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| [lycée] Commentaire composé de Tartuffe. Acte III, scène 3 | |
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| Sujet: [lycée] Commentaire composé de Tartuffe. Acte III, scène 3 Lun 6 Déc - 21:38 | | |
| Bonsoir, je rentre de l'étude du soir et j'en ai profité pour emprunter l'ordinateur d'une amie !
Je me trouve avec un devoir collossal à effectuer pour jeudi : commentaire sur Tartuffe acte 3 scène 3, vers 933 à 1000.
Je me permets donc de venir quémander de l'aide sur le forum afin d'avancer dans mon tableau d'analyse (qui se présente sous la forme : citations, outils d'analyse, interprétation)
Je me suis avancéeau mieux, mais je me trouve bloquée à certains moments.
- Tirade étudiée:
933 L'amour qui nous attache aux beautés éternelles, N'étouffe pas en nous l'amour des temporelles. Nos sens facilement peuvent être charmés Des ouvrages parfaits que le Ciel a formés. Ses attraits réfléchis brillent dans vos pareilles : Mais il étale en vous ses plus rares merveilles. Il a sur votre face épanché des beautés, Dont les yeux sont surpris, et les coeurs transportés ; Et je n'ai pu vous voir, parfaite créature, Sans admirer en vous l'auteur de la nature, Et d'une ardente amour sentir mon cœur atteint, Au plus beau des portraits où lui-même il s'est peint. D'abord j'appréhendai que cette ardeur secrète Ne fût du noir esprit une surprise adroite ; Et même à fuir vos yeux, mon cœur se résolut, Vous croyant un obstacle à faire mon salut. Mais enfin je connus, ô beauté toute aimable, Que cette passion peut n'être point coupable ; Que je puis l'ajuster avec que la pudeur, Et c'est ce qui m'y fait abandonner mon coeur. Ce m'est, je le confesse, une audace bien grande, Que d'oser, de ce coeur, vous adresser l'offrande ; Mais j'attends, en mes voeux, tout de votre bonté, Et rien des vains efforts de mon infirmité. En vous est mon espoir, mon bien, ma quiétude : De vous dépend ma peine, ou ma béatitude ; Et je vais être enfin, par votre seul arrêt, Heureux, si vous voulez ; malheureux, s'il vous plaît.
ELMIRE
La déclaration est tout à fait galante : Mais elle est, à vrai dire, un peu bien surprenante. Vous deviez, ce me semble, armer mieux votre sein, Et raisonner un peu sur un pareil dessein. Un dévot comme vous, et que partout on nomme...
TARTUFFE
Ah ! pour être dévot, je n'en suis pas moins homme ; Et lorsqu'on vient à voir vos célestes appas, Un cœur se laisse prendre, et ne raisonne pas. Je sais qu'un tel discours de moi paraît étrange ; Mais, Madame, après tout, je ne suis pas un ange ; Et si vous condamnez l'aveu que je vous fais, Vous devez vous en prendre à vos charmants attraits. Dès que j'en vis briller la splendeur plus qu'humaine, De mon intérieur vous fûtes souveraine. De vos regards divins, l'ineffable douceur, Força la résistance où s'obstinait mon coeur ; Elle surmonta tout, jeûnes, prières, larmes, Et tourna tous mes voeux du côté de vos charmes. Mes yeux, et mes soupirs, vous l'ont dit mille fois ; Et pour mieux m'expliquer, j'emploie ici la voix. Que si vous contemplez, d'une âme un peu bénigne, Les tribulations de votre esclave indigne ; S'il faut que vos bontés veuillent me consoler, Et jusqu'à mon néant daignent se ravaler, J'aurai toujours pour vous, ô suave merveille, Une dévotion à nulle autre pareille. Votre honneur, avec moi, ne court point de hasard ; Et n'a nulle disgrâce à craindre de ma part. Tous ces galants de cour, dont les femmes sont folles, Sont bruyants dans leurs faits, et vains dans leurs paroles. De leurs progrès sans cesse on les voit se targuer ; Ils n'ont point de faveurs, qu'ils n'aillent divulguer ; Et leur langue indiscrète, en qui l'on se confie, Déshonore l'autel où leur cœur sacrifie : Mais les gens comme nous, brûlent d'un feu discret, Avec qui pour toujours on est sûr du secret. Le soin que nous prenons de notre renommée, Répond de toute chose à la personne aimée ; Et c'est en nous qu'on trouve, acceptant notre coeur, 1000 De l'amour sans scandale, et du plaisir sans peur.
