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| Cahier des textes des 4emes1 de Prades | |
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Auteur | Message |
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Capitaine Caaaaaaverne ! Aidactive
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| Sujet: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Mer 2 Sep - 15:01 | | |
| Jeudi 3 septembre Prise de contact
Voici donc votre cahier de texte numérique pour cette année. Vous y trouverez l'intégralité de vos cours de français et des documents que l'on étudiera en classe. Bonne rentrée 2020 à tous |
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Mer 2 Sep - 15:05 | | |
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Mer 2 Sep - 15:08 | | |
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Mer 2 Sep - 15:14 | | |
| L'organisation de votre classeur
Votre classeur comportera 5 parties:
-Méthodologie et fiches Brevet -Textes et productions d'écrits. -Orthographe, dictées et réécritures. -Grammaire -Récitations.
A la fin de votre classeur vous rangerez une quinzaine de feuilles simples déjà préparées pour une évaluation: nom prénom classe/ Cadre en rouge pour le titre de l'évaluation et marge tracée à trois carreaux supplémentaires.
Vous aurez également avec vous en cours un répertoire format petit cahier qui vous suivra ensuite en Troisième.
Vous aurez également besoin de fiches cartonnées pour commencer vos fiches de 3emes. Ces fiches pourront être rangées à la fin de votre classeur _________________ |
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Mer 2 Sep - 15:23 | | |
| Préparation au cours de lundi 7
- amener le manuel pour les deux semaines à venir - amener votre répertoire
Réfléchir: Est-ce que la peur du regard des autres vous a déjà empêché de faire quelque chose qui aurait pu vous rendre heureux?
Vous rédigerez votre réponse en une douzaine de lignes, à la première personne du singulier, sur une feuille simple en notant la consigne d'écriture en rouge. Vous la rangerez dans le classeur partie Textes et productions d'écrit. _________________ |
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Jeu 3 Sep - 10:07 | | |
| Chapitre 1 : Un genre littéraire: la Nouvelle: comment faire court et efficace ?
Séance 1 découvrir le genre de la nouvelle
A Définition
A La nouvelle est un genre littéraire qui se différencie du roman par sa brièveté. (quelques pages)La nouvelle se caractérise également par un nombre restreint de personnages, l’ancrage dans le réel, une action souvent unique et par une chute.( = la fin brutale et inattendue de la nouvelle). Il existe différentes sortes de nouvelles : réalistes ( qui miment et racontent la « vraie vie « ), fantastiques, policières... B)Comment se construit une nouvelle ? Je sais repérer :Le schéma narratif (fiche brevet)
La structure du récit comporte 5 étapes.
1.)La situation initiale
Au début de l’histoire, on apprend qui est le personnage principal, les circonstances (lieu, époque), la situation des personnages. Il y a une certaine stabilité. L’histoire est racontée à l’imparfait.
2.)L’élément perturbateur
Quelque chose survient d’un seul coup et provoque une rupture de la stabilité. L’action est alors déclenchée. L’élément perturbateur peut être l’arrivée d’un personnage, une révélation, une découverte, un événement particulier… On le repère à la présence d'un adverbe marquant une ruptur: Or, un jour...L’histoire est alors rédigée au passé simple.
3.)Les péripéties
Il s’agit de toutes les actions qui ont lieu alors : on parle de l’enchaînement des péripéties Les personnages tentent de trouver un nouvel équilibre. L’histoire est au passé simple mais il peut y avoir des descriptions (imparfait).
4.)La résolution
La situation trouve un nouvel équilibre grâce à l’intervention de certaines personnes ou parce qu’elle ne peut plus continuer. Passé simple en majorité.
5.)La situation finale
L’histoire est terminée. Les personnages sont heureux ou malheureux et l’auteur nous donne à voir le tableau d’une nouvelle situation stable, différente de la situation finale (pire ou meilleure).Passé simple en majorité. | NB: parfois, les dernières lignes du texte créent une grande surprise chez le lecteur qui ne s’attendait pas à cette fin. C'est la chute.
le Réalisme
Le mouvement réaliste au 19eme siècle s'inspire de la vie quotidienne, des faits divers et des journaux.
L’écrivain réaliste n’idéalise pas la société, il représente la réalité telle qu’elle est sans chercher à l’embellir.
Une nouvelle réaliste: La parure de Maupassant Genre bref, la nouvelle est un récit court centré sur un seul événement. Cette brièveté impose au narrateur de présenter rapidement le décor, l’intrigue et les personnages. Contrairement au roman, la nouvelle n’a pas le temps de développer les pensées et les sentiments des personnages. Par ailleurs, dans la nouvelle réaliste, le décor est décrit avec précision afin que le lecteur reconnaisse le cadre et identifie des lieux réels. C’est pour cette raison que dans La Parure Maupassant multiple les toponymes (noms de lieux) désignant la banlieue parisienne.
Séance 2. Découvrir l’incipit d'une nouvelle réaliste Issu du mot latin incipio signifiant « je commence », l’incipit est un moment important d’un récit : il s’agit des premières pages qui permettent au lecteur de découvrir le livre. L’incipit apporte un certain nombre d’informations : Où se déroule l’action ? . Quand se déroule l’action ? Qui sont les personnages principaux ? Quels sont leurs traits de caractère?
L’incipit permet de planter le décor : il doit inciter le lecteur à poursuivre sa lecture.
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Jeu 3 Sep - 11:10 | | |
| Vocabulaire à noter dans le répertoire
in medias res nota bene _________________ |
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Jeu 3 Sep - 17:43 | | |
| Vocabulaire à noter dans le répertoire
La parure
Une dot: somme d'argent remise par la famille de la jeune fille à la famille du jeune homme qui l'épouse.
Une hiérarchie: organisation sociale qui fait que chaque individu est subordonné (doit obéir) à un autre. -->ordre de classement
Humble : qui fait preuve de simplicité ->qui n'est pas orgueilleux, superieur, fier..., modeste Eperdu : en proie à une vive émotion. >un amour éperdu, aimer éperdument.
Antichambre: petite pièce servant de salle d'attente dans les grandes maisons d'autrefois, où l'on faisait patienter les visiteurs avant qu'un valet (serviteur) ne les introduise au salon.
Bibelots : petit objets de décoration.
Inestimable : qui n'a pas de prix, très importante reluire: briller, miroiter faire briller la argenterie Argenterie ensemble des couverts,plats en argent vaisselle féerie,féerique: qui évoque les contes de fées, la magie, le rêve. exquis: délicieux, succulent,un plat succulent galanterie: se comporter de manière galante, se comporter en galant homme Ensemble des formes de courtoisie d'un homme vis à vis d'une femme, lui tenir la porte, porter quelque chose de lourd etc... faire des galanteries: tenir des propos flatteurs, chercher à séduire. _________________ |
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Ven 4 Sep - 11:00 | | |
| Vocabulaire du jour à recopier dans le répertoire
interloqué: surpris forment, étonné, abasourdi. Je suis restée interloqué quand j'ai appris que le collège fermait. fastidieux: long et monotone,qui n'éveille aucun intérêt. Faire des lignes en punition est un exercice fastidieux. _________________ |
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Ven 4 Sep - 11:08 | | |
| Le schéma narratif (à recopier sur une fiche brevet)
La structure du récit comporte 5 étapes.
