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Auteur | Message |
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Eve
Nombre de messages : 241
| Sujet: Re: Récitations Mer 6 Jan - 22:46 | | |
| L'HORLOGE
Horloge ! Dieu sinistre, effrayant, impassible, Dont le doigt nous menace et nous dit : " Souviens-toi ! Les vibrantes douleurs dans ton cœur plein d'effroi Se planteront bientôt comme dans une cible ;
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde Chuchote : Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix D'insecte, maintenant dit : je suis Autrefois, Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide Qui gagne sans tricher, à tout coup ! C'est la loi. Le jour décroît ; la nuit augmente ; Souviens-toi ! Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard, Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge, Où le Repentir même (oh ! La dernière auberge !), Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! Il est trop tard ! " Ce poème me plait bien .. Je vais donc l'apprendre ..
Dernière édition par Eve le Lun 18 Jan - 18:28, édité 1 fois |
| | | -Aphrodite
Nombre de messages : 258
| Sujet: Re: Récitations Mer 6 Jan - 22:48 | | |
| L'HORLOGE
Horloge ! Dieu sinistre, effrayant, impassible, Dont le doigt nous menace et nous dit : " Souviens-toi ! Les vibrantes douleurs dans ton cœur plein d'effroi Se planteront bientôt comme dans une cible ;
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde Chuchote : Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix D'insecte, maintenant dit : je suis Autrefois, Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide Qui gagne sans tricher, à tout coup ! C'est la loi. Le jour décroît ; la nuit augmente ; Souviens-toi ! Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard, Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge, Où le Repentir même (oh ! La dernière auberge !), Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! Il est trop tard ! "
Dernière édition par Aphrodite le Mer 27 Jan - 17:11, édité 1 fois |
| | | Schtroumpfette
Nombre de messages : 693
| Sujet: Re: Récitations Mer 6 Jan - 23:21 | | |
| - Modo a écrit:
- L'ENNEMI ( Baudelaire )
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage, Traversé çà et là par de brillants soleils ; Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Voilà que j'ai touché l'automne des idées, Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux Pour rassembler à neuf les terres inondées, Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve Trouveront dans ce sol lavé comme une grève Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?
—O douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie, Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur Du sang que nous perdons croît et se fortifie !
Il me semble parfois que mon sang coule à flots, Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots. Je l'entends bien qui coule avec un long murmure, Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.
Et pour moi celle-ci, je l'a trouve particulièrement bien faîte. |
| | | Modo Aidactif
Nombre de messages : 22110
| Sujet: Re: Récitations Ven 8 Jan - 12:41 | | |
| Athènes me montra mon superbe ennemi. Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ; Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue ; Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler, Je sentis tout mon corps et transir et brûler. Je reconnus Vénus et ses feux redoutables, D'un sang qu'elle poursuit, tourments inévitables. Par des voeux assidus je crus les détourner. Je lui bâtis un temple et pris soin de l'orner. De victimes moi-même à toute heure entourée Je cherchais dans leur flanc ma raison égarée
(...) J'ai revu l'ennemi que j'avais éloigné : Ma blessure trop vive aussitôt a saigné Ce n'est plus une ardeur dans mes veines cachée C'est Vénus toute entière à sa proie attachée !
Dernière édition par Modo le Ven 8 Jan - 20:46, édité 3 fois |
| | | Lavignoni
Nombre de messages : 701
| Sujet: Re: Récitations Ven 8 Jan - 13:38 | | |
| Moi je prends :
Le Chat
Viens, mon beau chat, sur mon cœur amoureux ; Retiens les griffes de ta patte, Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux Mêlés de métal et d'agate.
Quand mes yeux vers ce chat que j'aime, Tirés comme par un aimant, Se retournent docilement, Et que je regarde en moi-même,
Je vois avec étonnement Le feu de ses prunelles pâles, Clairs fanaux, vivantes opales, Qui me contemplent fixement.
( ... )
Ils prennent en songeant les nobles attitudes Des grands sphinx allongés au fond des solitudes, Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin ; Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques, Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin, Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.
|
| | | Licorne
Nombre de messages : 361
| Sujet: Re: Récitations Ven 8 Jan - 13:39 | | |
| - Modo a écrit:
- Le chat ( Extraits )
Viens, mon beau chat, sur mon cœur amoureux ; Retiens les griffes de ta patte, Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux Mêlés de métal et d'agate.
Quand mes yeux vers ce chat que j'aime, Tirés comme par un aimant, Se retournent docilement, Et que je regarde en moi-même,
Je vois avec étonnement Le feu de ses prunelles pâles, Clairs fanaux, vivantes opales, Qui me contemplent fixement.