- Aux beautés éternelles v.933, vos pareilles v.937, vous v.938 --> j'ai mis qu'il s'agit d'une gradation --> qui rend Elmire responsable de l'émoi qu'elle procure en Tartuffe.
pour être un dévot, je n'en suis pas moins homme v966, je ne suis pas un ange v970 --> noms --> en utilisant ce terme, Tarftuffe insiste sur sa dimension humaine.
"Ouf" v914, "ah!" v918 et 966 --> interjection --> (là je ne sais pas comment interpréter)
"Heureux si vous voulez, malheureux, s'il vous plait" v960 --> Parrallélisme de construction --> Tartuffe montre qu'il cherche à lutter ? ou insiste sur sa dimension humaine ?
D'abord v.945 ; j'appréhendai v945, se résolut v947 --> adverbe + temps du passé --> je ne vois pas comment l'interpréter.
Esclave indigne v982 --> pléonasme ? --> il fait preuve d'une attitude humble ce qui n'est qu'une stratégie qui a pour but de sacraliser cette union dans un simulacre de rituel chrétien.
Dévotion v986 , Déclaration v961 --> diérèse ? --> galenterie traditionnelle ?
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| | | Modo Aidactif
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| Sujet: Re: [lycée] Commentaire composé de Tartuffe. Acte III, scène 3 Lun 6 Déc - 22:56 | | |
| Ah oui, c'est énorme. j'imagine que tu ne dois pas remplir tout le tableau vers par vers quand même ? Je dégrossis un peu sans entrer dans les détails et j'éclaircis le sens de certains passages car parfois le manque de compréhension dû à la langue de l'époque peut conduire à des contresens assez gênants ...
933 L'amour qui nous attache aux beautés éternelles, N'étouffe pas en nous l'amour des temporelles. Nos sens facilement peuvent être charmés Des ouvrages parfaits que le Ciel a formés.
Il présente sa thèse, montrant qu'on peut être pieux et attaché aux "beautés éternelles" de la religion et éprouver aussi des passions pour les choses terrestre ( les "temporelles" en langage religieux) Pour cela il emploiela valeur particulière d'un temps et celle d'un pronom. je te laisse chercher et interpréter en te référant aux topic d'analyse des pronoms, temps, figures de style, etc. ?
Le Ciel ( avec un grand C) , c'est Dieu. Il est presque rendu responsable du fait que Tartuffe ne puisse s'empêcher d'aimer, puisque cette beauté physique a été formé par le Ciel. ( Dieu est donc la cause de son amour )
Ses attraits réfléchis brillent dans vos pareilles :
--> la beauté divine se reflète chez les belles personnes en général. Puis il va précisément sur son cas à elle en la valorisant encore plus.
Mais il étale en vous ses plus rares merveilles. ( le "mais" adversatif renforce son côté unique, renforcé par un superlatif laudatif "ses plus rares merveilles" ) Il a sur votre face épanché des beautés, Dont les yeux sont surpris, et les coeurs transportés ;
Pas de gradation donc. Les mots que tu as cités ne vont pas par ordre d'intensité.
Et je n'ai pu vous voir, parfaite créature, Sans admirer en vous l'auteur de la nature,
--->Il l'admire comme il admire Dieu, dont elle serait le reflet ( cf les vers précédents) Dieu étant désigné par la préiphrase "l'auteur de la nature", donc le créateur de sa beauté à elle aussi " créature parfaite" Le "et" est l'équivalent d'un "donc" ( conséquence logique). C'est logique qu'il tombe amoureux dans ces conditions; Son discours est donc très construit, dans un but argumentatif ( connecteurs logiques, généralisation, arguments religieux rendant son amour acceptable et compatible avec la dévotion religieuse, procédés de louanges pour convaincre par les hyperboles, les superlatifs, le vocabulaire mélioratif "parfaite créature", etc.)