1.)La situation initiale
Au début de l’histoire, on apprend qui est le personnage principal, les circonstances (lieu, époque), la situation des personnages. Il y a une certaine stabilité. L’histoire est racontée à l’imparfait.
2.)L’élément perturbateur
Quelque chose survient d’un seul coup et provoque une rupture de la stabilité. L’action est alors déclenchée. L’élément perturbateur peut être l’arrivée d’un personnage, une révélation, une découverte, un événement particulier… On le repère à la présence d'un adverbe marquant une rupture: Or, un jour...L’histoire est alors rédigée au passé simple.
3.)Les péripéties
Il s’agit de toutes les actions qui ont lieu alors : on parle de l’enchaînement des péripéties Les personnages tentent de trouver un nouvel équilibre. L’histoire est au passé simple mais il peut y avoir des descriptions (imparfait).
4.)La résolution
La situation trouve un nouvel équilibre grâce à l’intervention de certaines personnes ou d'un événement particulier Passé simple en majorité.
5.)La situation finale
L’histoire est terminée. L’auteur nous donne à voir le tableau d’une nouvelle situation stable, différente de la situation finale (pire ou meilleure).Passé simple en majorité. | NB: parfois, les dernières lignes du texte créent une grande surprise chez le lecteur qui ne s’attendait pas à cette fin. C'est la chute._________________ |
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Ven 4 Sep - 20:23 | | |
| Séance 2. Découvrir l'’incipit d'une nouvelle réaliste Issu du mot latin incipio signifiant « je commence », l’incipit est un moment important d’un récit : il s’agit des premières pages qui permettent au lecteur de découvrir le livre. L’incipit apporte un certain nombre d’informations : Où se déroule l’action ? . Quand se déroule l’action ? Qui sont les personnages principaux ? Quels sont leurs traits de caractère?
L’incipit permet de planter le décor : il doit inciter le lecteur à poursuivre sa lecture. _________________ |
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Ven 4 Sep - 20:37 | | |
| Je sais relever un champs lexical (ensemble de termes qui renvoient tous à une même idée)
Le champ lexical de l'argent :
valait quarante mille francs trente-six mille trente-quatre mille francs dix-huit mille francs il emprunta mille francs cinq cents cinq louis il prit des engagements ruineux les usuriers risqua sa signature faire honneur (= payer) trente-six mille francs
Le champ lexical de l’argent est à la fois abondant et précis. Il renvoie à une réalité de l’époque, celle de la pratique des usuriers. Les usuriers sont des personnes qui prêtent de l’argent en prenant un bénéfice illégal. Cette manière de détailler les moindres faits s’inscrit dans l’écriture réaliste. _________________ |
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Ven 4 Sep - 20:40 | | |
| Xavier FORNERET 1809 - 1884 Un pauvre honteux Il l'a tirée De sa poche percée L'a mise sous ses yeux ; Et l'a bien regardée En disant : " Malheureux ! "
Il l'a soufflée De sa bouche humectée ; Il avait presque peur D'une horrible pensée Qui vint le prendre au coeur.
Il l'a mouillée D'une larme gelée Qui fondit par hasard ; Sa chambre était trouée Encor plus qu'un bazar.
Il l'a frottée, Ne l'a pas réchauffée, À peine il la sentait ; Car, par le froid pincée Elle se retirait.
Il l'a pesée Comme on pèse une idée, En l'appuyant sur l'air. Puis il l'a mesurée Avec du fil de fer.
Il l'a touchée De sa lèvre ridée. - D'un frénétique effroi Elle s'est écriée : Adieu, embrasse-moi !
Il l'a baisée Et après l'a croisée Sur l'horloge du corps, Qui rendait, mal montée, Des mats et lourds accords.
Il l'a palpée D'une main décidée À la faire mourir. - Oui c'est une bouchée Dont on peut se nourrir.
Il l'a pliée, Il l'a cassée ; Il l'a placée, Il l'a coupée, Il l'a lavée, Il l'a portée, Il l'a grillée, Il l'a mangée.
- Quand il n'était pas grand, on lui avait dit : - Si tu as faim, mange une de tes mains._________________ |
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Jeu 10 Sep - 16:17 | | |
| Séance 2 La construction du récit
I rappel sur le schéma narratif On retrouve cette progression classique du récit dans tous les textes narratifs (narrer=raconter) comme le roman,la nouvelle,le conte...
situation initiale/élément de perturbation/enchaînement des péripéties/élément de résolution/situation finale Situation initiale: pose le décor et présente le/les personnages toujours à l'imparfait Dans la nouvelle de Maupassant, jeune femme (dont on ne connait pas encore le nom), malheureuse car elle ne mène pas la vie de luxe et de richesse dont elle rêve. Élément de perturbation (amène une rupture). Présentée par une phrase brève,commençant généralement par "Or" ou "Un jour" et rédigée au passé simple. ici, il s'agit de l'arrivée du courrier d'invitation au ministère.
Enchaînement des péripéties -Les larmes de Mathilde -la négociation d'une somme d'argent pour acheter une belle robe
-Mathilde n' a pas de bijoux: elle emprunte à son amie, Mme Forestier, une parure de diamant. -le bal, moment d'enchantement -Perte de la parure de diamant -racheter une parure pour la rendre à mme forestier
-contracter des prêts pour la rembourser -changement radical de vie
Élément de résolution:Encore une phrase au passé simple, qui commence par un jour, or, soudain et qui va faire rebasculer l histoire; Or un dimanche '...) elle aperçut mme forestier
Situation finale: la chute: le collier était un faux
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Jeu 10 Sep - 19:50 | | |
| 3. Analyse du téléfilm de Chabrol :
a. L’ouverture de la nouvelle et celle du film ne sont pas identiques.
La nouvelle commence par une description physique et morale de
Mathilde, alors que le téléfilm la montre en visite chez son amie
Mme Forestier qu'elle jalouse clairement.
b. C. Chabrol a ajouté plusieurs éléments à la nouvelle de Maupassant :
le cinéaste montre en détail toute la vie étriquée et les
humiliations que subit M. Loisel au ministère ; M. Loisel propose des
bijoux factices avant de suggérer d’aller en demander à Mme Forestier ;
l’homme à la jambe de bois, qui apparaît au bal et ne peut pas danser,
est une création de Chabrol qui n’existe pas dans la nouvelle : il semble
souligner l’inégalité entre les hommes et l’injustice du sort ; de même,
le portrait de l’usurier et les mouches qui tournent autour de lui sont
une invention de Chabrol.
c. Dans la nouvelle, Mathilde réagit de façon héroïque (« Elle prit
son parti, d’ailleurs, tout d’un coup, héroïquement. », l. 318-319), elle
consent à tous les sacrifices nécessaires pour rembourser la parure
sans rechigner. Dans le téléfilm, ces sacrifices la rendent avare, aigrie.
Chabrol montre les effets du temps sur Mathilde par sa dégradation
physique progressive et visible au cours d’une séquence où on la voit
aller et venir sous des arcades et se faner peu à peu.