( ... )
Ils prennent en songeant les nobles attitudes Des grands sphinx allongés au fond des solitudes, Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin ;
Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques, Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin, Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques. Moi je prendrai celle-là |
| | | Lupa
Nombre de messages : 318
| Sujet: Re: Récitations Ven 8 Jan - 20:25 | | |
| - Modo a écrit:
- ELEVATION ( Baudelaire )
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées, Des montagnes, des bois, des nuages, des mers, Par-delà le soleil, par-delà les éthers, Par-delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité, Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde, Tu sillonnes gaîment l'immensité profonde Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ; Va te purifier dans l'air supérieur, Et bois, comme une pure et divine liqueur, Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les sombres chagrins Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse, Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;
Celui dont les pensers, comme des alouettes, Vers les cieux le matin prennent un libre essor, — Qui plane sur la vie, et comprend sans effort Le langage des fleurs et des choses muettes ! J'ai choisi celui-ci.
Dernière édition par Lupa le Ven 15 Jan - 21:11, édité 1 fois |
| | | CYBER
Nombre de messages : 1049
| Sujet: Re: Récitations Sam 9 Jan - 11:15 | | |
| J'opterai bien pour "Le serpent qui danse". Modo, il s'agit de la version courte. Je crois bien qu'il manque deux strophes, d'après ce que j'ai pu voir sur mon livre.
Que j'aime voir, chère indolente, De ton corps si beau, Comme une étoffe vacillante, Miroiter la peau !
Sur ta chevelure profonde Aux acres parfums, Mer odorante et vagabonde Aux flots bleus et bruns,
Comme un navire qui s'éveille Au vent du matin, Mon âme rêveuse appareille Pour un ciel lointain.
Tes yeux, où rien ne se révèle De doux ni d'amer, Sont deux bijoux froids où se mêle L'or avec le fer.
A te voir marcher en cadence, Belle d'abandon, On dirait un serpent qui danse Au bout d'un bâton.
Comme un flot grossi par la fonte Des glaciers grondants, Quand l'eau de ta bouche remonte Au bord de tes dents,
Je crois boire un vin de Bohème, Amer et vainqueur, Un ciel liquide qui parsème D'étoiles mon cœur !
Dernière édition par CYBER le Sam 16 Jan - 18:07, édité 1 fois |
| | | Arlequin
Nombre de messages : 352
| Sujet: Re: Récitations Sam 9 Jan - 12:43 | | |
| Après mûres réflexions voici le poème sur lequel j'ai penché : "SPLEEN".
SPLEEN
J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans ...
Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans Cache moins de secrets que mon triste cerveau. C'est une pyramide, un immense caveau, Qui contient plus de morts que la fosse commune. — Je suis un cimetière abhorré de la lune ...
Rien n'égale en longueur les boiteuses journées, Quand, sous les lourds flocons des neigeuses années, L'ennui, fruit de la morne incuriosité, Prend les proportions de l'immortalité.
Il me semble parfois que mon sang coule à flots, Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots. Je l'entends bien qui coule avec un long murmure, Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure. |
| | | Lay Lay
Nombre de messages : 260
| Sujet: Re: Récitations Dim 17 Jan - 10:00 | | |
| Moi, je vais prendre : LA MORT DES AMANTS Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères, Des divans profonds comme des tombeaux, Et d'étranges fleurs sur des étagères, Ecloses pour nous sous des cieux plus beaux.
Usant à l'envi leurs chaleurs dernières, Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux, Qui réfléchiront leurs doubles lumières Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.
Un soir plein de rose et de bleu mystique, Nous échangerons un éclair unique, Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux :
Et bientôt un Ange, entr'ouvrant les portes, Viendra ranimer, fidèle et joyeux, Les miroirs ternis et les flammes mortes. |
| | | Bob-Marley
Nombre de messages : 271
| Sujet: Re: Récitations Dim 17 Jan - 10:34 | | |
| L'ALBATROS
Souvent pour s'amuser, les hommes d'équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers.
À peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule! Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid! L'un agace son bec avec un brûle-gueule, L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!
Le poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l'archer; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
Je vais prendre ce poème |
| | | Petit Spirou
Nombre de messages : 277
| Sujet: Re: Récitations Dim 17 Jan - 21:09 | | |
| Je me suis trompé Modo. Je ne souhaite plus faire Quinze ans étant donné que le coefficiant n'est pas très élevé et ma moyenne non plus je vais prendre une poésie plus complexe.
Toutefois je ne trouve point mon style pourriez m'en indiquer une ou deux. (Merci)
Je n'ai pas eu de connexion depuis ce matin. Désolé de l'annoncer maintenant.
Dernière édition par Petit Spirou le Mer 27 Jan - 19:37, édité 4 fois |
| | | Eyes
Nombre de messages : 57
| Sujet: Re: Récitations Lun 18 Jan - 18:41 | | |
| Voila le poème que j'ai choisis :
SPLEEN
J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans ...
Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans Cache moins de secrets que mon triste cerveau. C'est une pyramide, un immense caveau, Qui contient plus de morts que la fosse commune. — Je suis un cimetière abhorré de la lune ...
Rien n'égale en longueur les boiteuses journées, Quand, sous les lourds flocons des neigeuses années, L'ennui, fruit de la morne incuriosité, Prend les proportions de l'immortalité.
Il me semble parfois que mon sang coule à flots, Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots. Je l'entends bien qui coule avec un long murmure, Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.
Dernière édition par Eyes le Mar 19 Jan - 10:12, édité 2 fois |
| | | Sangohan
Nombre de messages : 170
| Sujet: Re: Récitations Mar 19 Jan - 9:52 | | |
| Quinze ans Quinze ans, déjà on quitte un peu l'enfance, Ou du moins, on le croit ! On se prend pour 'quelqu'un' On aime critiquer, s'opposer à outrance On veut tout démolir et créer à la fois On aime furieusement Sans nuance, sans remords, Puis tout à coup, on n'aime plus On regrette de vivre et on souhaite la mort On sombre alors dans un grand abattement On se sent seule, incomprise Et on a mal ... On rêve d'évasion, de bonheur vite gagné, D' îles merveilleuses où l'on vit sans soucis On ne parle à personne, on boude et on se plaint C'est l'âge des tourments. Mais voilà qu'un beau matin On se rend compte enfin Que l'on ne connait rien ! Alors on balaie les tourments Et, bien vite, on se prépare à devenir grand En abandonnant ses quinze ans ... Moi je vais prendre celui-ci.
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| | | Anakin
Nombre de messages : 285
| Sujet: Re: Récitations Mar 19 Jan - 9:57 | | |
| Moi je choisis cette récitation:
Le serpent qui danse
Que j'aime voir, chère indolente, De ton corps si beau, Comme une étoffe vacillante, Miroiter la peau ! Sur ta chevelure profonde Aux acres parfums, Mer odorante et vagabonde Aux flots bleus et bruns, Comme un navire qui s'éveille Au vent du matin, Mon âme rêveuse appareille Pour un ciel lointain. Tes yeux, où rien ne se révèle De doux ni d'amer, Sont deux bijoux froids où se mêle L'or avec le fer. A te voir marcher en cadence, Belle d'abandon, On dirait un serpent qui danse Au bout d'un bâton. Comme un flot grossi par la fonte Des glaciers grondants, Quand l'eau de ta bouche remonte Au bord de tes dents, Je crois boire un vin de Bohème, Amer et vainqueur, Un ciel liquide qui parsème D'étoiles mon cœur ! |
| | | Alter ego
Nombre de messages : 48
| Sujet: Re: Récitations Ven 22 Jan - 19:41 | | |
| Voici la poésie que je choisis:
Le chat ( Extraits )
Viens, mon beau chat, sur mon cœur amoureux ; Retiens les griffes de ta patte, Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux Mêlés de métal et d'agate.
Quand mes yeux vers ce chat que j'aime, Tirés comme par un aimant, Se retournent docilement, Et que je regarde en moi-même,
Je vois avec étonnement Le feu de ses prunelles pâles, Clairs fanaux, vivantes opales, Qui me contemplent fixement.
( ... )
Ils prennent en songeant les nobles attitudes Des grands sphinx allongés au fond des solitudes, Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin ;
Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques, Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin, Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques. |
| | | Licorne
Nombre de messages : 361
| Sujet: Re: Récitations Dim 24 Jan - 11:28 | | |
| Modo, c'est ici qu'il faut poster la poésie que nous avons enregistré sur le MP3 ? |
| | | Modo Aidactif
Nombre de messages : 22110
| Sujet: Re: Récitations Dim 24 Jan - 11:47 | | |
| Oui, postez le lien ici puis copiez aussi le lien en section free style " poésie" où vous pourrez créer un topic intitulé "lecture de textes poétiques" par exemple |
| | | Romulus
Nombre de messages : 435
| Sujet: Re: Récitations Dim 24 Jan - 12:28 | | |
|
Dernière édition par Romulus le Dim 24 Jan - 12:58, édité 6 fois |
| | | Modo Aidactif
Nombre de messages : 22110
| Sujet: Re: Récitations Dim 24 Jan - 12:37 | | |
| Edite vite pour mettre le lien avec lecture non automatique car si tous les liens se mettent en lecture sur la page en même temps, au secours la cacophonie Sinon cette lecture me semble plutôt pas mal. Peut-être davantage d'expressivite dans les deux dernières strophes ... L'une où on sent la cruauté des moqueries et la dernière, plus triste, qui explique la raison métaphoqrique du poème, l'albatros moqué représentant le poète lui-même qui se sent rejeté et incompris des autres. Poste le bon lien aussi sur le topic dont j'ai parlé au-dessus |
| | | Shinigami
Nombre de messages : 208
| Sujet: Re: Récitations Dim 24 Jan - 16:26 | | |
| Je me suis enfin décidé.... Je prendrais l'ennemi de Baudelaire~ L'ENNEMI ( Baudelaire )
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage, Traversé çà et là par de brillants soleils ; Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils. Voilà que j'ai touché l'automne des idées, Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux Pour rassembler à neuf les terres inondées, Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux. Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve Trouveront dans ce sol lavé comme une grève Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ? —O douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie, Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur Du sang que nous perdons croît et se fortifie !
