Sujet: Nos parodies de fables de Jean de la Fontaine Mar 3 Nov - 14:16
Le gourmet et le gourmand
Le gourmand, ayant mangé Toute sa pâtée, Se trouva fort dépourvu Quand l'heure du repas fut venue: Pas un seul petit morceau De foie gras ou de veau Il alla frapper affamé Chez son voisin, le gourmet Lui demandant humblement Un petit morceau de pain ou de friand qu'il s'engage à lui rendre dans quelques temps "Qu'as-tu fait de tout ton pâté ?" Questionna le gourmet -Je m'en suis régalé, Ne vous déplaise, J'en ai mangé, tant et tant, Que mes bourrelets vont éclater -Tu t'empiffrais ? J'en suis bien content ! Eh bien ! pense au régime, maintenant.
FIN
Dernière édition par Caliméro le Mar 3 Nov - 17:52, édité 1 fois
Taïhti Aidactive
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Sujet: Re: Nos parodies de fables de Jean de la Fontaine Mar 3 Nov - 19:18
Voici ma parodie du loup et l'agneau que j'ai crée.
Le loup et l'agneau
Un agneau gambadait à la lisière de la forêt. Un gros loup bien dodu qui marchait l'aperçut. Il s'approcha et puis l'attrapa. L'agneau qui se débattait Se mit à lui crier: "Pourquoi me manges-tu ? tu es déjà assez dodu ! -Moi dodu ! Mais pour qui te prends-tu ?! -C'est la vérité, tu t'es regardé ! A force de manger des agneaux, tu deviens gros comme un veau; fais comme moi, pour perdre du poids, mange de l'herbe fraîche avec un peu de crème fraîche. Tiens, prends ça !" Le loup goûta. "Ce n'est pas mauvais Voilà ce que je vais manger désormais" Il relâcha l'agneau et depuis, il n'est plus aussi gros.
Mieux vaut être un agneau doux et intelligent qu'un loup bête et méchant
-Neptune
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Sujet: Re: Nos parodies de fables de Jean de la Fontaine Mer 4 Nov - 17:34
Voici ma parodie elle vient du lion et du rat:
Le lion et le rat
La force n'est pas une solution à tout
Tandis que le lion était en train de se poser Un rat sorti de terre assez remué Et le lion fut surpris De le voir ainsi
Le lion qui était affamé Commença à le menacer Qu'il allait le tuer et le ratatiner Pour en faire son goûter
Et au bout d'un moment Le lion sentit qu'il perdait son temps Avec ce rat et s'en alla Au fond des bois
Quand soudain il tomba Dans un filet Et demanda Au rat de l'aider
Le rat refusa Et lui dit : -"Non je ne t'aiderai pas Si tu es si fort que ça Débrouille-toi tout seul si c'est ce que tu dis"
le lion était enfermé Fut étonné Qu'il ne put l'aider Et il resta à jamais dans ce filet.
Loukoum.
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Sujet: Re: Nos parodies de fables de Jean de la Fontaine Mer 4 Nov - 19:45
le lion et le rat
Ne pas faire confiance à plus petit que soi
D'un vaste trou sorti un rat un lion assis l'observait le rat qui le remarqua Le supplia de l'épargner
Je t'en conjure ne me mange pas Je ne pourrais te servir de repas je suis qu'une pauvre petite ingénue et mon heure n'est pas encore venue
A quoi me servirais tu ? tout juste à remplir un boyau De plus, je suis un régime Bio Et je ne suis plus goulu !