Et d'une ardente amour sentir mon cœur atteint,
---> Le mot "amour" a un genre très flottant à l'époque, tantôt masculin, tantôt féminin. Il reste féminin uniquement au pluriel aujourd'hui. La tournure est passive. Il "subit" donc le pouvoir amoureux de façon indépendante de sa volonté. Les assonances et allitérations renforcent la musicalité "d'ardente amour" en multipliant les sons communs dans le vers
Et d'une ardente amour sentir mon cœur atteint,
sonorités qui continuent en écho en vers suivant
Au plus beau des portraits où lui-même il s'est peint. ( autre superlatif)
D'abord j'appréhendai que cette ardeur secrète
---> " d'abord" Adverbe de temps car il va montrer l'évolution de sa réflexion, montrant que - comme elle s'en doute- il a cru "au début" qu'une telle passion serait coupable, afin de mieux lui exposer ce qui l'a fait changer d'avis et la convaincre qu'une telle passion ne serait pas coupable et qu'il n'y a nulle raison de l'"appréhender" ( la craindre) elle non plus. D'où l'emploi du passé simple. Il a "d'abord" appréhendé cette "ardeur secrète" ce qui signifie que ce n'est plus le cas et qu'il va donc expliquer comment il en est arrivé à conclure que cette "ardeur secrète" est acceptable moralement et religieusement.
Ne fût du noir esprit une surprise adroite ;
Allusion au diable tentateur "noir esprit" ( périphrase ) qui tenterait de lui faire accepter cette passion par une "ruse adroite" ( satan est le "serpent rusé" de la bible)
Et même à fuir vos yeux, mon cœur se résolut,
Montre qu'il n'a pas épargné sa peine au début pour résister ... autre passé simple pour montrer les étapes successives par lesquelles il est passé avant d'accepter son amour.
Vous croyant un obstacle à faire mon salut.
--> c'est elle qui est coupable et constitue un danger pour lui à la limite, et non l'inverse. Use et abuse du lexique religieux pour rester dans son rôle de dévot pur et désireux de bien faire.
Mais enfin je connus, ô beauté toute aimable, Que cette passion peut n'être point coupable ;
Nouveau "mais" adversatif, quelque chose le fait changer d'avis sur le danger que constituerait ses sentiments.
Le "enfin" s'oppose au "d'abord", permettant d'arriver à la conclusion où il veut l'emmener. "Passion" au sens étymologique renvoie à l'idée de "subir"( donc un amour involontaire contre lequel on ne peut rien) et souvent connoté par l'idée de souffrance ( la "passion du christ" renvoie aux souffrances qu'il a enduré et subies avant de mourir ... le mot "passion" peut donc aussi être connoté religieusement) Belle allitération en "p" permettant de bien insister sur les mots en détachant bien les syllabes ( tout en renvoyant au p de passion) car cette phrase est l'idée clé de son argumentation, la thèse dont il va essayer de la convaincre :
Que cette passion peut n'être point coupable ;
Il nuance son propos toutefois par un modalisateur " peut-être", car il ne veut pas encore lui imposer une telle conclusion mais lui laisser entrevoir que cette conclusion est peut-être envisageable si elle l'écoute et se laisse convaincre par le fruit de ses réflexions à ce sujet.
Que je puis l'ajuster avec que la pudeur, Et c'est ce qui m'y fait abandonner mon coeur.
Il dit pouvoir concilier cette "apssion" avec sa "pudeur", d'où le fait qu'il y cède sans plus de culpabilité.
Ce m'est, je le confesse, une audace bien grande, Que d'oser, de ce coeur, vous adresser l'offrande ;
Se présente comme indigne de son amour. verbe "confesser", ici dans le sens d'avouer, de reconnaître, a une forte connotation religieuse. Elle devient une sorte de déesse à qui il se confierait et pourrait porter son coeur en "offrande" ( lexique religieux aussi)
Mais j'attends, en mes voeux, tout de votre bonté, Et rien des vains efforts de mon infirmité.