Le film se termine sur le visage hagard de Mathilde. Cette image
montre les ravages de cette histoire sur le personnage, sa stupeur et
son incrédulité devant ce que lui apprend Mme Forestier. ◗ B • Le tournage du téléfilm Le reportage sur le tournage du téléfilm de Chabrol est disponible sur www.ina.fr/video/3150082001019. I _________________
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Jeu 10 Sep - 20:18 | | |
| Dictée préparée
Le mari travaillait, le soir, à mettre au net les comptes d'un commercant, et la nuit, souvent, il faisait de la copie à cinq sous la page.
Et cette vie dura dix ans.
Au bout de dix ans, ils avaient tout restitué, tout, avec le taux de l'usure, et l'accumulation des intérêts superposés.
Mme Loisel semblait vieille, maintenant. Elle était devenue la femme forte, et dure, et rude, des ménages pauvres. Mal peignée, avec les jupes de travers et les mains rouges, elle parlait haut, lavait à grande eau les planchers. Mais parfois, lorsque son mari était au bureau, elle s'asseyait auprès de la fenêtre, et elle songeait à cette soirée d'autrefois, à ce bal où elle avait été si belle et si fêtée. _________________ |
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Jeu 10 Sep - 20:22 | | |
| L exercice de réécriture au Brevet
La réécriture est un exercice de transposition (de changement) qui porte toujours sur un passage du texte.
On peut vous demander de changer : - les personnes (Par exemple, remplacer une 3ème personne du singulier par une 1ère personne du pluriel) - les temps (Par exemple, remplacer le système du présent par le système du passé) - le nombre (Par exemple, passer du pluriel au singulier).
Parfois vous n'aurez qu'un changement à faire mais parfois on peut vous demander plusieurs changements dans la même consigne.
MODE D'EMPLOI 1. Bien lire la consigne de travail afin de ne pas oublier un changement. 2. Surligner dans la consigne le ou les différents changements que l'on vous demande de deux couleurs différentes. 3. Surligner dans le passage toutes les modifications orthographiques que vous allez faire : les accords sujet / verbe, les accords nom/adjectif, les accords du participe passé, changements des terminaisons des verbes… 4.Vous pouvez réécrire au propre. Attention à n'oublier ni un mot ni une majuscule ni rien du tout...Ce serait compté comme une faute...N'oubliez pas c'est un exercice où vous pouvez gagner facilement des points, alors prenez votre temps quand même !!
Exercice de réécritureRecopiez ce texte en remplaçant Mme Loisel par "Ces femmes"Mme Loisel semblait vieille, maintenant. Elle était devenue la femme forte, et dure, et rude, des ménages pauvres. Mal peignée, avec les jupes de travers et les mains rouges, elle parlait haut, lavait à grande eau les planchers. Mais parfois, lorsque son mari était au bureau, elle s'asseyait auprès de la fenêtre, et elle songeait à cette soirée d'autrefois, à ce bal où elle avait été si belle et si fêtée._________________
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Jeu 10 Sep - 20:30 | | |
| L’AVEUGLEQu’est-ce donc que cette joie du premier soleil ? Pourquoi cette lumière tombée sur la terre nous emplit-elle ainsi du bonheur de vivre ? Le ciel est tout bleu, la campagne toute verte, les maisons toutes blanches ; et nos yeux ravis boivent ces couleurs vives dont ils font de l’allégresse pour nos âmes. Et il nous vient des envies de danser, des envies de courir, des envies de chanter, une légèreté heureuse de la pensée, une sorte de tendresse élargie ; on voudrait embrasser le soleil. Les aveugles sous les portes, impassibles en leur éternelle obscurité, restent calmes comme toujours au milieu de cette gaieté nouvelle, et, sans comprendre, ils apaisent à toute minute leur chien qui voudrait gambader. Quand ils rentrent, le jour fini, au bras d’un jeune frère ou d’une petite sœur, si l’enfant dit : « Il a fait bien beau tantôt ! », l’autre répond : « Je m’en suis bien aperçu, qu’il faisait beau, Loulou ne tenait pas en place. » J’ai connu un de ces hommes dont la vie fut un des plus cruels martyres qu’on puisse rêver. C’était un paysan, le fils d’un fermier normand. Tant que le père et la mère vécurent, on eut à peu près soin de lui ; il ne souffrit guère que de son horrible infirmité ; mais dès que les vieux furent partis, l’existence atroce commença. Recueilli par une sœur, tout le monde dans la ferme le traitait comme un gueux qui mange le pain des autres. À chaque repas, on lui reprochait la nourriture ; on l’appelait fainéant, manant ; et bien que son beau-frère se fût emparé de sa part d’héritage, on lui donnait à regret la soupe, juste assez pour qu’il ne mourût point. Il avait une figure toute pâle, et deux grands yeux blancs comme des pains à cacheter ; et il demeurait impassible sous l’injure, tellement enfermé en lui-même qu’on ignorait s’il la sentait. Jamais d’ailleurs il n’avait connu aucune tendresse, sa mère l’ayant toujours un peu rudoyé, ne l’aimant guère ; car aux champs les inutiles sont des nuisibles, et les paysans feraient volontiers comme les poules qui tuent les infirmes d’entre elles. Sitôt la soupe avalée, il allait s’asseoir devant la porte en été, contre la cheminée en hiver, et il ne remuait plus jusqu’au soir. Il ne faisait pas un geste, pas un mouvement ; seules ses paupières, qu’agitait une sorte de souffrance nerveuse, retombaient parfois sur la tache blanche de ses yeux. Avait-il un esprit, une pensée, une conscience nette de sa vie ? Personne ne se le demandait. Pendant quelques années, les choses allèrent ainsi. Mais son impuissance à rien faire autant que son impassibilité finirent par exaspérer ses parents, et il devint un souffre-douleur, une sorte de bouffon-martyr, de proie donnée à la férocité native, à la gaieté sauvage des brutes qui l’entouraient. On imagina toutes les farces cruelles que sa cécité put inspirer. Et, pour se payer de ce qu’il mangeait, on fit de ses repas des heures de plaisir pour les voisins et de supplice pour l’impotent. Les paysans des maisons prochaines s’en venaient à ce divertissement ; on se le disait de porte en porte, et la cuisine de la ferme se trouvait pleine chaque jour. Tantôt on posait sur la table, devant son assiette où il commençait à puiser le bouillon, quelque chat ou quelque chien. La bête avec son instinct flairait l’infirmité de l’homme et, tout doucement, s’approchait, mangeait sans bruit, lapant avec délicatesse ; et quand un clapotis de langue un peu bruyant avait éveillé l’attention du pauvre diable, elle s’écartait prudemment pour éviter le coup de cuiller qu’il envoyait au hasard devant lui. Alors c’étaient des rires, des poussées, des trépignements des spectateurs tassés le long des murs. Et lui, sans jamais dire un mot, se remettait à manger de la main droite, tandis que, de la gauche avancée, il protégeait et défendait son assiette. Tantôt on lui faisait mâcher des bouchons, du bois, des feuilles ou même des ordures, qu’il ne pouvait distinguer. Puis, on se lassa même des plaisanteries ; et le beau-frère enrageant de le toujours nourrir, le frappa, le gifla sans cesse, riant des efforts