Le lion indifférent, laissa tomber l'affaire en se promenant il fut pris dans un filet il se retrouva les quatre pattes en l'air et rugit fortement pour qu'on vienne l'aider
Le rat qui passait par ici fit mine de ne pas le voir pour le narguer se mit à boire et l'abandonna sans souci
Modo Aidactif
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Sujet: Re: Nos parodies de fables de Jean de la Fontaine Dim 8 Nov - 11:50
La cigale, ayant fumé Tout l’été, Se trouva fort dépourvue Quand le manque fut venu. Pas un seul petit morceau De clope ou de mégot. Elle alla crier nicotine Chez la fourmi sa voisine, La priant de lui prêter Quelques tiges pour subsister Jusqu’à la saison nouvelle. Je vous paierai, lui dit-elle, Avant l’août, foi d’animal, Intérêt et principal. La fourmi n’est pas fumeuse ; Ce n’est point là un défaut. "Que faisiez-vous au temps chaud ? Dit-elle à cette emprunteuse. -Nuit et jour à tout venant Je fumais, ne vous déplaise. -Vous fumiez ? j’en suis forte aise. Eh bien ! Toussez maintenant
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Une autre :
Spoiler:
Le Cigale et la Fourmi
La France ayant claqué Tout l’été, Se trouva fort dépourvue Quand la crise fut venue : Plus un seul petit euro De nos taxes, de nos impôts. Elle alla crier famine A la Chine sa copine, La priant de lui acheter Quelques avions et TGV, répétant comme une ritournelle : « Je vous le rendrai lui dit-elle Avant août, foi d’avocat, En important des produits chinois. » Mais la Chine n’est pas si conne : C’est là une de ses vertus. Que faisiez-vous quand on se cassait le cul ? Dit-elle à cette boufonne. _ Nuit et jour, en bon dépensier, Je flambais, ne vous déplaise
_ Vous flambiez ? J’en suis fort aise, Eh bien ! Crisez maintenant ! »
Dernière édition par Modo le Sam 14 Nov - 11:19, édité 6 fois
Modo Aidactif
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Sujet: Re: Nos parodies de fables de Jean de la Fontaine Dim 8 Nov - 12:38
Le riche et le SDF ( parodie du Rat des villes et du rat des champs )
Autrefois, le Rat des villes, un sale petit richoux A la tête d'une multinationale et qui roulait en corvette, Invita le Rat des champs, qu'était SDF et qui vivait sous les ponts, Dans un palais style prince arabe, Avec des rideaux en or.
Sur une nappe à deux mille balles, Le couvert fut mis, avec deux cent trente mille couteaux et deux cent trente mille fourchettes, Dans un restaurant trois étoiles.
On imagine d'ici le repas qu'ils firent. Il ne manquait rien ! Y avait même du caviar Et du homard.
Mais l'patron du restaurant vient les embêter : " On n'accepte pas les ploucs ici, Vous faites du tort à la maison", Dit-il en montrant l'Rat des champs. Le Rat des villes s'barre en courant Et s'fait suivre par le Rat des champs. " Achevons tout ce dîner.
-Ca suffit, dit le pauvre ; Demain, vous allez venir dans mon carton. C'est pas qu'j'aime pas Tous vos festins à trente-mille balles,
Mais personne vient m'embêter Quand je mange dans les poubelles. Alors salut. C'est pas la peine d'avoir du plaisir Si c'est pour se faire virer.
Dernière édition par Modo le Dim 8 Nov - 12:40, édité 2 fois
Modo Aidactif
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Sujet: Re: Nos parodies de fables de Jean de la Fontaine Dim 8 Nov - 12:51
Parodie modernisée du corbeau et du renard sur ce lien
La racaille et le costard
http://fr.eyeka.com/search/all/tag/parodie/5249
Cliquez sur ce lien top
Un autre texte parodique que j'adore :
Spoiler:
Le corbeau sur un arbre était perché A ne rien faire de toute la journée. Un lapin voyant ainsi le corbeau, L’interpelle et lui dit aussitôt: - Moi aussi, comme-toi, puis-je m’asseoir Et ne rien faire du matin jusqu'au soir ? Le corbeau lui répond de sa branche : - Bien sûr, ami à la queue blanche, je ne vois ce qui pourrait t’empêcher le repos. Blanc lapin s’assoit alors par terre, Et sous l’arbre reste à ne rien faire, Tant et si bien qu’un renard affamé, Voyant ainsi le lapin somnoler, S’approchant du rongeur en silence, D’une bouchée en fait sa pitance.
Moralité :
Pour rester assis à ne rien faire, Il vaut mieux être très haut placé.