Il n'estime pas que son physique à lui puisse la convaincre de céder à son amour (les "vains efforts de son infirmité) mais que si elle cède à son amour ce ne sera qu'un effet de sa bonté à elle. Il essaie de la toucher en faisant le humble. Il ne s'estime-avec une fausse modestie- pas digne d'elle. Si elle cède, ce sera donc de sa propre volonté à elle, où un effet de sa bonté ... "tout" s'oppose à "rien" ( tu reconnaitrala figure de style ? )
En vous est mon espoir, mon bien, ma quiétude :
--> énumération en rythme ternaire pour bien insister sur le fait que son bonheur dépend d'elle ( gradation ? Pas sûr qu'il y ait une intensité très évidente, mais pourquoi pas)
De vous dépend ma peine, ou ma béatitude ;
Insiste sur elle, en disant "de vous" puis "en vous" ( proche de l'anaphore d'insistance) pour montrer qu'elle peut causer son malheur ou sa joie ( sa décison est donc très importante avec "peine" qui s'oppose à "béatitude" ( bonheur avec connotaion religieuse aussi), afin de lui mettre la ^pression. Aurait-elle le coeur à briser le sien ? Un refus serait lourd de conséquence pour lui à l'entendre ( une façon de la culpabiliser si elle refuse)
Et je vais être enfin, par votre seul arrêt, Heureux, si vous voulez ; malheureux, s'il vous plaît.
Parrallélisme de construction pour mieux insister. Les deux formules ont le même sens. Il dépend uniquement de son bon vouloir à elel et attend sa décision comme un accusé attend le verdict d'un juge "par votre seul arrêt" ( décision de justice) Ou la présente-t-il comme Dieu, le juge des âmes et des coeurs ? Le "enfin" montre qu'il attend sa décision et d'avoir enfin une réponse.
ELMIRE
La déclaration est tout à fait galante : Mais elle est, à vrai dire, un peu bien surprenante.
Elle essaie de minimiser l'effet qu'a cette nouvelle surprenante en la disant "un peu bien" surprenante ... à toi de voir s'il s'agit d'un euphémisme ou d'une litote et d'expliquer pourquoi elle l'emploie. Le "mais" adversatif s'oppose au vers précédent. Elle fait d'abord mine d'être flattée mais nuance son propos en montrant que cette flatterie est assez incongrue dans sa bouche à lui, un dévot.
Vous deviez, ce me semble, armer mieux votre sein,
--> reproche à peine voilé ( modéré par un modalisateur "ce me semble") le ramenant à son devoir ( "vous deviez") la notion de devoir plus forte que les sentiments est une notion récurrente du classicisme ... mais aussi de la religion.
Et raisonner un peu sur un pareil dessein.
Elle l'invite à réfléchir davantage ("un peu", façon encore d'adoucir son conseil) sur les conséquences ou les implications de son "dessein"
Un dévot comme vous, et que partout on nomme...
TARTUFFE
Ah ! pour être dévot, je n'en suis pas moins homme ;
L'interjection marque le fait qu'il lui coupe la parole avec vivacité ( d'où les points de suspension du vers précédent) car il se récrie pour protester en entendant son argument faisant référence à sa réputation de dévot. Il se déclare dévot mais humain avant tout, disant que chaque dévot est de toute façon humain ( donc faible et pardonnable)
Et lorsqu'on vient à voir vos célestes appas, Un cœur se laisse prendre, et ne raisonne pas.
Il passe du "je" à "on" car il généralise. Chacun, en la voaynt, se trouverait comme dans son cas, amoureux. "un coeur" (article indéfini", donc peu importe lequel, volonté encore de généraliser c qui lui arrive) se laisse" voix pronominale, donc le coeur subit aussi l'action, il ne répond de rien, ce n'est pas sa faute.
Ses appas ( ou charmes) sont qualifiés de "célestes" là encore renvoyant à un lexique très connoté religieusement, la présenatnt encore telle une déesse sur son coeur.
Je sais qu'un tel discours de moi paraît étrange ; Mais, Madame, après tout, je ne suis pas un ange ;
--> Concession à l'argument qu'elle lui avait opposé précédemment. "paraitre" --> dc ça ne l'est pas, ça le parait juste. "je ne suis pas un ange" ( les anges sont supposé asexués, ce qui n'est pas son cas, puisqu'il n'en est pas moins homme)
Et si vous condamnez l'aveu que je vous fais, Vous devez vous en prendre à vos charmants attraits.