inutiles de l’autre pour parer les coups ou les rendre. Ce fut alors un jeu nouveau : le jeu des claques. Et les valets de charrue, le goujat, les servantes, lui lançaient à tout moment leur main par la figure, ce qui imprimait à ses paupières un mouvement précipité. Il ne savait où se cacher et demeurait sans cesse les bras étendus pour éviter les approches. Enfin, on le contraignit à mendier. On le postait sur les routes les jours de marché, et, dès qu’il entendait un bruit de pas ou le roulement d’une voiture, il tendait son chapeau en balbutiant : « La charité, s’il vous plaît. » Mais le paysan n’est pas prodigue, et, pendant des semaines entières, il ne rapportait pas un sou. Ce fut alors contre lui une haine déchaînée, impitoyable. Et voici comment il mourut. Un hiver, la terre était couverte de neige, et il gelait horriblement. Or, son beau-frère, un matin, le conduisit fort loin sur une grande route pour lui faire demander l’aumône. Il l’y laissa tout le jour, et quand la nuit fut venue, il affirma devant ses gens qu’il ne l’avait plus retrouvé. Puis il ajouta : « Bast ! faut pas s’en occuper, quelqu’un l’aura emmené parce qu’il avait froid. Pardié ! i n’est pas perdu. I reviendra ben d’main manger la soupe. » Le lendemain, il ne revint pas. Après de longues heures d’attente, saisi par le froid, se sentant mourir, l’aveugle s’était mis à marcher. Ne pouvant reconnaître la route ensevelie sous cette écume de glace, il avait erré au hasard, tombant dans les fossés, se relevant, toujours muet, cherchant une maison. Mais l’engourdissement des neiges l’avait peu à peu envahi, et, ses jambes faibles ne le pouvant plus porter, il s’était assis au milieu d’une plaine. Il ne se releva point. Les blancs flocons qui tombaient toujours l’ensevelirent. Son corps raidi disparut sous l’incessante accumulation de leur foule infinie ; et rien n’indiquait plus la place où le cadavre était couché. Ses parents firent mine de s’enquérir et de le chercher pendant huit jours. Ils pleurèrent même. L’hiver était rude et le dégel n’arrivait pas vite. Or, un dimanche, en allant à la messe, les fermiers remarquèrent un grand vol de corbeaux qui tournoyaient sans fin au-dessus de la plaine, puis s’abattaient comme une pluie noire en tas à la même place, repartaient et revenaient toujours. La semaine suivante, ils étaient encore là, les oiseaux sombres. Le ciel en portait un nuage comme s’ils se fussent réunis de tous les coins de l’horizon ; et ils se laissaient tomber avec de grands cris dans la neige éclatante, qu’ils tachaient étrangement, et fouillaient avec obstination. Un gars alla voir ce qu’ils faisaient, et découvrit le corps de l’aveugle, à moitié dévoré déjà, déchiqueté. Ses yeux pâles avaient disparu, piqués par les longs becs voraces. Et je ne puis jamais ressentir la vive gaieté des jours de soleil, sans un souvenir triste et une pensée mélancolique vers le gueux, si déshérité dans la vie que son horrible mort fut un soulagement pour tous ceux qui l’avaient connu. 31 mars 1882 _________________ |
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Jeu 10 Sep - 20:33 | | |
| CLOCHETTE
Sont-ils étranges, ces anciens souvenirs qui vous hantent sans qu’on puisse se défaire d’eux ! Celui-là est si vieux, si vieux que je ne saurais comprendre comment il est resté si vif et si tenace dans mon esprit. J’ai vu depuis tant de choses sinistres, émouvantes ou terribles, que je m’étonne de ne pouvoir passer un jour, un seul jour, sans que la figure de la mère Clochette ne se retrace devant mes yeux, telle que je la connus, autrefois, voilà si longtemps, quand j’avais dix ou douze ans. C’était une vieille couturière qui venait une fois par semaine, tous les mardis, raccommoder le linge chez mes parents. Mes parents habitaient une de ces demeures de campagne appelées châteaux, et qui sont simplement d’antiques maisons à toit aigu, dont dépendent quatre ou cinq fermes groupées autour. Le village, un gros village, un bourg, apparaissait à quelques centaines de mètres, serré autour de l’église, une église de briques rouges devenues noires avec le temps. Clochette Donc, tous les mardis, la mère Clochette arrivait entre six heures et demie et sept heures du matin et montait aussitôt dans la lingerie se mettre au travail. C’était une haute femme maigre, barbue, ou plutôt poilue, car elle avait de la barbe sur toute la figure, une barbe surprenante, inattendue, poussée par bouquets invraisemblables, par touffes frisées qui semblaient semées par un fou à travers ce grand visage de gendarme en jupes. Elle en avait sur le nez, sous le nez, autour des yeux, sur le menton, sur les joues ; et ses sourcils d’une épaisseur et d’une longueur extravagantes, tout gris, touffus, hérissés, avaient tout à fait l’air d’une paire de moustaches placées là par erreur. Elle boitait, non pas comme boitent les estropiés ordinaires, mais comme un navire à l’ancre. Quand elle posait sur sa bonne jambe son grand corps osseux et dévié, elle semblait prendre son élan pour monter sur une vague monstrueuse, puis, tout à coup, elle plongeait comme pour disparaître dans un abîme, elle s’enfonçait dans le sol. Sa marche éveillait bien l’idée d’une tempête, tant elle se balançait en même temps ; et sa tête toujours coiffée d’un énorme bonnet blanc, dont les rubans lui flottaient dans le dos, semblait traverser l’horizon, du nord au sud et du sud au nord, à chacun de ses mouvements. Clochette Clochette J’adorais cette mère Clochette. Aussitôt levé je montais dans la lingerie où je la trouvais installée à coudre, une chaufferette sous les pieds. Dès que j’arrivais, elle me forçait à prendre cette chaufferette et à m’asseoir dessus pour ne pas m’enrhumer dans cette vaste pièce froide, placée sous le toit. « Ça te tire le sang de la gorge », disait-elle. Elle me contait des histoires, tout en reprisant le linge avec ses longs doigts crochus, qui étaient vifs ; ses yeux derrière ses lunettes aux verres grossissants, car l’âge avait affaibli sa vue, me paraissaient énormes, étrangement profonds, doubles. Elle avait, autant que je puis me rappeler les choses qu’elle me disait et dont mon cœur d’enfant était remué, une âme magnanime de pauvre femme. Elle voyait gros et simple. Elle me contait les événements du bourg, l’histoire d’une vache qui s’était sauvée de l’étable et qu’on avait retrouvée, un matin, devant le moulin de Prosper Malet, regardant tourner les ailes de bois, ou l’histoire d’un œuf de poule découvert dans le clocher de l’église sans qu’on eût jamais compris quelle bête était venue le pondre là, ou l’histoire du chien de Jean-Jean Pilas, qui avait été reprendre à dix lieues du village la culotte de son maître volée par un passant tandis Clochette qu’elle séchait devant la porte après une course à la pluie. Elle me contait ces naïves aventures de telle façon qu’elles prenaient en mon esprit des proportions de drames inoubliables, de poèmes grandioses et mystérieux ; et les contes ingénieux inventés par des poètes et que me narrait ma mère le soir, n’avaient point cette saveur, cette ampleur, cette puissance des récits de la paysanne.