Anonyme
Le renard et le corbeau ou si l'on préfère la (fausse) poire et le (vrai) fromage
Maître Corbeau, sur son arbre perché, se disait: « Quel dommage Qu'un aussi beau fromage Soit plein de vers et sente si mauvais.
Tiens ! voilà le renard : je vais, Lui qui me prend pour une poire, Lui jouer, le cher ange, un tour de ma façon. Ça lui servira de leçon ! » Passons sur les détails, vous connaissez l'histoire. Le discours que le renard tient, Le corbeau qui ne répond rien (Tant il rigole !), Bref, le fromage dégringole... Depuis, le renard n'est pas bien ; Il est malade comme un chien. Jean-Luc MOREAU, Poèmes de la souris verte,
Livre de poche Jeunesse, Hachette Livre
Parodie de la cigale et la fourmi :
Par Raymond Queneau
Spoiler:
LA CIMAISE ET LA FRACTION
Une cimaise, seule, du haut de sa corniche, s'ennuyait à crever comme un chien dans sa niche. Pour occuper son temps, elle fait des divisions Et se trouve soudain devant une fraction. " Quel curieux animal... " s'étonne la cimaise, contemplant le quotient : trois divisé par treize. La cimaise n'est pas matheuse, C'est là son moindre défaut. " Moi j'ai pas mon bachot " fait-elle d'une voix boudeuse. " Un chiffre sur un autre, que sépare une barre, C'est plus que compliqué, c'est carrément bizarre... - Compliqué ? pas du tout, s'indigne la fraction, Je ne suis, à vrai dire, qu'une représentation. C'est tout simple, voyez : Trois est numérateur, Et le treize, au dessous, est dénominateur. D'ailleurs, sans me vanter, je suis irréductible. - Si vous me l'affirmez... Je ne dirai pas non. - Treize et trois sont premiers, insiste la fraction. - Euh, oui, fait la cimaise, premiers ? C'est bien possible. " La fraction, à ces mots, se sent encouragée. Elle parle théorie, évoque l'addition, Et le pépécéhème, et le pégécédé : " De façon générale, on dira p sur q... - Comment ? Soyez polie. - C'est un malentendu, voyons, dit la fraction. C'était une expression... Pour rester dans l'abstrait. - p sur q me paraît, à moi, assez concret, J'ai beau n'être, c'est vrai, qu'une décoration, J'ai du vocabulaire. Mieux, j'ai de l'instruction. J'entends, de ma corniche, bien des conversations, Personne, au grand jamais, n'y parle de fraction. Allez, déguerpissez, misérable invention. " La fraction, à ces mots, comprend qu'on la renvoie. Elle ouvre un large bec, et laisse tomber son trois. La cimaise s'en saisit, et dit : " Cher diviseur, sachez que tout professeur est ennuyeux pour celui qui l'écoute Cette leçon vaut bien un numérateur, sans doute. " Dépitée, la fraction, valant zéro sur q, comprit, très en pétard, qu'elle ne diviserait plus.
Sujet: Re: Nos parodies de fables de Jean de la Fontaine Dim 8 Nov - 15:31
Les parodies sont très marrantes, merci Modo top
Réglisse.
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Sujet: Re: Nos parodies de fables de Jean de la Fontaine Lun 9 Nov - 18:37
J'adore les parodies en vidéo c'est très marrant !!!! (celle du corbeau et le renard)
Dernière édition par Réglisse le Jeu 11 Fév - 17:34, édité 1 fois
Caliméro
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Sujet: Re: Nos parodies de fables de Jean de la Fontaine Sam 14 Nov - 11:14
Super modo les vidéos parodiques sont super marrantes merci
H
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Sujet: Re: Nos parodies de fables de Jean de la Fontaine Sam 14 Nov - 20:45
La raison du plus fort est toujours la meilleure Mais elle n'empêche pas la peur.