Il me semble parfois que mon sang coule à flots, Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots. Je l'entends bien qui coule avec un long murmure, Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.
|
| | | Hippie
Nombre de messages : 194
| Sujet: Re: Récitations Dim 24 Jan - 16:50 | | |
| L'ENNEMI ( Baudelaire )
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage, Traversé çà et là par de brillants soleils ; Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Voilà que j'ai touché l'automne des idées, Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux Pour rassembler à neuf les terres inondées, Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve Trouveront dans ce sol lavé comme une grève Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?
—O douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie, Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur Du sang que nous perdons croît et se fortifie !
Il me semble parfois que mon sang coule à flots, Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots. Je l'entends bien qui coule avec un long murmure, Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.
Moi je prendrai celle-là |
| | | Picasso.
Nombre de messages : 362
| Sujet: Re: Récitations Lun 25 Jan - 22:50 | | |
| ELEVATION ( Baudelaire )
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées, Des montagnes, des bois, des nuages, des mers, Par-delà le soleil, par-delà les éthers, Par-delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité, Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde, Tu sillonnes gaîment l'immensité profonde Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ; Va te purifier dans l'air supérieur, Et bois, comme une pure et divine liqueur, Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les sombres chagrins Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse, Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;
Celui dont les pensers, comme des alouettes, Vers les cieux le matin prennent un libre essor, — Qui plane sur la vie, et comprend sans effort Le langage des fleurs et des choses muettes !
ELEVATION ( Baudelaire )
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées, Des montagnes, des bois, des nuages, des mers, Par-delà le soleil, par-delà les éthers, Par-delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité, Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde, Tu sillonnes gaîment l'immensité profonde Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ; Va te purifier dans l'air supérieur, Et bois, comme une pure et divine liqueur, Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les sombres chagrins Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse, Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;
Celui dont les pensers, comme des alouettes, Vers les cieux le matin prennent un libre essor, — Qui plane sur la vie, et comprend sans effort Le langage des fleurs et des choses muettes !
Voici ma poésie et l'interprétation arrive aussi;) |
| | | Petit Spirou
Nombre de messages : 277
| Sujet: Re: Récitations Mer 27 Jan - 19:43 | | |
| J'ai touvé ma récitation, celle-ci se nome L'albatros. L'ALBATROS
Souvent pour s'amuser, les hommes d'équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers.
À peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule! Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid! L'un agace son bec avec un brûle-gueule, L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!
Le poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l'archer; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. |
| | | Petit Spirou
Nombre de messages : 277
| Sujet: Re: Récitations Mer 27 Jan - 19:49 | | |
| - Picasso a écrit:
- ELEVATION ( Baudelaire )
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées, Des montagnes, des bois, des nuages, des mers, Par-delà le soleil, par-delà les éthers, Par-delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité, Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde, Tu sillonnes gaîment l'immensité profonde Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ; Va te purifier dans l'air supérieur, Et bois, comme une pure et divine liqueur, Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les sombres chagrins Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse, Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;
Celui dont les pensers, comme des alouettes, Vers les cieux le matin prennent un libre essor, — Qui plane sur la vie, et comprend sans effort Le langage des fleurs et des choses muettes !
ELEVATION ( Baudelaire )
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées, Des montagnes, des bois, des nuages, des mers, Par-delà le soleil, par-delà les éthers, Par-delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité, Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde, Tu sillonnes gaîment l'immensité profonde Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ; Va te purifier dans l'air supérieur, Et bois, comme une pure et divine liqueur, Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les sombres chagrins Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse, Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;
Celui dont les pensers, comme des alouettes, Vers les cieux le matin prennent un libre essor, — Qui plane sur la vie, et comprend sans effort Le langage des fleurs et des choses muettes !
Voici ma poésie et l'interprétation arrive aussi;) Picasso, je crois que tu devrait jeter un coup d'oeil sur ton message. Je crois bien que tu as mis ta récitation en double. |
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