Or, un mardi, comme j’avais passé toute la matinée à écouter la mère Clochette, je voulus remonter près d’elle, dans la journée, après avoir été cueillir des noisettes avec le domestique, au bois des Hallets, dernière la ferme de Noirpré. Je me rappelle tout cela aussi nettement que les choses d’hier. Or, en ouvrant la porte de la lingerie, j’aperçus la vieille couturière étendue sur le sol, à côté de sa chaise, la face par terre, les bras allongés, tenant encore son aiguille d’une main, et de l’autre, une de mes chemises. Une de ses jambes, dans un bas bleu, la grande sans doute, s’allongeait sous sa chaise, et les lunettes brillaient au pied de la muraille, ayant roulé loin d’elle. Je me sauvai en poussant des cris aigus. On accourut ; et j’appris au bout de quelques minutes que la mère Clochette était morte. Clochette Je ne saurais dire l’émotion profonde, poignante, terrible, qui crispa mon cœur d’enfant. Je descendis à petits pas dans le salon et j’allai me cacher dans un coin sombre, au fond d’une immense et antique bergère où je me mis à genoux pour pleurer. Je restai là longtemps sans doute, car la nuit vint. Tout à coup on entra avec une lampe, mais on ne me vit pas et j’entendis mon père et ma mère causer avec le médecin, dont je reconnus la voix. On l’avait été chercher bien vite et il expliquait les causes de l’accident. Je n’y compris rien d’ailleurs. Puis il s’assit, et accepta un verre de liqueur avec un biscuit.
Il parlait toujours ; et ce qu’il dit alors me reste et me restera gravé dans l’âme jusqu’à ma mort ! Je crois que je puis reproduire même presque absolument les termes dont il se servit. Ah ! disait-il, la pauvre femme ! ce fut ici ma première cliente. Elle se cassa la jambe le jour de mon arrivée et je n’avais pas eu le temps de me laver les mains en descendant de la diligence quand on vint me quérir en toute hâte, car c’était grave, très grave. Clochette Elle avait dix-sept ans, et c’était une très belle fille, très belle, très belle ! L’aurait-on cru ? Quant à son histoire, je ne l’ai jamais dite, et personne hors moi et un autre qui n’est plus dans le pays ne l’a jamais sue. Maintenant qu’elle est morte, je puis être moins discret. À cette époque-là venait de s’installer, dans le bourg, un jeune aide instituteur qui avait une jolie figure et une belle taille de sous-officier. Toutes les filles lui couraient après, et il faisait le dédaigneux, ayant grand-peur d’ailleurs du maître d’école, son supérieur, le père Grabu, qui n’était pas bien levé tous les jours. Le père Grabu employait déjà comme couturière la belle Hortense, qui vient de mourir chez vous et qu’on baptisa plus tard Clochette, après son accident. L’aide instituteur distingua cette belle fillette, qui fut sans doute flattée d’être choisie par cet imprenable conquérant ; toujours est-il qu’elle l’aima, et qu’il obtint un premier rendez-vous, dans le grenier de l’école, à la fin d’un jour de couture, la nuit venue. Elle fit donc semblant de rentrer chez elle, mais au lieu de descendre l’escalier en sortant de chez les Grabu, elle le monta, et alla se cacher dans le foin, pour attendre son amoureux. Il l’y rejoignit bientôt, Clochette et il commençait à lui conter fleurette, quand la porte de ce grenier s’ouvrit de nouveau et le maître d’école parut et demanda : « Qu’est-ce que vous faites là-haut, Sigisbert ? » Sentant qu’il serait pris, le jeune instituteur, affolé, répondit stupidement : « J’étais monté me reposer un peu sur les bottes, monsieur Grabu. » Ce grenier était très grand, très vaste, absolument noir ; et Sigisbert poussait vers le fond la jeune fille effarée, en répétant : « Allez là-bas, cachez-vous. Je vais perdre ma place, sauvez-vous, cachez-vous ! » Le maître d’école entendant murmurer, reprit : « Vous n’êtes donc pas seul ici ? – Mais oui, monsieur Grabu ! – Mais non, puisque vous parlez. – Je vous jure que oui, monsieur Grabu. – C’est ce que je vais savoir, reprit le vieux ; et fermant la porte à double tour, il descendit chercher une chandelle. » Alors le jeune homme, un lâche comme on en trouve souvent, perdit la tête et il répétait, paraît-il, devenu furieux tout à coup : « Mais cachez-vous, qu’il ne vous trouve pas. Vous allez me mettre sans Clochette pain pour toute ma vie. Vous allez briser ma carrière... Cachez-vous donc ! » On entendait la clef qui tournait de nouveau dans la serrure. Hortense courut à la lucarne qui donnait sur la rue, l’ouvrit brusquement, puis d’une voix basse et résolue : « Vous viendrez me ramasser quand il sera parti », dit-elle. Et elle sauta. Le père Grabu ne trouva personne et redescendit, fort surpris. Un quart d’heure plus tard, M. Sigisbert entrait chez moi et me contait son aventure. La jeune fille était restée au pied du mur incapable de se lever, étant tombée de deux étages. J’allai la chercher avec lui. Il pleuvait à verse, et j’apportai chez moi cette malheureuse dont la jambe droite était brisée à trois places, et dont les os avaient crevé les chairs. Elle ne se plaignait pas et Clochette disait seulement avec une admirable résignation : « Je suis punie, bien punie ! » Je fis venir du secours et les parents de l’ouvrière, à qui je contai la fable d’une voiture emportée qui l’avait renversée et estropiée devant ma porte. On me crut, et la gendarmerie chercha en vain, pendant un mois, l’auteur de cet accident. Voilà ! Et je dis que cette femme fut une héroïne, de la race de celles qui accomplissent les plus belles actions historiques. Ce fut là son seul amour. Elle est morte vierge. C’est une martyre, une grande âme, une Dévouée sublime ! Et si je ne l’admirais pas absolument je ne vous aurais pas conté cette histoire, que je n’ai jamais voulu dire à personne pendant sa vie, vous comprenez pourquoi. Le médecin s’était tu. Maman pleurait. Papa prononça quelques mots que je ne saisis pas bien ; puis ils s’en allèrent. Et je restai à genoux sur ma bergère, sanglotant, pendant que j’entendais un bruit étrange de pas lourds et de heurts dans l’escalier. On emportait le corps de Clochette _________________ |
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Jeu 24 Sep - 12:29 | | |
| Chapitre 2 Faire la différence entre le fantastique et le réalisme
La nouvelle fantastique Connaitre les caractéristiques d'une nouvelle fantastique
1-La nouvelle fantastique mêle le réel et le surnaturel. Le point de départ de la nouvelle fantastique est réaliste, puis interviennent des éléments surnaturels qui ont été annoncés par divers indices. -Certains lieux( paysage lugubre, lieu isolé) et certains moments ( la nuit, l'hiver) sont particulièrement propices aux manifestations surnaturelles.