Un gentil agneau se promenait Dans une forêt sous l'orage. Lorsque le loup survint devant l'agneau en paix Lui barrant la route, disant plein de rage: -Où vas-tu si confiant sur mon territoire? L'agneau sursauta mais répondit aussitôt: -Coupant les bois, je me rendais à la foire Qui a lieu tous les ans dans la ville de Pau. -Vous ne pouvez piétiner mes terres... Je vous informés l'an passé ! Vos parents, vos familles entières M'ont promis de faire respecter mon souhait ! Dit le loup rempli de folie -Euh... j'ai fugué de mon foyer... Et je n'ai point eu connaissance de ceci... Enervé, le loup se jeta sur l'agneau Et n'en fit qu'un seul morceau. Mais depuis ce jour-là, il devint herbivore Son poil, devint celui d'un agneau, Avant de mourir l'agneau lui avait jeté un sort. Sa vie d'agneau ne dura qu'une matinée Il se fit prendre au piège par un autre loup ! Qui le croqua d'un seul coup !
Voilà!!! top
Rantanplan
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Sujet: Re: Nos parodies de fables de Jean de la Fontaine Lun 16 Nov - 16:25
Haribo la tienne aussi est bien!!
H
Nombre de messages : 117
Sujet: Re: Nos parodies de fables de Jean de la Fontaine Sam 5 Déc - 9:09
Merci, c'est gentil. Chacun a son style d'écriture et tout le monde dans la classe n'a pas eu les même idées.
Modo Aidactif
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Sujet: Re: Nos parodies de fables de Jean de la Fontaine Jeu 9 Aoû - 11:53
C'était un corbeau gavé. Il revenait de chez son oncle, le crémier, qui lui avait fait avaler une quantité monstrueuse de fromages. "Prends encore un peu de Coulommiers, mon neveu ! Et du Saint-Nectaire ! Mais si, voyons ! A ton âge, on dévore ! Tu pars déjà ? Alors prends avec toi ce camembert pour la route ! J'insiste !"
Le pauvre jeune corbeau se sentait si ballonné par cet atroce gueuleton qu'il ne pouvait presque plus voler. Quand il fut sût que l'oncle crémier ne pouvait plus l'apercevoir à l'horizon, il se laissa tomber lourdement sur une branche. Ses deux yeux louchaient avec dégoût sur le camembert qu'il tenait dans son bec.
"Qu'est-ce que je vais faire de ce fromage ? J'en ai tant mangé que cette odeur me donne envie de vomir. Je pourrais l'abandonner dans un coin, mais il sent si fort que mon oncle pourrait s'en rendre compte. Et s'il découvre que je n'ai pas voulu de son cadeau, c'en est fini de mon héritage !"
Un renard qui l'avait repéré le regardait en salivant : "Un camembert : Rien qu'à l'odeur, je l'imagine coulant à ravir ! Ce corbeau a trop de chance ! Comment procéder pour qu'il le laisse tomber de son bec ?"
En vérité, il eût suffi de demander : le volatile eût été trop heureux de se débarrasser du fromage sans risquer de vexer l'oncle. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Le renard s'imagine qu'il fallait inventer des stratagèmes subtils. Il se mit à le flatter pour s'acheter ses bonnes grâces : " Ô corbeau, sublime oiseau au plumage étincelant, toi dont le regard respire l'intelligence..." Le renard était intarissable. Le volatile, qui n'était pourtant pas un délicat, trouva qu'il en faisait trop. Il avait déjà un poids sur l'estomac, comme si ces éloges insensés, l'alourdissaient davantage.
Soudain, il sentit ses boyaux se retourner. Le coeur lui remonta jusqu'au bec qu'il ouvrit pour laisser passage non seulement au camembert convoité mais aussi à un vomi de coulommiers, de Saint-Nectaire, de Roquefort et autres tommes de Savoie ... Le mammifère reçut ce mélange en pleine figure. Il s'en alla, honteux et confus, jurant qu'on ne l'y reprendrait plus.
Moralité : flatteur, méfie-toi. Ton attitude fait vomir.