Retourne la situation, quitte à la faire culpabiliser. C'est elle la cause du fait qu'il soit amoureux
Dès que j'en vis briller la splendeur plus qu'humaine,
Il la présente une nouvelle fois un peu comme une déité ... "dès que" --> coup de foudre, amour fatal instantané
De mon intérieur vous fûtes souveraine. De vos regards divins, l'ineffable douceur,
--> Même commentaire
Força la résistance où s'obstinait mon coeur ;
Il a lutté, lui. Elle seule est coupable de l'avoir "charmé" Allitération en "s" dans le vers renforce l'idée de son obstination qui s'est prolongée autant qu'elle a pu ( à l'en croire)
Elle surmonta tout, jeûnes, prières, larmes,
Enumération ( gradartion ?) de tout ce qu'il a mis en oeuvre pour lutter contre sa passion
Et tourna tous mes voeux du côté de vos charmes
Son "ineffable douceur" est le sujet de tous les verbes d'action. Elle "force sa résistance" "surmonte tout", "tourne tous mes voeux". Bref, son charme est actif, donc son charme est le seul coupable. sa volonté à lui est juste COD, car ne peut que "subir" l'action du verbe. Il n'y peut rien. Il est limite victime d'elle.
Mes yeux, et mes soupirs, vous l'ont dit mille fois ; ( hyperbole renforçant l'idée qu'il a essayé de le lui dire par son regard avant d'oser le lui avouer, et qu'elle devait déjà s'en douter)
Et pour mieux m'expliquer, j'emploie ici la voix. Que si vous contemplez, d'une âme un peu bénigne, Les tribulations de votre esclave indigne ;
Se présente comme soumis, faisant le humble, esclave car subissant son amour et étant à ses ordres, mais se dit en plus indigne car il ne s'estime pas digne d'être aimé ni même d'être seulement son esclave et ce serait juste une marque de sa faveur de daigner l'accepter comme tel)
S'il faut que vos bontés veuillent me consoler, Et jusqu'à mon néant daignent se ravaler,
Lui demande encore de "condescendre" à s'abaisser jusqu'à lui, se présentant comme un méprisable insecte ou un esclave indigne d'être aimé d'elle, tout en sollictant sa "faveur" ses "bontés", presque sa pitié ... En s'abaissant ainsi en parole, il semble l'élever sur un piédestal, telle une déesse..
J'aurai toujours pour vous, ô suave merveille, Une dévotion à nulle autre pareille.
Une façon de lui parler pleine de respect presque religieux avec ce "ô" qu'on emploie souvent pour s'adresse à un souverain, un supérieur ...
Il a déjà employé une tournure analogue quelques vers plus haut d'ailleurs. "ô beauté toute aimable" "(ô - implicité) créature parfaite") Le vocabulaire ne cesse d'être sans cesse plus élogieux, laudatif et ... flatteur "suave merveille" une "dévotion" ( ferveur sacrée) renvoie encore à cette volonté de la substituer à Dieu. Il reste "dévot" ... mais de sa divinité à elle ( qu'il prétend être juste reflet de celle de Dieu) , donc il adore dieu à travers elle, il n'est donc pas coupable puisqu'il l'a dit un reflet de dieu)
Votre honneur, avec moi, ne court point de hasard ; Et n'a nulle disgrâce à craindre de ma part.
Il lui dit que si elle cède à son amour, son honneur ne sera pas compromis car leur amour resterait secret vu qu'il n'irait pas s'en vanter à d'autres. Le thème de l'honneur, si cher à l'époque classique, revient ici. Il aborde ainsi le thème de l'hypocrisie religieuse, cause de l'interdiction de la pièce à son époque. Il s'oppose alors avec les "amants" qu'on voit ailleurs et qui ne sont pas discrets ni dignes de confiance.