2-Le récit s'achève en laissant le lecteur choisir entre une explication rationnelle et une explication surnaturelle.
* présence d’éléments réalistes : on place le récit dans le réel pour faire ressortir d’autant plus l’événement étrange. * Appel à la logique dans un premier temps * Appel à la croyance (fantômes,diable...) dans un second temps
* L’auteur n’apporte pas d’explication à son texte : c’est au lecteur d’en tirer seul sa propre opinion,d'où l'hésitation entre une explication logique (c'est un chat qui miaule) ou une explication surnaturelle (c'est une âme en peine qui gémit). Ce doute est le caractère principal d'un récit fantastique. _________________ |
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Jeu 24 Sep - 12:33 | | |
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| Lucien
Lucien était douillettement recroquevillé sur lui-même. C'était là une position qu'il lui plaisait de prendre. Il ne s'était jamais senti aussi heureux de vivre, aussi détendu. Tout son corps était au repos et lui semblait léger. Léger comme une plume, comme un soupir. Comme une inexistence. C'était comme s'il flottait dans l'air ou peut-être dans l'eau. Il n'avait absorbé aucune drogue, usé d'aucun artifice pour accéder à cette plénitude1 des sens. Lucien était bien dans sa peau.] Il était heureux de vivre. Sans doute était-ce un bonheur un peu égoïste. Une nuit, le malheureux fut réveillé par des douleurs épouvantables. Il se sentit comme serré dans un étau, écrasé par le poids de quelque fatalité. Quel était donc ce mal qui lui fondait dessus ! Et pourquoi sur lui plutôt que sur un autre ? Quelle punition lui était là infligée ? C'était comme si on l'écartelait, comme si on brisait ses muscles à coups de bâton. « Je vais mourir », se dit-il. La douleur était telle qu'il ferma les yeux et s'y abandonna. Il était incapable de résister à ce flot qui le submergeait, à ce courant qui l'entraînait loin de ses rivages familiers. Il n'avait plus la force de bouger. C'était comme si un carcan2 l'emprisonnait de la tête aux pieds. Il se sentait attiré vers un inconnu qui l'effrayait déjà. Il lui sembla entendre une musique abyssale3. Sa résistance faiblissait. Le néant l'attirait vers lui. Un étrange sentiment de solitude l'envahit alors. Il était seul dans son épreuve, terriblement seul. Personne ne pouvait l'aider. C'était en solitaire qu'il lui fallait franchir le passage. Il ne pouvait en être autrement. Ses tempes battaient, sa tête était traversée d'ondes douloureuses. Ses épaules s'enfonçaient dans son corps. « C'est la fin », se dit-il encore. Il lui était impossible de faire un geste. Un moment, la douleur fut si forte qu'il crut perdre la raison et soudain ce fut comme un déchirement en lui.
Travail d'écriture: proposez en quelques lignes une chute à cette nouvelle, susceptible de donner une explication cohérente à la situation du personnage. lecture à haute voix en classe |
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Jeu 24 Sep - 12:53 | | |
| Orthographe Les accords dans le groupe nominal 1.
1. Les commentateurs tout à fait enthousiastes manifestent leur joie. 2. Cette journaliste souvent envoyée en reportage en Asie connaît bien son sujet. 3. Dans cet atelier s’affairent des apprentis nouvellement embauchés. 4. Souriants et affables, le boucher et son employé servent les clientes, nombreuses ce matin. 5. Les ingénieurs fiers de leur brevet le présentent au jury.
2. 1. Les commerçants qui avaient ouvert leur magasin dès l’aurore prenaient une petite pause. 2. La malade remercia l’infirmière qui l’aidait à marcher. 3. Les serveurs qui s’affairaient à l’heure de pointe parvenaient à satisfaire la clientèle. 4. Ils ont fait appel à des employées qui sont venues renforcer l’effectif.
3. La veuve se montre, attifée de son bonnet de tulle sous lequel pend un tour de faux cheveux mal mis, elle marche en traînassant ses pantoufles grimacées. Sa face vieillotte, grassouillette, ses petites mains potelées, sa personne dodue comme un rat d’église, sont en harmonie avec cette salle où suinte le malheur. Sa figure fraîche comme une première gelée d’automne, ses yeux ridés, enfin toute sa personne explique la pension, comme la pension implique sa personne. _________________ |
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Jeu 24 Sep - 16:17 | | |
| Orthographe: réviser le passé simple
On a 4 types de terminaisons au passé simple en fonction de la terminaison du verbe : 1er groupe (ER) + aller : -ai, -as, -a, -âmes, -âtes, -èrent 2em (IR: finir, bondir)) et certains verbes du 3e groupe (prendre, vendre,voir) : -is, -is, -it, -îmes, -îtes, -irent Certains verbes du 3e groupe : -us, -us, -ut, -ûmes, -ûtes, -urent Venir et Tenir + dérivés : -ins, -ins, -int, -înmes, -întes, -inrent:
je vins, tu vins, il vint, nous vînmes, vous vîntes, ils vinrent
Il n'y a pas de règle pour savoir si un verbe du 3em groupe a une terminaison avec i ou u, il faut malheureusement apprendre la liste pour les connaitre.
On peut cependant citer ces principaux verbes irréguliers :
courir : je courus, tu courus, il courut, nous courûmes, vous courûtes, ils coururent vouloir : je voulus, tu voulus, il voulut, nous voulûmes, vous voulûtes, ils voulurent connaître : je connus, tu connus, il connut, nous connûmes, vous connûtes, ils connurent savoir : je sus, tu sus, il sut, nous sûmes, vous sûtes, ils surent pouvoir : je pus, tu pus, il put, nous pûmes, vous pûtes, ils purent boire : je bus, tu bus, il but, nous bûmes, vous bûtes, ils burent croire : je crus, tu crus, il crut, nous crûmes, vous crûtes, ils crurent valoir : je valus, tu valus, il valut, nous valûmes, vous valûtes, ils valurent vivre : je vécus, tu vécus, il vécut, nous vécûmes, vous vécûtes, ils vécurent plaire : je plus, tu plus, il plut, nous plûmes, vous plûtes, ils plurent taire : je tus, tu tus, il tut, nous tûmes, vous tûtes, ils turent résoudre : je résolus, tu résolus, il résolut, nous résolûmes, vous résolûtes, ils résolurent
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Lun 28 Sep - 7:06 | | |
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| Le redoutable mécanisme de la nouvelle à chute: Lucien. Claude Bourgeyx
J'attendrai le suivant un court-métrage réalisé par Philippe Orreindy
Le lecteur partage le point de vue du personnage dans la majeure partie du texte. Cependant, à la ligne 13, le mot "sage-femme" le désarçonne totalement. En effet, il réalise alors que son point de vue initial était erroné (faux) car l'auteur a manipulé la lecture. L'auteur jour sur l'ambivalence des mots, crée aussi un quiproquo (prendre une chose pour une autre, la mort pour la vie). Il utilise un vocabulaire équivoque (= ambigu → qu'on peut interpréter de plusieurs façons).
