La nuit est une femme qui fuit le jour, son époux. Une fois que celui-ci cesse de la chercher et que le crépuscule nous a assommé, elle se réveille sous le feu des lampadaires brûlants. Elle est accueillie par la faune noctambule. Les hululements des hiboux viennent briser le silence de la nuit. L'amante du jour cherche à tâtons le foyer de ce chant mélodieux. L'éclipse est là. Le ciel sombre est vierge, aucune lumière ne scintille dans les cieux.

Soudain, la lune se lève et déverse un flot de lumière diaphane sur la lande. Un essaim de lucioles aux feux brillants casse la noirceur de la nuit. La nuitée masquée par un voile noir, nous laisse entrevoir ses courbes d'ange. Son long manteau de ténèbres tombe et fait place à une voute étoilée. Ses vêtements ne sont plus que des cendres éclatant en une fumée anthracite. La pleine lune argentée est assaillie de toute part par une multitude d'étoiles dorées.

Selon moi, la lune est vivante car elle nous parle à travers les étoiles. Les étoiles filantes sont ses larmes qui glissent le long de sa joue et les constellations sont ces paroles. Les nyctalopes, les chats noirs peuvent percer les mystères de la nuit. Tout les animaux sont venus voir ce paysage et même ceux qui devraient dormir à cette heure-ci. Le corbeau au plumage noir de jais vole en compagnie de la chauve-souris aux ailes de cuir. Les vers luisants viennent usurper l'illumination des étoiles.

Le vent se met à crier ardemment, il se fraye un chemin à travers l'épaisseur de la nuit. Il se bat comme un puma pour arriver à la ville, bercer les enfants dans leurs lits. Il est guidé par les nombreux feu-follets phosphorescents qui marchent en contresens pour rejoindre la lande comme les oiseaux de nuit. Parvenu à sa destination, à l'aveuglette, il marche  en sautant  comme si un sentier de charbons ardents et de pierres volcaniques en feu se présentaient devant ses yeux. Le souffle de la nuit se noie dans une mer de réverbères. Les lueurs nébuleuses miroitent sur les vitres. Cette transparence aveuglante frigorifie et énerve le tourbillon dont la colère égale celle de la panthère. La nuit récupère alors, son messager de minuit. Elle laisse donc des enfants être terrifiés car les rêves dorment et les cauchemars sont en effervescence; traumatisant chaque enfant protégé par leur oreiller et couverture. Mais les cauchemars sont comme les bougies, ils passent du bon temps, mais plus le temps passe et leur vie diminue.

Le vent de minuit est passé, les douze coups ont sonné et la magie de minuit s'est tue. Le froid sommeille sur les toits, il est si présent que l’humidité a été congelée. Sur les petits glaçons étincellent un milliers de lumières.

Les animaux regroupés à la lande rutilent de bonheur. Cependant, leur joie s'irise car leur idole va les quitter sous peu. Une braise nous a été transposés à l’intérieur de chacun de nous et nous enflamme le cœur car nous ressentons tous pour la nuit, un amour fantastique. Nous sommes jaloux du jour. Soudain, nos yeux étoilés deviennent aussi sombre que le stakran. La voute céleste a remis sa robe de velours noir. Elle est redevenue opaque et impénétrable. C'est une fenêtre qui donne sur un vide.

A potron-minet, l'aube est dans la voiture et est sur le point d'arriver. Personne ne veut voir le soleil, cette boule de poussières d'étoiles. Brusquement, le ciel est devenu bleu et les cotons blafards du ciel ont cachés le soleil. L'aube est le roi, assis sur trône imposant. Les hommes se réveillent et les animaux se couchent. Le jour a pour cœur un onyx, un cœur de pierre. La rosée que l'on voit, ce sont les larmes des papillons de nuit qui perdent leurs couleurs. Les croassements des grenouilles supportent le jour. Mon bonheur a été bu comme un café, un café exquis. Je déteste le jour! Pourquoi pourchasse-t-il la nuit ? Mais mes pensées au sujet du jour sont claires-obscures, grises, mitigés car tout de même le jour on s'amuse, on rigole et ça c'est la vie !

BAPTISTE Tony 4°5

                                                                       LA LUNE

J'aimerais faire des voyages

Toujours plus haut toujours plus loin

Pour voir de nouveaux paysages

Et rencontrer des gens bien.

Je visiterai  les Amériques

Tel  un grand philosophe

Je serai satirique

Comme le seraient les ruskovs.

A l'intention de Mr Delage 

[supprimé par l'auteur]

Voici le poème que j'ai imaginé. 

     Val-Thorens