Le Marchand de Fables est passé, d'après Amélie Nothomb
Sujet: Re: Nos parodies de fables de Jean de la Fontaine Lun 8 Oct - 15:27
Modo a écrit:
Parodie modernisée du corbeau et du renard sur ce lien
La racaille et le costard
http://fr.eyeka.com/search/all/tag/parodie/5249
Cliquez sur ce lien top
Un autre texte parodique que j'adore :
Spoiler:
Le corbeau sur un arbre était perché A ne rien faire de toute la journée. Un lapin voyant ainsi le corbeau, L’interpelle et lui dit aussitôt: - Moi aussi, comme-toi, puis-je m’asseoir Et ne rien faire du matin jusqu'au soir ? Le corbeau lui répond de sa branche : - Bien sûr, ami à la queue blanche, je ne vois ce qui pourrait t’empêcher le repos. Blanc lapin s’assoit alors par terre, Et sous l’arbre reste à ne rien faire, Tant et si bien qu’un renard affamé, Voyant ainsi le lapin somnoler, S’approchant du rongeur en silence, D’une bouchée en fait sa pitance.
Moralité :
Pour rester assis à ne rien faire, Il vaut mieux être très haut placé.
Anonyme
Le renard et le corbeau ou si l'on préfère la (fausse) poire et le (vrai) fromage
Maître Corbeau, sur son arbre perché, se disait: « Quel dommage Qu'un aussi beau fromage Soit plein de vers et sente si mauvais.
Tiens ! voilà le renard : je vais, Lui qui me prend pour une poire, Lui jouer, le cher ange, un tour de ma façon. Ça lui servira de leçon ! » Passons sur les détails, vous connaissez l'histoire. Le discours que le renard tient, Le corbeau qui ne répond rien (Tant il rigole !), Bref, le fromage dégringole... Depuis, le renard n'est pas bien ; Il est malade comme un chien. Jean-Luc MOREAU, Poèmes de la souris verte,
Livre de poche Jeunesse, Hachette Livre
Parodie de la cigale et la fourmi :
Par Raymond Queneau
Spoiler:
LA CIMAISE ET LA FRACTION
Une cimaise, seule, du haut de sa corniche, s'ennuyait à crever comme un chien dans sa niche. Pour occuper son temps, elle fait des divisions Et se trouve soudain devant une fraction. " Quel curieux animal... " s'étonne la cimaise, contemplant le quotient : trois divisé par treize. La cimaise n'est pas matheuse, C'est là son moindre défaut. " Moi j'ai pas mon bachot " fait-elle d'une voix boudeuse. " Un chiffre sur un autre, que sépare une barre, C'est plus que compliqué, c'est carrément bizarre... - Compliqué ? pas du tout, s'indigne la fraction, Je ne suis, à vrai dire, qu'une représentation. C'est tout simple, voyez : Trois est numérateur, Et le treize, au dessous, est dénominateur. D'ailleurs, sans me vanter, je suis irréductible. - Si vous me l'affirmez... Je ne dirai pas non. - Treize et trois sont premiers, insiste la fraction. - Euh, oui, fait la cimaise, premiers ? C'est bien possible. " La fraction, à ces mots, se sent encouragée. Elle parle théorie, évoque l'addition, Et le pépécéhème, et le pégécédé : " De façon générale, on dira p sur q... - Comment ? Soyez polie. - C'est un malentendu, voyons, dit la fraction. C'était une expression... Pour rester dans l'abstrait. - p sur q me paraît, à moi, assez concret, J'ai beau n'être, c'est vrai, qu'une décoration, J'ai du vocabulaire. Mieux, j'ai de l'instruction. J'entends, de ma corniche, bien des conversations, Personne, au grand jamais, n'y parle de fraction. Allez, déguerpissez, misérable invention. " La fraction, à ces mots, comprend qu'on la renvoie. Elle ouvre un large bec, et laisse tomber son trois. La cimaise s'en saisit, et dit : " Cher diviseur, sachez que tout professeur est ennuyeux pour celui qui l'écoute Cette leçon vaut bien un numérateur, sans doute. " Dépitée, la fraction, valant zéro sur q, comprit, très en pétard, qu'elle ne diviserait plus.