Flotter → bébé - liquide amniotique Béatitude Recroquevillé sur lui-même > Position foetale Ses poumons s'embrasèrent - La lumière l'aveugla.
L'auteur met en place ce piège pour nous amener à réfléchir à un certain nombre de questions qu'on n'avait absolument pas envisagé de se poser. → Si la mort est une naissance, alors la naissance est une mort? → Comment se positionner face à la mort, la naissance, le "passage"? Souffrance de la naissance ?
habitude de se réjouir sur une naissance et de pleurer sur une mort.
NB: Efficacité redoutable de ce texte qui en 20 lignes nous amène à des questions fondamentales.
La nouvelle à chute Ce qu'il faut retenir :
- Une nouvelle à chute est une nouvelle dont le retournement final crée un réel effet de surprise chez le lecteur.
- L'auteur utilise une stratégie d'écriture dans le but de tromper le lecteur en ménageant des effets d'attente qui peuvent le mettre sur une mauvaise piste.
- Une fois la nouvelle terminée, le lecteur est amené à réinterpréter certains des indices laissés par l'auteur en leur donnant un sens nouveau.
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Dernière édition par Capitaine Caaaaaaverne ! le Jeu 1 Oct - 16:10, édité 5 fois |
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| Sujet: Re: Cahier des textes des 4emes1 de Prades Jeu 1 Oct - 14:58 | | |
| Reprise du conte dansLa Vie populaire du 10 mai 1885 |
La mainOn faisait cercle autour de M. Bermutier, juge d’instruction, qui donnait son avis sur l’affaire mystérieuse de Saint-Cloud. Depuis un mois, cet inexplicable crime affolait Paris. Personne n’y comprenait rien. M. Bermutier, debout, le dos à la cheminée, parlait, assemblait les preuves, discutait les diverses opinions, mais ne concluait pas. Plusieurs femmes s’étaient levées pour s’approcher et demeuraient debout, l’œil fixé sur la bouche rasée du magistrat d’où sortaient les paroles graves. Elles frissonnaient, vibraient, crispées par leur peur curieuse, par l’avide et insatiable besoin d’épouvante qui hante leur âme, les torture comme une faim. Une d’elles, plus pâle que les autres, prononça pendant un silence : — C’est affreux. Cela touche au « surnaturel ». On ne saura jamais rien. Le magistrat se tourna vers elle : — Oui, madame, il est probable qu’on ne saura jamais rien. Quant au mot « surnaturel » que vous venez d’employer, il n’a rien à faire ici. Nous sommes en présence d’un crime fort habilement conçu, fort habilement exécuté, si bien enveloppé de mystère que nous ne pouvons le dégager des circonstances impénétrables qui l’entourent. Mais j’ai eu, moi, autrefois, à suivre une affaire où vraiment semblait se mêler quelque chose de fantastique. Il a fallu l’abandonner d’ailleurs, faute de moyens de l’éclaircir. Plusieurs femmes prononcèrent en même temps, si vite que leurs voix n’en firent qu’une : — Oh ! dites-nous cela. M. Bermutier sourit gravement, comme doit sourire un juge d’instruction. Il reprit : — N’allez pas croire, au moins, que j’aie pu, même un instant, supposer en cette aventure quelque chose de surhumain. Je ne crois qu’aux causes normales. Mais si, au lieu d’employer le mot « surnaturel » pour exprimer ce que nous ne comprenons pas, nous nous servions simplement du mot « inexplicable », cela vaudrait beaucoup mieux. En tout cas, dans l’affaire que je vais vous dire, ce sont surtout les circonstances environnantes, les circonstances préparatoires qui m’ont ému. Enfin, voici les faits : *J’étais alors juge d’instruction à Ajaccio, une petite ville blanche, couchée au bord d’un admirable golfe qu’entourent partout de hautes montagnes. Ce que j’avais surtout à poursuivre là-bas, c’étaient les affaires de vendetta. Il y en a de superbes, de dramatiques au possible, de féroces, d’héroïques. Nous retrouvons là les plus beaux sujets de vengeance qu’on puisse rêver, les haines séculaires, apaisées un moment, jamais éteintes, les ruses abominables, les assassinats devenant des massacres et presque des actions glorieuses. Depuis deux ans, je n’entendais parler que du prix du sang, que de ce terrible préjugé corse qui force à venger toute injure sur la personne qui l’a faite, sur ses descendants et ses proches. J’avais vu égorger des vieillards, des enfants, des cousins, j’avais la tête pleine de ces histoires. Or, j’appris un jour qu’un Anglais venait de louer pour plusieurs années une petite villa au fond du golfe. Il avait amené avec lui un domestique français, pris à Marseille en passant. Bientôt tout le monde s’occupa de ce personnage singulier, qui vivait seul dans sa demeure, ne sortant que pour chasser et pour pêcher. Il ne parlait à personne, ne venait jamais à la ville, et, chaque matin, s’exerçait pendant une heure ou deux, à tirer au pistolet et à la carabine. Des légendes se firent autour de lui. On prétendit que c’était un haut personnage fuyant sa patrie pour des raisons politiques ; puis on affirma qu’il se cachait après avoir commis un crime épouvantable. On citait même des circonstances particulièrement horribles. Je voulus, en ma qualité de juge d’instruction, prendre quelques renseignements sur cet homme ; mais il me fut impossible de rien apprendre. Il se faisait appeler sir John Rowell. Je me contentai donc de le surveiller de près ; mais on ne me signalait, en réalité, rien de suspect à son égard. Cependant, comme les rumeurs sur son compte continuaient, grossissaient, devenaient générales, je résolus d’essayer de voir moi-même cet étranger, et je me mis à chasser régulièrement dans les environs de sa propriété. J’attendis longtemps une occasion. Elle se présenta enfin sous la forme d’une perdrix que je tirai et que je tuai devant le nez de l’Anglais. Mon chien me la rapporta ; mais, prenant aussitôt le gibier, j’allai m’excuser de mon inconvenance et prier sir John Rowell d’accepter l’oiseau mort. C’était un grand homme à cheveux rouges, à barbe rouge, très haut, très large, une sorte d’hercule placide et poli. Il n’avait rien de la raideur dite britannique et il me remercia vivement de ma délicatesse en un français accentué d’outre-Manche. Au bout d’un mois, nous avions causé ensemble cinq ou six fois. Un soir enfin, comme je passais devant sa porte, je l’aperçus qui fumait sa pipe, à cheval sur une chaise, dans son jardin. Je le saluai, et il m’invita à entrer pour boire un verre de bière. Je ne me le fis pas répéter. Il me reçut avec toute la méticuleuse courtoisie anglaise, parla avec éloge de la France, de la Corse, déclara qu’il aimait beaucoup cette pays, et cette rivage. Alors je lui posai, avec de grandes précautions et sous la forme d’un intérêt très vif, quelques questions sur sa vie, sur ses projets. Il répondit sans embarras, me raconta qu’il avait beaucoup voyagé, en