Tous ces galants de cour, dont les femmes sont folles, Sont bruyants dans leurs faits, et vains dans leurs paroles. De leurs progrès sans cesse on les voit se targuer ; Ils n'ont point de faveurs, qu'ils n'aillent divulguer ; Et leur langue indiscrète, en qui l'on se confie, Déshonore l'autel où leur cœur sacrifie :
Périphrase désignant la personne aimée ... et cette périphrase établie encore une analogie entre l'être aimée et une sorte dedivinité ... On reste dans son univers de sacré et de dévotion .. sauf que l'objet de la dévotion n'est plus vraiment dieu ...
Mais les gens comme nous, brûlent d'un feu discret, Avec qui pour toujours on est sûr du secret.
Le "mais" s'oppose aux autres amants qu'elle pourraient trouver et qui ne seraient pas fiables. Son argument implicite est donc qu'ele peut faire des écarts de conduite avec lui sans craindre pour son honneur, car lui sera discret, vu qu'il a une réputation de dévot à conserver. Bref, aveu d'hypocrisie et de dissulation Discret rime avec secret. Il dit "les gens comme nous" en utilisant bien le pronom "nous" pour les unir verbalement, comme s'ils étaient pareils elle et lui ... pas d'opposition envisag"e ainsi ..
Le soin que nous prenons de notre renommée,Répond de toute chose à la personne aimée ;
Reprend l'idée du paraitre et de la réputation à préserver, garant de la discrétion
Et c'est en nous qu'on trouve, acceptant notre coeur, 1000 De l'amour sans scandale, et du plaisir sans peur
Seuls des amants discrets comme ils le seraient si elle accepte, peuvent espérer un amour mal vu mais sans scandale car il serait non su des autres ... Et ils peuvent jouir ainsi d'un "plaisir sans peur" d'être démasqués ou découverts, laissant entendre que la peur du scandale est le seul frein qui pourrait l'empêcher de céder à ses avances mais qu'il lève cet obstacle en lui assurant que sa réputation ne courrait aucun risque avec quelqu'un comme lui qui a tout intérêt à être discret à ce sujet. la "peur" en question renvoie à la criante d'ête découverts, crainte déjà évoquée précédemment :
"votre honneur .. n'a nulle disgrâce à craindre de ma part. " |
| | | CYBER
Nombre de messages : 1049
| Sujet: Re: [lycée] Commentaire composé de Tartuffe. Acte III, scène 3 Mar 7 Déc - 16:55 | | |
| Merci énormément monsieur pour avoir consacré du temps à ce travail ! Je me sers toujours des fiches concernant les méthodes de commentaires ! top Alors. - Citation :
- Il présente sa thèse, montrant qu'on peut être pieux et attaché aux "beautés éternelles" de la religion et éprouver aussi des passions pour les choses terrestre ( les "temporelles" en langage religieux) Pour cela il emploiela valeur particulière d'un temps et celle d'un pronom. je te laisse chercher et interpréter en te référant aux topic d'analyse des pronoms, temps, figures de style, etc. ?
- Concernant cet emploi du pronom je pense à " NOUS " qui revient deux fois.
Ce nous peut être interprété comme un "nous" de généralisation ? Tartuffe généralise ce nous au dévot. ou à l'homme humain ?
- Pour la valeur du temps, je pense à un présent de véritié générale ? L'idée qu'il est fermement convaincu et qui essaie de convaincre en n'imaginant pas de contestation possible à ses affirmations ?
Je dois malheureusement m'arrêter là, j'ai étude et je n'ai pas droit à l'ordinateur ! Je risque de repasser ce soir ! Et merci beaucoup ! |
| | | Modo Aidactif
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| Sujet: Re: [lycée] Commentaire composé de Tartuffe. Acte III, scène 3 Mar 7 Déc - 19:22 | | |
| Tu as bien vu. Dans tes commentaires, modalise ton discours sans te montrer catégorique quand tu n'as pas de certitude.Il me semble qu'on peut interpréter (telle chose) comme voulant souligner sans doute (tel ou tel effet) ... Propose des pistes tout en "prenant des gants" ou des "précautions oratoires" comme on dit. Mais sois plus affirmative en revanche quand pour toi l'analyse va de soi et semble évidente. |
| | | CYBER
Nombre de messages : 1049
| | | | | [lycée] Commentaire composé de Tartuffe. Acte III, scène 3 | |
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