille, où elle arrive à avoir ce qu'elle veut par ses propres moyens. Ici elle fait semblant d'être fatigué, d'avoir faim etc. :

p.36, 37 :

Spoiler:

Dans le dialogue avec le roi, Creon, qui est son oncle, elle fera preuve de foutaise. Elle n'essaiera même pas de comprendre ce que son oncle essaie de lui dire, c'est comme ça elle est buté, orgueilleuse elle ne veut rien comprendre : la mort est la seule solution pour elle.

Voici une citation d'Antigone qui illustre son souhait de mourir :

p.78 :

Spoiler:

Dans ces lignes la jeune femme exprime sa volonté de mourir et essaye d'accélérer les choses en persuadant son oncle de la tuer puisqu'elle lui a désobéit.: ( Ce n'est peut-être pas très clair )

Comme je viens de vous le dire la jeune fille ne veut rien savoir ni même comprendre. Et le roi ne sait plus quoi lui dire puisqu'à chaque fois qu'il essaye de la persuader de vivre, elle lui prend son argument et elle le détruit (on pourrait parler de contre argumentation) :

p.79

Spoiler:

Enfin pour accentuer ce fait, l'auteur utilise les tirades pour essayer de convaincre Antigone de continuer sa vie même s'il n'y arrivera toujours pas :

p.73, 74

Spoiler:

p.81,82

Spoiler:

p.87, 88

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