Afrique, dans les Indes, en Amérique. Il ajouta en riant : — J’avé eu bôcoup d’aventures, oh ! yes. Puis je me remis à parler chasse, et il me donna des détails les plus curieux sur la chasse à l’hippopotame, au tigre, à l’éléphant et même la chasse au gorille. Je dis : — Tous ces animaux sont redoutables. Il sourit : — Oh ! nô, le plus mauvais c’été l’homme. Il se mit à rire tout à fait, d’un bon rire de gros Anglais content : — J’avé beaucoup chassé l’homme aussi. Puis il parla d’armes, et il m’offrit d’entrer chez lui pour me montrer des fusils de divers systèmes. Son salon était tendu de noir, de soie noire brodée d’or. De grandes fleurs jaunes couraient sur l’étoffe sombre, brillaient comme du feu. Il annonça : — C’été une drap japonaise. Mais, au milieu du plus large panneau, une chose étrange me tira l’œil. Sur un carré de velours rouge, un objet noir se détachait. Je m’approchai : c’était une main, une main d’homme. Non pas une main de squelette, blanche et propre, mais une main noire desséchée, avec les ongles jaunes, les muscles à nu et des traces de sang ancien, de sang pareil à une crasse, sur les os coupés net, comme d’un coup de hache, vers le milieu de l’avant-bras. Autour du poignet, une énorme chaîne de fer, rivée, soudée à ce membre malpropre, l’attachait au mur par un anneau assez fort pour tenir un éléphant en laisse. Je demandai : — Qu’est-ce que cela ? L’Anglais répondit tranquillement : — C’été ma meilleur ennemi. Il vené d’Amérique. Il avé été fendu avec le sabre et arraché la peau avec une caillou coupante, et séché dans le soleil pendant huit jours. Aoh, très bonne pour moi, cette. Je touchai ce débris humain qui avait dû appartenir à un colosse. Les doigts, démesurément longs, étaient attachés par des tendons énormes que retenaient des lanières de peau par places. Cette main était affreuse à voir, écorchée ainsi, elle faisait penser naturellement à quelque vengeance de sauvage. Je dis : — Cet homme devait être très fort. L’Anglais prononça avec douceur : — Aoh yes ; mais je été plus fort que lui. J’avé mis cette chaîne pour le tenir. Je crus qu’il plaisantait. Je dis : — Cette chaîne maintenant est bien inutile, la main ne se sauvera pas. Sir John Rowell reprit gravement : — Elle voulé toujours s’en aller. Cette chaîne été nécessaire. D’un coup d’œil rapide, j’interrogeai son visage, me demandant : — Est-ce un fou, ou un mauvais plaisant ? Mais la figure demeurait impénétrable, tranquille et bienveillante. Je parlai d’autre chose et j’admirai les fusils. Je remarquai cependant que trois revolvers chargés étaient posés sur les meubles, comme si cet homme eût vécu dans la crainte constante d’une attaque. Je revins plusieurs fois chez lui. Puis je n’y allai plus. On s’était accoutumé à sa présence ; il était devenu indifférent à tous. Une année entière s’écoula. Or un matin, vers la fin de novembre, mon domestique me réveilla en m’annonçant que sir John Rowell avait été assassiné dans la nuit. Une demi-heure plus tard, je pénétrais dans la maison de l’Anglais avec le commissaire central et le capitaine de gendarmerie. Le valet, éperdu et désespéré, pleurait devant la porte. Je soupçonnai d’abord cet homme, mais il était innocent. On ne put jamais trouver le coupable. En entrant dans le salon de sir John, j’aperçus du premier coup d’œil le cadavre étendu sur le dos, au milieu de la pièce. Le gilet était déchiré, une manche arrachée pendait, tout annonçait qu’une lutte terrible avait eu lieu. L’Anglais était mort étranglé ! Sa figure noire et gonflée, effrayante, semblait exprimer une épouvante abominable ; il tenait entre ses dents serrées quelque chose ; et le cou, percé de cinq trous qu’on aurait dit faits avec des pointes de fer, était couvert de sang. Un médecin nous rejoignit. Il examina longtemps les traces des doigts dans la chair et prononça ces étranges paroles : — On dirait qu’il a été étranglé par un squelette. Un frisson me passa dans le dos, et je jetai les yeux sur le mur, à la place où j’avais vu jadis l’horrible main d’écorché. Elle n’y était plus. La chaîne, brisée, pendait. Alors je me baissai vers le mort, et je trouvai dans sa bouche crispée un des doigts de cette main disparue, coupé ou plutôt scié par les dents juste à la deuxième phalange. Puis on procéda aux constatations. On ne découvrit rien. Aucune porte n’avait été forcée, aucune fenêtre, aucun meuble. Les deux chiens de garde ne s’étaient pas réveillés. Voici, en quelques mots, la déposition du domestique : « Depuis un mois, son maître semblait agité. Il avait reçu beaucoup de lettres, brûlées à mesure. « Souvent, prenant une cravache, dans une colère qui semblait de la démence, il avait frappé avec fureur cette main séchée, scellée au mur et enlevée, on ne sait comment, à l’heure même du crime. « Il se couchait fort tard et s’enfermait avec soin. Il avait toujours des armes à portée du bras. Souvent, la nuit, il parlait haut, comme s’il se fût querellé avec quelqu’un. » Cette nuit-là, par hasard, il n’avait fait aucun bruit, et c’est seulement en venant ouvrir les fenêtres que le serviteur avait trouvé sir John assassiné. Il ne soupçonnait personne. Je communiquai ce que je savais du mort aux magistrats et aux officiers de la force publique, et on fit dans toute l’île une enquête minutieuse. On ne découvrit rien. Or, une nuit, trois mois après le crime, j’eus un affreux cauchemar. Il me sembla que je voyais la main, l’horrible main, courir comme un scorpion ou comme une araignée le long de mes rideaux et de mes murs. Trois fois, je me réveillai, trois fois je me rendormis, trois fois je revis le hideux débris galoper autour de ma chambre en remuant les doigts comme des pattes. Le lendemain, on me l’apporta, trouvé dans le cimetière, sur la tombe de sir John Rowell, enterré là ; car on n’avait pu découvrir sa famille. L’index manquait. Voilà, mesdames, mon histoire. Je ne sais rien de plus. *Les femmes, éperdues, étaient pâles, frissonnantes. Une d’elles s’écria : — Mais ce n’est pas un dénouement cela, ni une explication ! Nous n’allons pas dormir si vous ne nous dites pas ce qui s’était passé, selon vous. Le magistrat sourit avec sévérité : — Oh ! moi, mesdames, je vais gâter, certes, vos rêves terribles. Je pense tout simplement que le légitime propriétaire de la main n’était pas mort, qu’il est venu la chercher avec celle qui lui restait. Mais je n’ai pu savoir comment il a fait, par exemple. C’est là une sorte de vendetta. Une des femmes murmura : — Non, ça ne doit pas être ainsi. Et le juge d’instruction, souriant toujours, conclut : — Je vous avais bien dit que mon explication ne vous irait pas. 23 décembre 1883 _________________ |
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